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Chine

( octobre 2010)

J 11 - J12

Shanghai Expo Universelle

  

​Ce devait être un des points d'orgue de notre voyage :  profiter du séjour pour visiter l'Expo Universelle, qui ne se tient que tous les 8 à 10 ans à divers endroits du monde.

Hélas, ce fut une journée de grand mauvais temps, et en réalité nous n'avons pas vu grand chose ... mais au-delà de l'architecture y avait-il quelque chose à voir ? Le meilleur souvenir restera le bon gueuleton dans le restaurant des frères Pourcel.

Le soir, dîner d'adieu dans une tour qui devait nous permettre d'embrasser toute la ville : là non plus, on n'a rien vu !

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​Mauvaise surprise au réveil : le ciel est uniformément gris, il pleut sans discontinuer et des bourrasques de vent rafraîchissent l'atmosphère. Henri nous avait prévenu : Shanghai est sur la trajectoire de la queue d'un typhon (c'est le nom des cyclones tropicaux ici) qui a balayé la mer de Chine.

Bon, on y va quand même. L'entrée dans l'enceinte de l'expo se passe bien, il n'y a pas encore trop de monde à cette heure matinale. L'armada de policiers et autres officiels en uniforme dégoulinent sous la pluie ; certains ont revêtu une tenue de pluie, ils ont une allure assez comique. Dès l'entrée, on aperçoit le pavillon de la Chine, une majestueuse pyramide inversée, rouge évidemment, en forme de temple ancien. Baptisé la couronne de l'est, il aurait coûté 220 millions de dollars.

Mais nous ne le visiterons pas. En effet, il faut être très sélectif sur la visite des pavillons : il faut compter environ deux heures de queue pour y pénétrer, voire plus pour les pavillons les plus demandés ! De plus, nous sommes l'avant-dernier week-end d'ouverture, et les objectifs de visite n'étant pas tout à fait atteints, les autorités chinoises ont fortement "invité" les fonctionnaires de la région et leur famille à venir faire un tour : plus la journée avance, plus on se fera piétiner par des foules de chinois !

Allez, nous, on veut visiter le pavillon de l'Alsace et celui de la France ... on est chauvin ou non ? Henri grimace pour le pavillon alsacien, car il se situe dans une partie excentrée de l'expo. Et il est vrai que ça nous coûte un peu de bus ...

​​Et nous arrivons au coeur de la zone des « meilleures pratiques urbaines », où notre pavillon a fière allure, avec sa façade bio-climatique. En effet, un mur à la fois végétal et solaire tapisse le bâtiment. Un peu comme une peau, la structure dispose d'un système qui récupère la chaleur en hiver, tandis que le mur d'eau rafraîchit en été. L'objectif de la présence alsacienne est de faire connaître l'Alsace et Strasbourg par les chinois, pour lesquels la France c'est tout petit, et dont ils connaissent Paris ... et Bordeaux. En Alsace aussi, on produit du vin, et le pavillon veut mettre en avant notre savoir-faire en matière d'environnement.

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Dès l'entrée, on tombe sur une œuvre de Tomi Ungerer, appelée la Roue de l'Energie. Elle montre deux grenouilles (en talons aiguille et bas résille !) montées sur un engin à pédale qui se veut une centrale hydraulique. Assez onirique comme truc ...

Schanghai - expo universelle

​A l'intérieur, des expos, de stands de vins d'Alsace, d'eaux-de-vie et autres spécialités (pas toujours alsaciennes d'ailleurs ...), ainsi que des babioles kitsch (cigognes and co ...). Dans les escaliers qui mènent aux étages, de belles photos ... de notre belle région.  Mais nous sommes surtout venus pour le stammtisch et la tarte flambée ... après deux semaines de plats chinois.

Le problème, c'est que la tarte flambée, ça se passe au dernier étage, en terrasse, et je rappelle qu'il pleut, et pas qu'un peu ! Bon, on se dégonfle pas, on commande des tartes et du blanc d'Alsace. Préparée par une jeune normande frigorifiée, la tarte déroge un peu au standard avec ses dés de jambon à la place des lardons et ses oignons coupés épais. Malgré cela, nous passons un moment sympa, Il faut manger vite si on veut que la tarte ne soit pas détrempée. On fait évidemment goûter à Henri, sceptique au début mais il s'y fait.

