Chine
( octobre 2010)
J 8
Vue sur la pagode en brique raccourcie par un séisme (1/12)
(2/12)
Vue d'ensemble(12/12)
Vue sur la pagode en brique raccourcie par un séisme (1/12)
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Nous sommes toujours à Xi'an. Notre journée débute par la visite d'un atelier de fabrication d'objets en jade. Le jade se présente sous la forme d’une pierre dure et translucide, d’un grain très fin, dont la couleur varie du blanc crème au vert olive foncé en passant par toutes les nuances de vert. Il peut également présenter une teinte d’ambre ou rougeâtre allant jusqu’à tirer sur le brun.
Le jade est considéré en Chine, et de manière générale en extrême orient, comme la plus précieuse des pierres précieuses. On lui attribue de multiples vertus féminines de beauté et de douceur souvent teintées d’exotisme voire d’érotisme.
Particulièrement dur, le jade est taillé par les artisans avec des fraises à pointes de diamant, un travail demandant une grande précision du geste pour réaliser l'objet souhaité. Celui-ci est ensuite poli sur des meules utilisant de la poudre de diamant ou de corindon.
Xi'An 西安
Après une incursion dans un atelier de fabrication d'objets en jade, la matinée est consacrée à la visite de la Petite Pagode de l'Oie Sauvage, construite pour abriter des écritures et des reliques bouddhistes.
Elle renferme aussi dans ses murs une intéres-sante école de calligraphie chinoise.
Nous plongeons ensuite dans la vie locale de Xi'an en déambulant sur un marché du quartier musulman. Puis après un déjeuner de fondue mongole, direction l'aéroport pour nous envoler vers Shanghai.
Une boutique expose et propose à la vente les très beaux objets réalisés par les artistes : bijoux de toutes sortes, depuis les pendentifs jusqu'aux boutons de manchette en passant par les bracelets, colliers etc, objets décoratifs en formes d'animaux, objets de la vie courante ... Si les objets simples sont abordables, les prix s'envolent très vite pour des pièces plus grandes ou plus ouvragées ... A propos de prix, nous étions intriguées par l'étiquette à plusieurs zéros apposée sur des espèces de galettes à l'usage indéfini. Renseignement pris, il s'agit de thé ... affiché 300.000 yuan, soit environ 30.000 Euros ! pour même pas un kilo de thé ! Et il paraît que ça s'achète ...
Nous visitons ensuite la Petite Pagode de l'Oie Sauvage. Située dans le monastère du Temple de Jianfu, elle a été construite entre 707 et 709, pendant la dynastie Tang, pour abriter des écritures et des reliques bouddhistes, notamment les sutras rapportés d’Inde par la Route de la Soie. En effet le temple était alors l'un des principaux centres de traduction des textes bouddhiques.
Bâtie en briques pour résister aux incendies, La pagode a été endommagé par un tremblement de terre qui lui a fait perdre à son sommet deux de ses 15 étages.
Autour de la pagode, un parc verdoyant et paisible incite à la détente. D'ailleurs, des chinois s'adonnent au tai-chi, jouent aux cartes ou au mah-jong. Un peu partout, des colonnes en pierre dont le haut est sculpté en forme d'animal : elles servaient à attacher les chevaux. Eparpillés dans les jardins, des marches-pieds en pierre pour monter à cheval plus aisément.
On trouve aussi dans le jardin une énorme cloche , qu'on peut faire résonner avec un tronc de bois rouge, moyennent une piécette au gardien. Il faut faire un vœu ... qui devrait être exaucé dans l'année ! Un panneau permet d'accrocher un petit papier (en forme de cloche) rappelant le vœu ...
Un peu plus loin se profile une allée bordée de statues en pierre représentant chevaux, lions, chimères ... sur lesquelles les touristes (et les gamins chinois ...) se plaisent à se faite photographier.
L'endroit recèle une école de calligraphie chinoise réputée. Henri se lance dans une explication de cette écriture si particulière, en l'imageant par une fumeuse histoire de montagne, de mouton et de berger. Pour lui, ça avait l'air simple ... nous on hochait la tête d'un air entendu, mais sans trop comprendre la subtilité des traits, des traits jetés, des crochets ... Un jeune homme nous fait ensuite une démonstration de calligraphie : c'est assez impressionnant à quelle vitesse il dessine ses caractères. Puis avec son pinceau, il se lance dans le dessin, en l'occurrence un panda accroché à une tige de bambou. J'ai été réellement bluffé par la manière de dessiner la tige de bambou : en un seul coup de pinceau, sans reprise, il a réussi à restituer les ombres et les noeuds de la tige, rien qu'avec le poignet ... je n'ai toujours pas compris comment il s'y est pris : tous les doigts de la main semblent avoir un rôle à jouer. En tout cas, c'est hyper rapide, précis ... et beau !
Nous en profitons pour faire l'acquisition de quelques gravures, sympa et plutôt abordables (bon, quand on voit la vitesse à laquelle ils dessinent et le coût de l'heure de travail ...)
La calligraphie chinoise
La calligraphie est l'art d'écrire une langue, et donc doit toujours pouvoir être lue. La calligraphie chinoise se singularise par l'originalité et la richesse de l'écriture. Elle permet un champ d'expression très large.
