Maurice
( mars 2020)
Cette fois-ci, nous ne partons pas en voyage "organisé", mais nous allons rendre visite à notre fille aînée, Sophie, qui s'est installée depuis septembre dernier sur l'Ile Maurice avec Lionel et leur fils Liam. L'idée était donc de combiner le plaisir des retrouvailles familiales et la visite de Maurice.
On l'attendait avec impatience ce voyage ... et pourtant des esprits contraires semblaient vouloir le contrarier. Tout d'abord sur le front du Covid-19, les nouvelles étaient de plus en plus alarmantes : menace de confinement, fermeture des frontières (on partait de Francfort en Allemagne) ... Finalement au jour du départ, les voyages étaient encore autorisées. Mais en se rendant à Francfort, nouveau coup de stress : autoroute entièrement coupée suite à un accident : bouchon énorme puis passage par des villages pas prévus pour absorber ce trafic. Malgré la grosse marge qu'on avait prise, on était persuadés de rater l'avion, en arrivant à l'aéroport 45' avant le décollage. Mais Francfort était désert, c'était lunaire : il a fallu 5' pour checker les bagages et passer les contrôles ... jamais vu ça ! Enfin ... nous voilà à Maurice. Le taxi commandé n'était pas là, mais c'était juste un premier aperçu de la ponctualité mauricienne
Finalement, à Maurice, le confinement nous a vite rattrapé : au bout d'une petite semaine, on était consignés à la maison, heureusement au calme dans une résidence et avec une piscine privée. Pendant la première semaine, tout était fermé, y compris les magasins d'alimentation ! Du coup, on n'aura eu l'occasion de ne visite que la partie nord de l'île.
Mais bon, le but premier était de revoir la famille et de ce côté on a bien profité, particulièrement de Liam qui a fêté ses trois ans lors de notre séjour et qui nous étonnait tous les jours un peu plus par sa maturité et son langage. Quant au retour, c'était la grosse incertitude : vols annulés, aucune idée sur la durée du confinement ... qui se comptera sûrement en mois. On a eu la chance de pouvoir acheter un billet sur un vol spécial affrété par l'ambassade de France, peu de temps après la fin prévue de notre séjour.
Bien sûr on aurait voulu voir davantage de l'île : voir les plages du sud à Morne Brabant, randonner à Chamarel et Black River, grimper sur le Pouce, sortir en bateau vers les îles ... Sophie et Lionel nous avaient concocté tout un programme ... mais ce sera pour une autre fois sans doute ?
On aura quand même eu un bel aperçu de Maurice, qui est une île plutôt densément peuplée, surtout au centre d'ailleurs. Elle tire ses revenus du tourisme, très présent mais avec une volonté affichée d'attirer du touriste plutôt haut de gamme, de la canne à sucre, dont les plantations couvrent une grande partie de l'île, de l'industrie du textile et de l'ingénierie en matière de communications. Mais Maurice attire aussi les investisseurs et les expatriés, grâce à une fiscalité très attractive, qui faut qu'on la considère comme un paradis fiscal. Et c'est aussi un pôle financier important dans cette partie du monde.
La population est majoritairement d'origine indienne, mais on compte aussi beaucoup de descendants des esclaves africains. La suite logique de la domination de la culture sucrière, d'abord par des esclaves noirs puis des "engagés" indiens. Ce qui frappe sur l'île est son côté multiethnique, avec des couleurs de peau plus ou moins foncée, et multiconfessionnel, hindouistes, musulmans, et catholiques ayant leurs édifices religieux.
L'anglais et le français sont les langues officielles, mais tout le monde parle le créole mauricien, qui a des expressions savoureuses, mais qu'on ne comprend pas facilement. De manière générale, les mauriciens dégagent beaucoup de gentillesse.
Un petit retour sur ce qu'on a pu voir : l'aventure du sucre vaut vraiment le coup, tout comme le domaine de Labourdonnais. Le jardin botanique de Pamplemousse est bien aussi, mais il faut absolument prendre un guide si on veut en tirer profit. Il faut faire un tour aussi sur les marchés, comme à Goodlands ou à Port-Louis. Cette dernière, la capitale, même si elle dégage un charme vieillot, n'offre pas tro d'autre intérêt, si ce n'est l'Aapravasi Ghat, où débarquaient tous les engagés indiens. Et bien sûr, il faut profiter des belles plages avec une eau à des températures très sympathiques.
Etait-ce la saison ou le coronavirus ? il n'y avait quasiment aucun touriste lors de notre séjour ! Espérons que l'industrie touristique de l'île, qui fait vivre pas mal de gens, pourra se remettre de cette subite désaffection forcée ...
Si ça ne tient qu'à nous, on reviendra !
Hélène & Jacky