Schanghai - expo universelle

​Allez, retour à l'endroit de l'expo où se trouvent les pavillons "star", au nombre de 70, représentant autant les grandes puissances que des nations plus exotiques comme l'Angola ou le sultanat de Brunei. 

A l'heure où on se parle, nous sommes déjà trempés jusqu'au fond du slip ! Le parapluie, on l'a jeté depuis longtemps (à force de le retourner, le vent a eu raison des baleines), les K-ways et autres blousons ont perdu toute imperméabilité, la chemise et le pantalon trempés collent à la peau, les chaussures pleines d'eau couinent. 

Pourtant planqués tout au fond du sac à dos, le téléphone portable est mort, et le portefeuille se gondole sous les papiers complètement collés ensemble, les billets de yuans formant une masse  gluante. Je suis étonné que l'appareil photo (un Panasonic, un peu de pub ...) ait résisté !

La deuxième visite sera pour le pavillon de la France.

On commence par partager un peu la queue avec les chinois indisciplinés et resquilleurs dont les parapluies nous dégoulinent dessus. Puis on se rappelle que l'étymologie du mot "passeport" est de passer les portes : nous dégottons une charmante jeune femme qui nous fait passer, grâce à notre qualité (si, quand même !)  de français, par une entrée secondaire.

Une fois à l'intérieur du pavillon français (qui au passage s'appelle "la ville sensuelle", tout un programme ...), grosse déception ! On s'attendait à un étalage de la technologie française, ou encore l'image d'un certain art de vivre, par exemple à travers la gastronomie qui fait notre réputation ... au lieu de cela, des galeries sombres, agrémentées d'éléments publicitaires à la gloire de grandes marques ... On est littéralement portés par la foule, il est même difficile de s'arrêter, et au bout de 20 minutes, on se trouve devant la sortie ! Dire qu'il y en a qui passent trois heures à attendre pour cela ... Bon, l'architecture du pavillon est sympa (il devrait d'ailleurs rester debout après l'expo), sa cour intérieure tout en verdure est rafraîchissante, mais c'est une coquille vide.

On passe un petit moment au sec dans une boutique qui vend souvenirs et viennoiseries, mais c'est bondé et on étouffe vite. Nous avons faim et envie de nous assoir. On se souvient du restaurant "les 6 sens" et on décide de s'offrir un bon repas au chaud. Mais on n'est pas les seuls à avoir cette idée ... et l'attente sera de deux heures dans un couloir sombre devant un ascenseur où un maitre d'hôtel fait monter les clients au fur et à mesure des places qui se libèrent. Enfin, à 16 heures, c'est à nous. A mettre au crédit du maître d'hôtel d'avoir trouvé des grandes tables pour notre groupe de plus de 20 personnes. On se lèche les babines devant la carte en sirotant un apéro. Et le repas fut effectivement bon et apprécié, tant par la présentation des plats que leur valeur gustative. Bravo aux frères Pourcel !

Lorsque nous sortons, il fait nuit ... et il pleut toujours.

Les illuminations donnent un autre visage aux pavillons et mettent en valeur leurs formes originales, voire torturées pour certains. L'arche du pont qui traverse le site change sans cesse de couleur, passant par toutes les nuances de l'arc en ciel. On se promène encore un peu pour admirer les pavillons. Les files d'attente, malgré l'heure, sont toujours impressionnantes : on se croirait à Europa Park un jour d'affluence !

Retour au point de ralliement, mais Henri est introuvable. Faut dire que de nuit et dans une forêt de parapluies, ce n'est pas aisé de trouver un chinois dans cette marée humaine de chinois. Se serait-on trompé d'endroit ? On s'égosille "Hopla Geis", notre cri de ralliement.  Et effectivement, Henri arrive, hilare ... il était allé boire un coup..

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​​Les Expositions Universelles

Une exposition universelle est un événement international dû-ment enregistré. Elle doit avoir une thématique à caractère universel, d'intérêt et d'actualité pour l'ensemble de l'humanité. Par exemple, l'expo de Shanghai portait sur le thème "meilleure ville, meilleure vie".

