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Chine

( octobre 2010)

J 5

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Shaolin      少林寺

Après une nuit passée dans le train, heureuse-ment en "couchette molle", nous arrivons à Luoyang, que nous quittons aussitôt pour visiter le monastère de Shaolin. Temple du bouddhisme chan, il est réputé comme étant le berceau des arts martiaux chinois.

En effet, c'est ici que les moines ont créé le kung fu, appelé aussi boxe de shaolin.

Nous en aurons une démonstation spectacu-laire dans une école de kung fu à Dengfeng, la capitale des arts martiaux chinois. Près de 50.000 élèves apprennent la pratique du kung fu  dans une soixantaine d'écoles dédiées !

​Après le dîner à Beijing, direction Gare de l'Ouest pour prendre le train à destination de Luoyang, dans la province du Henan, à environ 700 km au sud-ouest de Beijing. Le hall de la gare est bondé, les voyageurs s'entassent partout avec leurs bagages. Des porteurs en viennent à se bagarrer pour prendre nos valises. Heureusement, Henri prend les choses en main : il réquisionne des charriots qu'il charge à bloc avec nos valises et requiert juste le nombre de porteurs nécessaires. Car pour accéder aux quais, il faut descendre plusieurs volées de marches. Nos porteurs, plutôt gringalets mais costauds, descendent la rampe à 45° façon schlitte ... chapeau !

Après un peu d'attente sur le quai, nous sommes invités à monter dans notre wagon, où le contrôleur nous indique nos compartiments. Chacun comporte 4 couchettes "molles", ce qui correspond à la 1ère classe locale. Il existe aussi des compartiments avec couchettes "dures", des compartiments avec de simples rangées de siège ... sans compter les voyageurs qui voyagent debout, faute de place.  Nous partageons notre espace avec Francis et Marie-Thérèse. Après un peu de chahut d'un compartiment à l'autre pour vérifier que tout le monde est bien installé, le train s'ébranle pour un voyage de 9 heures. Croyez-le ou pas, mais malgré le confort assez relatif et les fréquents passages dans le couloir, je passe ma meilleure nuit depuis notre arrivée en Chine. Le décalage horaire est enfin digéré !

C'est vers 7 heures du matin, que nous arrivons à Luoyang, dans la province du Henan. Après un solide petit-déjeuner, nous partons pour Dengfeng afin de visiter le Monastère de Shaolin.

C'est un temple bouddhiste Chan situé sur le mont Song, créé au 5ème siècle par un nommé Batuo, un moine venu d'Inde pour prêcher en Chine le bouddhisme theravada. Mais c'est un autre moine indien, Bodhidharma, qui aurait développé le bouddhisme chan. Cette forme de bouddhisme fait une synthèse entre boud-dhisme et taoïsme, en prônant la méditation et l'harmonie entre le corps et l'esprit. C'est ainsi qu'il aurait été l'initiateur des arts martiaux pour, selon la légende, aider les moines à se défendre. Shaolin est d'ailleurs souvent associée aux arts martiaux chinois, et notamment au  Kung-Fu dont Dengfeng est la capitale mondiale.

Et la première vision de Shaolin est une démonstration de cet art par des élèves d'une école de Kung-Fu ...

On accède au monastère par un large parvis, en passant sous une série de portiques en pierre. Shaolin recèle de nombreuses stèles gravées, dont les textes  témoignent des hauts faits de l'histoire du monastère, des actions majeures accomplies par les abbés les plus éminents, mais aussi des poèmes et des chants.  

Puis on arrive à la salle des Mille Bouddhas, où s'affichent des bouddhas à l'allure tour à tour guerrière et aggressive, ou paisible et souriante. Outre les traditionnels bouddhas dorés, on trouve de nombreuses statues en bois poly-chrome d'un grand réalisme.

Dengfeng, le monastère de Shaolin

​Un peu partout dans les cours intérieures, des brûle-parfums où les visiteurs chinois plantent des bâtonnets d'encens. Car le monastère a conservé son rôle religieux : très souvent, des chinois s'arrêtent devant une statue de bouddha pour se recueillir, prier en silence, les mains jointes, et faire une offrande de quelques yuans. Nombre de moines en tunique grise vaquent à leurs occupations.

Dengfeng, la forêt de pagodes

​A l'extérieur du monastère se trouve la forêt de pagodes. Appelées aussi stupas, ces colonnes en pierre ou en brique sont en fait des monuments funéraires dédiés aux moines qui ont dirigé le monastère au fil des années.

Au coeur d'une forêt de pins et de cyprès, ce sont près de 250 pagodes qui représentent des abbés illustres. En fonction de leur importance, les pagodes ont quatre, six ou huit côtés et peuvent compter un à sept niveaux.

Richement sculptés, les stupas racontent un peu l'histoire et les goûts des moines défunts. Ainsi, pour les plus récents, on aperçoit des éléments  dont le matérialisme prend le pas sur le spirituel : train, voiture (ou limousine plutôt ...) 

​L'après-midi, nous visitons une école de kung-fu, où des élèves étudiant cet art martial vont nous faire une démonstration. A Dengfeng, une soixantaine d'écoles sont entièrement dédiées au kung-fu et près de 50.000 jeunes suivent cet enseignement en internat. Dans la cour, des dizaines de jeunes garçons, tous avec le même sur-vêtement avec un haut rouge floqué aux couleurs de l'école, discutent et s'amusent comme dans toute cour de récréation. Aux fenêtres des bâtiments abritant les chambres, du linge sèche aux fenêtres.  

​​Le Kung-Fu

Appelé aussi boxe de Shaolin, le kung-fu comprend différentes formes d'exercices : la boxe à mains nues, le qigong, le combat aux armes blanches ... etc. Chaque exercice associe force et souplesse, attaque et défense. Le kung-fu n'est pas un sport de combat, mais un art martial dont le principe est de trouver l'harmonie entre le corps et l'esprit. Le corps est le support de la technique, l'esprit lui donne le sens et l'efficacité.

Le travail du corps est une gymnastique physique subtile avec des  exercices visant à renforcer le khi - ou souffle interne - pour favoriser la force et la résistance.

Le travail de l'esprit est la discipline spirituelle forgeant la sagesse qui protège contre ses propres impulsions pouvant s'avérer dangereuses.

Dengfeng, dans une école de kung fu

Pour le spectacle, une douzaine de jeunes vêtus d'une tunique jaune rivalisent d'adresse, pour des exercices d'abord à main nues, puis avec différents instruments : bâton, lance, sabre ... Le tout à un bon rythme et avec un parfait synchronisme des mouvements. Ils nous démontrent aussi l'importance de la maîtrise de la respiration : un jeune garçon, rien qu'avec les muscles du ventre, arrive à assurer un effet ventouse sur un bol. Plusieurs d'entre-nous ont essayé d'arracher le bol ... impossible ! Autre exercice impres-sionnant : un jeune homme se fait porter, le torse et les jambes posé sur des lances brandies par ses compères ... même pas mal ! Enfin, le plus jeune de la troupe fait des contorsions inimagineables, les jambres derrière la tête et les bras noués on ne sait comment ... on a l'impression qu'il n'a pas d'os, ce gamin !

Le soir, après dîner, nous allons nous dégourdir un peu les jambes dans Luoyang. Nous tombons sur une grande place arborée où se sont rassemblés des chinois, des jeunes et des moins jeunes. Les uns font des exercices de gymnastique, d'autres dansent au son d'une musique locale. Quelques uns d'entre-nous se mêlent à la foule et esquissent quelques pas de danse ... ambiance sympa et paisible.

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