Chine
( octobre 2010)
J 3
La porte des Faveurs Eminentes (1/19)
Four en céramique vernissée pour brûler les offrandes (2/19)
Soirée spectacle opéra de Beijing au théâtre de Liyuan (19/19)
La porte des Faveurs Eminentes (1/19)
Les tombeaux Ming 明陵
Après la Grande Muraille, cap sur Changling et les Tombeaux Ming. Dès l'antiquité, les empereurs chinois se faisaient bâtir, de leur vivant, de gigantesques mausolées pour y être inhumés après leur mort.
A une quarantaine de kilomètres au nord de Beijing se trouve la nécropole des Ming. Le site comprend les mausolées de treize des seize empereurs de la dynastie des Ming (1368- 1644). Seuls trois d'entre-eux se visitent : nous avons vu le tombeau du 3ème empereur Ming, Yongle.
Le soir, retour à Beijing pour dîner puis assister à un spectacle de chant d'opéra de Beijing.
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Sur la nécropole de Changling sont disséminés treize tombeaux. Le site a été choisi pour sa disposition en accord avec les règles du feng shui. C'est l'empereur Yongle qui est à l'origine de la nécropole, aussi n'est-il pas étonnant que son tombeau soit le plus imposant. Les tombeaux ont tous la même forme : leur plan ressemble à ... un trou de serrure. Après avoir franchi une porte rouge, on pénètre dans une enceinte carrée qui entoure 3 cours intérieures. Celles-ci sont séparées par deux bâtiments : la Porte des Faveurs Eminentes et le Palais des Faveurs Eminentes, où l'empereur et l'impératrice se recueillaient devant la tablette du défunt.
L'imposant Palais des Faveurs Eminentes recèle, outre une grande statue de Yongle, de nombreux objets funéraires appartenant à l'empereur et à l'impératrice : vêtements, coiffes, bijoux, coffres laqués, jades ... Dans la cour, on voit deux petits édifices en céramique vernissée jaune : on y brûlait de l'encens et des rouleaux de soie en guise d'offrande.
Dans la troisième cour, la Tour Carrée surmontée du Pavillon de la Clarté se situe à l'entrée d'un mur circulaire cernant une grosse butte de terre qui renferme les dépouilles de l'empereur et de l'impératrice. Devant la tour, une table de pierre recevait les cinq objets rituels : un encensoir, deux chandeliers et deux vases de pierre. La chambre funéraire du tombeau de Yongle n'a jamais été fouillée ...
Plan du tombeau de Yongle
La dynastie des Ming
Issue de l'ethnie des Han, la dynastie des Ming est née en 1368 et a succédé à la dynastie des Yuan, d'origine mongole. Si le premier empereur fut Hongwu, le plus connu était certai-nement le 3ème, Yongle. Il commença par transférer la capitale de Nanjing vers Beijing, où il fit construire la Cité Impériale avec dans son centre la Cité Interdite. Il fit aussi rédiger l'encyclopédie de Yongle, dota la Chine d'une immense flotte pour faire du commerce et de la diplomatie ... et construisit le mausolée que nous allons visiter.
Ses successeurs eurent fort à faire avec les Mongols, et consolidèrent la grande muraille pour se protéger de leurs incursions. Sous le règne de Wanli, les difficultés commençèrent à s'accumuler : manque d'argent à cause de le guerre contre le Japon, crise économique, famine due à des conditions climatiques désastreuses, intrigues déstabilisantes menées par les eunuques ... La montée en puissance des Mandchous et leur rébellion finit par provoquer l'effondrement de la dynastie Ming en 1644. Elle aura été une longue période de gouver-nement efficace et de stabilité sociale de l'histoire de la Chine.
l'empereur Yongle
L'entrée du site des tombeaux Ming se faisait par la Voie des Esprits (ou Voie Sacrée) . D'une longueur totale de 7 kilomètres, elle commence par un monumental portique en marbre blanc à 5 ouvertures. Il était interdit de le franchir à cheval, même pour l'empereur ! Un kilomètre plus loin, la Grande Porte Rouge, avec ses trois entrées, celle du milieu étant réservée au passage du corps de l’empereur défunt et du cortège funéraire.
Du fait de sa longueur, nous n'avons emprunté qu'une partie de la Voie des Esprits, en venant de l'autre sens. Nous avons ainsi arpenté la magnifique Allée des Statues.
De chaque côté, on trouve 24 animaux de pierre, qui vont par deux (un debout et un couché) :
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des espèces connues, mais qu'on n'attend pas forcément en Chine, comme les lions, les chevaux, les éléphants et les chameaux
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mais aussi des chimères, des créatures mélangeant différents animaux, comme :
. les qí lín, au corps recouvert d’écailles, avec une queue de boeuf, des sabots de cerf et une
paire de cornes ; il a un air méchant, mais il est toujours de bon augure,
même encore à l'époque actuelle
. les xièzhì, au corps de fauve, la tête ayant une crinière et une paire de cornes.
Aux statues d'animaux succèdent 12 statues humaines en pierre : deux paires de mandarins militaires, deux paires de mandarins lettrés et deux paires de dignitaires émérites.
qí lín dans l'allée des statues
Au bout de l'allée se dresse le Pavillon de la Stèle. C'est un bâtiment carré de couleur rouge, avec une double toiture aux pointes recourbées vers le haut. A l'intérieur, une gigantesque stèle est posée sur le dos d’une tortue de pierre à tête de dragon, la tortue étant symble d'immortalité.
Le soir, retour à Pékin où nous assistons à un spectacle de l'opéra de Beijing dans le théâtre de Liyuan. Ce genre de spectacle associe la musique, le chant et la danse et même l'acrobatie. Habillés de costumes hauts en couleur, les artistes mettent en scène des récits historiques ou issus du folklore chinois, qui ont souvent un sens guerrier. Les couleurs de leur costume et de leur masque ont une forte valeur symbolique. Ainsi, le rouge représente la loyauté, le jaune l'ambition, le bleu la cruauté. Quant au blanc, couleur du deuil en Chine, il est symbole de mauvais sentiments comme la ruse et la méfiance.
Bon ... c'est assez plaisant à regarder, même si on a du mal à comprendre l'histoire. Mais pour des oreilles occidentales, la musique assez lancinante et surtout la voix aigue et aigrelette des chanteuses devient vite pénible !