C'est toujours une vitrine pour le pays et la ville organisateurs, et est l'occasion de modifier l'urbanisme. Un des attraits est formé par les  pavillons représentant les pays participants et qui sont conçus par eux-mêmes. Il en subsiste parfois des traces, comme la Tour Eiffel (Expo de Paris en 1900) ou le Plutonium (expo de Bruxelles en 1958) mais ce n'est pas toujours le cas : les pavillons sont souvent détruits après l'expo, qui dure au maximum 6 mois.

Ces photos n'ont pas été prises sur place (vous en seriez douté ...) mais sont des photos ... de cartes postales 

Bon ... nous pourrons toujours regretter de ne pas pu voir sous le soleil les pavillons des différents pays, car il y a une vraie recherche architecturale : des formes, des couleurs ... Pour autant, je ne traverserais pas la planète juste pour une Expo Universelle.

 

Le temps de passer à l'hôtel pour mettre des vêtements secs, nous nous rendons à l'Ocean Hôtel pour le dîner d'adieu, dans le restaurant tournant au 28ème étage de la tour.  En fait de vue panoramique ... on ne verra rien dans la pluie et le brouillard : on ne distingue même pas le bas de l'immeuble. Pour le reste, ce ne sont que lueurs fantomatiques.

Le repas est à base de fruits de mer. Il y en a une belle variété, mais ils sont servis à la température ambiante, alors des huîtres tiédasses alors qu'on a l'habitude de les déguster bien fraîches, on a un peu du mal. Pareil pour les autres coquillages. Bon on se rattrape sur des plats chinois désormais traditionnels pour nous et les desserts (mais oui ...). En tous cas, l'ambiance est bonne, le groupe se raconte les anecdotes du séjour, on est contents d'être ensemble. Christian, volubile, renverse sa bière qui me baptise généreusement ... décidément, j'aurai passé la journée à être arrosé !

Le lendemain, c'est le moment du départ de Shanghai pour retourner dans notre bonne vieille Europe.

Et c'est l'occasion pour nous d'emprunter le MAGLEV pour rejoindre l'aéroport. Le Maglev  (abréviation en anglais de "lévitation magnétique"), est une sorte de TGV, mais qui circule sur un monorail à sustentation magnétique. Il circule donc sur un site qui lui est propre . Un système de bobines supra-conductrices soulèvent le tain, qui "flotte" au-dessus du monorail. Et c'est un dispositif d'électro-aimants qui le fait avancer, l'un à l'avant qui tire et l'autre à l'arrière qui pousse. Je l'explique en mode simplifié, mais cette technique japonaise est assez complexe.

Toujours est-il que ça avance vite (on le ressent bien quand on longe l'autoroute ...)  et que la compteur, fièrement affiché en cabine, culmine à 431 km/h ... pas mal ! On fait 30 km en 8 minutes.

Nous arrivons  à l'aéroport, gigantesque, pour rejoindre le parking et récupérer nos bagages. Eh oui, ils sont arrivés avec notre bus, le Maglev n'étant pas trop conçu pour beaucoup de valises. Et c'est la surprise : le bus est déjà là ... entre le temps d'attente du départ du Maglev et la traversée (interminable ...) de l'aéroport, le bus a tranquillement tracé la route !

Schanghai, le Maglev
Schanghai, le Maglev

C'est le moment de faire nos adieux à Henri qui a été pendant ces deux semaines  un très bon accompagnateur : souriant, prévenant, et pas avare d'efforts pour nous expliquer son pays. Sur la réserve au début du voyage, il s'est ouvert à nous au fil de l'avancée, en livrant son point de vue sur les évolutions très rapides de la Chine. Pour lui, la saison touristique s'achève : il nous avoue qu'il va maintenant aller se détendre en randonnant dans les étendues montagneuses de l'ouest. Nous avons échangé des photos à notre retour, nous de nos randos dans les Alpes, lui de ses treks dans les montagnes chinoises ... ça donne envie !

Allez, nous dépensons nos derniers yuans en articles duty-free et en dernières bières chinoises ... et c'est l'heure de l'embarquement pour Francfort. Adieu la Chine ! 

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