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Chine

( octobre 2010)

J 4

La Cité Interdite     故宫

L'après-midi est consacrée à la visite de la Cité Interdite, un des symboles de la Chine et plus particulièrement de Beijing.

Cet immense ensemble architectural était le palais impérial où résidait l'empereur, sa famille et sa cour; ainsi qu'une foule de serviteurs de l'empire. Mais les habitants "ordinaires" n'y avaient pas accès, d'où le nom de cité "interdite" ... 



Ce sera notre dernière vue de Beijing : le soir, après un repas de canard laqué, nous quittons la ville pour Luoyang en train ... couchettes "molles" !

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​​C'est Yongle, le 3ème empereur Ming (rappelez-vous, celui qui est aussi à l'origine des tombeaux Ming) qui, entre 1406 et 1420, a fait construire la Cité Interdite au centre de Beijing, la cité impériale dont il a fait la capitale.  Ayant pris el pouvoir de force, il avait beaucoup d'ennemis à Nankin, l'ancienne capitale, et il a choisi Beijing pour légitimer et assoir son pouvoir. Construit en un temps record (pour l'époque=, la Cité Interdite a servi de palais à 24 empereurs, de la dynastie Ming mais aussi Qing, ce qui est déjà plus étonnant car bien sûr, chaque dynastie avait pour habitude de choisir sa capitale et construire son palais ... C'est en 1924 que Puyi, dernier empereur Qing, a abandonné le pouvoir ... et le palais. Aujourdhui, la Cité Interdite est ouverte au public et est devenu un musée, le Musée du Palais. Les lieux ont bénéficié d'une sérieuse restauration à l'occasion des Jeux Olympiques. Mais il reste encore beaucoup de bâtiments qui ne se visitent pas et abritent des administrations du pouvoir actuel !

 

La Cité Interdite occupe un rectangle de 72 hectares, en plein centre de Beijing. Au nord, un parc la sépare de la place Tian'Anmen à laquelle on accède par la Porte de la Paix Céleste.  

Entourée par de larges douves et une muraille de 10 mètres de haut, la Cité Interdite est accessible par 4 portes. Elle compte dans ses différents palais 9 999 pièces selon la légende (un peu moins en réalité). Pourquoi  9 999 ? le chiffre 9 est symbole de longévité, et le nombre 10.000 représente symboliquement « une infinité dénom-brable » et seules les divinités avaient droit à un palais de 10.000 pièces ... dont l'architecte voulait se rapprocher au plus près !

La Cité Interdite est composée des deux espaces présentant une certaine symétrie :

Beijing, la Cité Interdite

​• La Cour Extérieure, au sud, était la partie officielle de la cité, où le souverain recevait ses ministres et présidait les grandes cérémonies officielles ; une rivière artificielle, la « Rivière aux Eaux d'Or » la traverse, pour la décoration mais aussi pour servir de réservoir d'eau en cas d'incendie

• La Cour Intérieure, au nord, était la partie privée et servait de cabinet de travail pour l’empereur et d’appartements à la famille impériale et aux concubines.

​Nous pénétrons dans la Cité Interdite par la Porte du Midi, ou Wumen, la plus importante située derrière la porte Tian'Anmen. Au dessus de la muraille peinte en rouge pourpre, la massive partie centrale est flanquée d'une Tour du Tambour et d'une Tour de la Cloche. Les 5 passages dans la porte étaient soumis à des règles très strictes : la porte centrale était réservée à l'empereur (et à l'impératrice ... le jour de son mariage), celle de gauche à la famille impériale, et celle de droite aux ministres. Tous les autres empruntent les portes latérales.

La Porte du Midi donne sur la Cour Extérieure, une cour pavée traversée par la Rivière aux Eaux d'Or qu'on peut franchir par 5 ponts, représentant les 5 vertus confucéennes, et elles aussi régies par des règles strictes.

Beijing, la Cité Interdite

​Nous arrivons à la Porte de la Suprème Harmonie, posée sur une terrasse en marbre blanc et gardée par deux lions en bronze, la femelle tenant un lionceau sous sa patte. C'est ici que l'empereur recevait les doléances de ses sujets.

La porte donne accès à la terrasse où se trouvent les 3 grands palais de la cour extérieure. Nous commençons par le Palais de la Suprème Harmonie, qui occupe une terrasse à trois étages en marbre blanc, bordée de balustrades. Au centre de l'escalier se trouve une longue dalle sculptée de dragons au-dessus duquel les porteurs passaient le palanquin impérial.

Le palais abrite le trône du Dragon sur une estrade entouré de brûle-parfums en cloisonné et de grues. L'empereur y accordait des audiences solennelles, et c'est là que se déroulaient les grandes cérémonies. Sur le parvis, on trouve de gigantesques pièces en bronze : 18 brûle parfum représentant les 18 provinces de l'époque, grues symbolisant la longévité des femmes, tortues figurant la puissance de l'empereur et la sagesse.

Lorsqu'on poursuit, on arrive sur un palais plus petit : le Palais de l’Harmonie Parfaite

​L'empereur s'y préparait pour les cérémonies. Enfin, on arrive au  Palais de l’Harmonie Préservée. Son usage a changé au fil des dynasties, sous les Ming on y changeait de vêtement, sous les Qing on y faisait les banquets... La cour extérieure comporte encore d'autres bâtiments, comme la salle de la Gloire Littéraire et la Salle des Prouesses Militaires.