Les instruments du calligraphe, les Quatre Trésors du Cabinet du Lettré, sont le papier, le pinceau, le bâtonnet d'encre et la pierre à encre. L'encre de chine en bâtonnet est frottée sur une pierre à encre avec un peu d’eau. Plus on frotte, plus l’encre devient épaisse. La calligraphie chinoise la plus connue se pratique au pinceau sur du papier de riz ou sur de la soie (plus fragile).
Le calligraphe possède un vaste éventail de possibilités : il peut utiliser les différentes graphies d'un caractère, ou encore varier sur les pleins et déliés pour exprimer ses émotions ...
Démonstration de dessin (1/6)
Henri essaye de nous expliquer les rudiments de la calligraphie chinoise (2/6)
Ils aiment aussi les arbres en fleur (6/6)
Démonstration de dessin (1/6)
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La plus petite unité du caractère chinois est le trait. Le nombre de traits fondamentaux peut être réduit à huit. Avec ces huit traits et leurs variantes, on peut composer 214 caractères basiques appelés
« clé ». Tous les sinogrammes (caractères chinois) sont des clés ou des composés de plusieurs clés.
L’origine des caractères chinois remonte à plus de trois mille ans, dont il reste des inscriptions gra-vées sur des os et des carapaces de tortue.
On distingue aujourd'hui différents styles : style régulier (simplifié ou non), style courant, style du scribe (l'écriture officielle ...), style de l'herbe ...
Retour à Xi'an, où on souhaite s'imprégner un peu de la vie locale. Henri nous emmène sur un marché dans le quartier musulman.
Marché dans le quartier musulman (1/11)
Marché dans le quartier musulman , des légumes différents des nôtres (2/11)
Embouteillage monstre sur la route de l'aéroport (11/11)
Marché dans le quartier musulman (1/11)
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Effectivement, c'est animé et ça fait couleur locale. On trouve toutes sortes de denrées sur ce marché dédié à l'alimentation.
Les étals de fruits et légumes regorgent de produits qui nous sont inconnus, ou alors avec des couleurs et des tailles pas comme chez nous ! Beaucoup de produits sont préparés sur place : on confectionne des pâtes, on nettoie les poissons qui attendent leur tour en frétillant dans une bassine, on désosse et découpe la viande, on prépare des plats cuisinés ...
L'hygiène est aussi un peu différente de nos contrées, et les frigos brillent pas leur absence. Pour chasser les mouches au-dessus de la viande, on fait tournoyer des petits filaments mus par un moteur électrique ... .
Pour le déjeuner nous avons de la fondue mongole au menu. C'est une forme de fondue chinoise, où chaque convive a devant lui un petit réchaud avec une cassolette de bouillon clair. On y trempe les tranches de viande coupées en fines lamelles et qui cuisent ainsi très rapidement (en principe du mouton, mais là c'était du bœuf et du poulet). On alterne avec des légumes verts (chou chinois, salade et d'autres que j'ai du mal à identifier), des champignons noirs. On trempe également des nouilles ou des sortes de vermicelles. La viande une fois cuite se trempe dans une sauce qu'on aura préparé dans de petites soucoupes : sauce satay, sauce soja, pâte de sésame, pâte de haricot mungo ... à chacun son mélange. Il est aussi prévu d'ajouter un œuf cru.
C'était bon et l'ambiance à table était à la rigolade : en effet, c'est pas vraiment évident à manger. Déjà la table est hyper encombrée avec tous ces ustensiles, donc on n'a pas beaucoup de place, mais surtout c'est pas évident du tout de manger ce plat avec juste des baguettes : impossible de ne pas perdre son bout de viande ou ses vermicelles dans le bol de bouillon (de nombreux "splash" et jurons étouffés en témoignent) ... et surtout à repêcher après : ça glisse les vermicelles ! Nous étions un peu tachés ...
Bon, le séjour à Xi'an s'achève, et il est temps de se diriger vers l'aéroport pour nous envoler vers Shanghai. On n'était d'ailleurs pas loin de rater l'avion, à cause d'un bouchon gigantesque en cours de route. En effet, l'avenue qui sort de la ville est traversée par une voie ferrée. Et nous sommes tombés sur un train de wagons citerne d'une longueur irréelle qui manoeuvrait. Il passe dans un sens ... puis revient dans l'autre sens, repart, revient et enfin trouve sa voie. Le tout à une allure d'escargot. Le manège a duré plus de 40'. Mais pendant ce temps, de chaque côté, les voitures et camions se sont agglutinés sur 7 ou 8 files ... en face à face (ça nous a rappelé La Paz !). Et quand la voie s'est libérée du train, ça a été la guerre ! on se demande encore aujourd'hui comment ce panier de crabes a su se dénouer dans un temps finalement supportable.
Nous arrivons à l'aéroport à la bourre, cherchons le guichet d'enregistrement pour Shanghai ... on ne trouve pas, on s'affole ! En fait, la destination affichée est Pudong, la ville nouvelle de Shanghai ... il suffisait de savoir !