​​Détails d'architecture

 

La couleur dominante de la Cité Interdite est le rouge pourpre, symbolisant l'étoile polaire, signifiant ainsi qu'elle était un centre cosmique.

Les bâtiments sont pour la plupart en bois. La charpente soutenue par des colonnes est assemblée sans le moindre clou ni vis. A l'intérieur, les plafonds sont composés de magni-fiques caissons en bois de palissandre polychromes, avec des dessins d'une finesse remarquable.

Les toits, souvent doubles, aux quatre coins recourbés, sont couverts de tuiles vernissées jaunes, couleur de l'empereur. Certains bâtiments sont cependant couvert de tuiles vertes : ils étaient réservés aux princes. Les crêtes des toits sont ornées de statuettes de dragons et autres chimères dont le rôle était de protéger la maison contre les esprits malins.

Le pavement des cours a été particulièrement étudié pour favoriser l'écoulement de l'eau. Enfin, le marbre est très présent pour les escaliers et balustrades.

Beijing, la Cité Interdite

On accède ensuite par une nouvelle porte à la cour intérieure où un large sentier surélevé et bordé d'une balustrade de marbre blanc nous mène au Palais de la Pureté Céleste. Aurefois chambre à coucher de l'empereur, il devint une salle de réception où s'impose un trône massif auquel l'empereur accédait par un triple escalier. Derrière le panneau était caché le testament de l'empereur désignant son successeur.

 

La cour intérieure comporte une multitude de pavillons : Palais de la Puissante Fertilité, Palais de la Tranquilité Terrestre, Palais de la Nourriture de l'Esprit ... Nous déambulons dans la cour intérieure, qui a un côté moins majestueux que la cour extérieure et ses grands espaces. Là, nous sommes dans l'intimité de la famille impériale, avec des bâtiments bien plus petits, entrecoupés d'un dédale de cours intérieures, avec des arbres aussi, totalement absents de la cour extérieure. On sent que cet endroit était réellement habité et d'un usage quotidien.

Enfin, la visite se termine par les jardins impériaux. On y trouve  un palais, une dizaine de pavillons, des kiosques, des belvédères, de la rocaille, des sculptures, des arbres dont des cyprès plusieurs fois centenaires ...

 

La Cité Interdite est assez gigantesque avec deux parties bien distinctes, entre la cour extérieure, majestueuse avec ses terrasses et ses palais, et la cour intérieure et son dédale de pavillons. Elle mérite une visite plus longue que le survol d'une après-midi, notamment pour visiter l'intérieur des pavillons ...

 

Beijing, la Colline de Charbon

A la sortie de la Cité Interdite, nous grimpons sur la Colline de Charbon. Ce monticule totalement artificiel (il a été construit avec la terre extraite pour construire les douves autour de la Cité Interdite) culmine à ... 108 mètres de haut. Pourtant, il offre une très belle vue sur la Cité Interdite mais aussi sur Beijing. Un curieux mélange, avec au premier plan des bâtiments chargés d'histoire, en arrière-plan la ville moderne et ses tours (pas très hautes ...) mais aussi des lacs et des parcs donnant les touches de verdure.

​L'endroit est plutôt agréable, avec des pavillons, un parc... Sur le parvis du pavillon situé au sommet de la colline, se déroulait un simulacre de cérémonie avec des acteurs vêtus d'habits d'époque jouent une scène historique autour d'un trône doré ... les chinois adorent et se bousculent pour photographier à tout va !

Voilà, c'est ainsi que s'achève le volet pékinois de notre voyage. Evidemment, c'est court et on a envie de découvrir plus ... En tous cas, nous avons vu une ville tout autre que celle de notre imaginaire : ce n'est pas une ville sale, engluée dans un constant brouillard de pollution, grouillante  de chinois en vélo ...

Du smog, on n'en a pas vu (on a eu de la chance : il a fait beau), en revanche pas mal d'espaces verts et plans d'eau. Des vélos, bien sûr il y en a, mais ils sont souvent électriques. Quant au parc automobile, on s'attendait à découvrir des véhicules de marques chinoises inconnues... en fait le parc automobile est très récent et en parfait état. Beaucoup de véhicules allemands, Volkswagen, Audi, BMW, Mercedes, mais aussi des SUV japonais (Lexus, Toyota) et même des marques américaines (Jeep, Buick). Quand on connaît la haine des chinois envers les japonais et leur peu d'admiration pour les américains ...

Et les véhicules ne sont pas petits : l'entrée de gamme se situe au niveau des Passat et autres Audi A4  ! Il faut dire que le groupe VAG fabrique en Chine. Les véhicules français, eux, sont quasiments inexistants  : quelques rares Citroën et c'est tout.

Le soir, Henri nous emmène pour un dîner de canard laqué, spécialité pékinoise bien connue. Effectivement, c'était bon, et l'habileté des serveurs à découper la bestiole en fines tranches est stupéfiante. En revanche, nous avons voulu goûter du vin pout changer de la bière Tsingtao .. mauvaise idée ! On nous a servi un vin local, pompeusement appelé "great wall", qui était juste imbuvable. Il paraît pourtant que les Chinois commencent à faire quelques vins qui se laissent boire ...

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