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Etats-Unis Ouest

( octobre 2011)

   J 8

Yosemite

Après l'émouvante beauté désertique des parcs nationaux du début de voyage, changement de décor : nous  voici à Yosemite, avec ses paysages verdoyants et ses allures alpines.

 

Nous ne découvrrons qu'un concentré de ce parc gigantesque : une vue sur l'impressionnante paroi de El Capitan, un aperçu du Half Dome, quelques pas dans les meadows, des prairies marécageu-ses, une balade vers les Bridalveil Falls (on a même cherché de l'or dans le creek ...), et après le pique-nique une promenade en forêt  au bas des Yosemite Falls ...

 

Ce parc donne vraiment envie d'y retourner pour le parcourir en longues randonnées !

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​Nous quittons Bakersfield pour rejoindre le parc national de Yosemite  ... prononcez "Yossémidie". En cours de route, arrêt dans un supermarché à Oakhurst  pour acheter de quoi pique-niquer à midi. Pragmatisme américain : Chris remet à chacun un billet de 10 $ et débrouille-toi ! Finalement, c'est le bon plan : on achète à son goût (crudités, viandes froides, poulet, sandwiches, fruits ...), et les 10 $ suffisent largement.  

 

Nous entrons dans le parc par le sud et roulons sur Wawona Road pendant plusieurs dizaines de kilomètres. Une route alpine, qui virevolte dans d'incessants lacets à travers une magnifique forêt. Puis, à la sortie d'un tunnel, arrêt à Tunnel View, où s'offre sans doute le plus beau point de vue sur la Yosemite Valley (quoique la vue depuis Glacier Point est, dit-on, aussi très belle).

 

On perçoit parfaitement la vallée glaciaire en auge, où l'érosion a façonné le granite des montagnes. Au-delà d'une dense forêt de sapins qui tapisse la vallée, les sommets des montagnes se détachent sur un ciel d'un bleu sans taches. Devant nous, le Half Dome, ainsi appelé car il ressemble à une sphère qu'on aurait coupée en deux : une montagne arrondie d'un côté, totalement verticale de l'autre. Et à gauche, la paroi vertigineuse d' El Capitan. La vue est inoubliable pour qui aime la montagne ... 

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Un peu plus loin, nous nous arrêtons pour admirer la cascade Bridalveil Fall, ainsi appelée car son côté ethéré rappelle un voile de mariée. Mais nous sommes en octobre et le débit n'est pas très spectaculaire. Au moment de traverser la Bridalveil Creek, Chris nous invite à plonger nos mains dans l'eau. On y trouve, paraît-il, de la poudre d'or. Et en effet, en filtrant entre les doigts le sable du lit du ruisseau, il reste au fond de la paume de minuscules particules dorées. Est-ce vraiment de la poussière d'or ou du sable ... dificile à dire  !

 

Après cette jolie promenade dans la forêt d'où on aperçoit la cascade entre les feuillus,  retour au bus où Luis nous a improvisé un petit apéro (les restes de l'apéro du Grand Canyon). L'alcool n'étant pas encouragé dans les parcs nationaux, Chris planque les bouteilles dans des sacs en papier kraft (comme les clodos dans nos centres commerciaux ...)

​​El Capitan

 

Avec sa paroi rigoureusement verticale de 900 mètres, El Capitan est un graal pour les grimpeurs du monde entier. Si le temps record est de 11 heures, il faut en général 4 à 6 jours pour faire cette ascension vertigineuse. Et il vaut mieux être sûr de son coup : il n'y a pas d'échappatoire ... Il faut emporter un poids impressionnant de matériel (cordes, étriers, coinceurs, baudriers ...), mais aussi la nourriture et la boisson, le réchaud, la tente ... Car on dort accroché à la paroi dans une "portaledge", une sorte de nacelle en aluminium couverte d'une toile de tente ... faut avoir confiance !

Et bien sûr, pas question d'abandonner les déchets, on monte tout au sommet, y compris ses propres déjections, qu'on fait dans une toilette portative, une sorte de tube de plastique. Bonjour les acrobaties !

​​La première ascension a été réalisée en 1958 ... par petits bouts et en utilisant des techniques d'escalade artificielle. Ce n'est qu'en 1975 que la paroi a été escaladée en une seule journée.

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​​Après notre apéro improvisé, un petit arrêt au bord de la Merced River qui traverse le parc. L'endroit nous donne un aperçu des prairies marécageuses appelées meadows. Une herbe grasse et fleurie aux couleurs d'automne tapisse les abords de la rivière, qui coule langoureusement au bas des falaises de granite. Les meadows les plus connues se situent sur la Tuolumne River, au nord du parc.

 

C'est l'heure du pique-nique, nous rejoignons le Yosemite Village. On s'installe sur les bancs, chacun sort son casse-croûte. Tout le monde goûte un peu dans la gamelle du voisin, à la bonne franquette, quoi. Habitués aux visiteurs, la faune locale est peu farouche : un écureuil chippe un reste de fruit et le grignote tranquillement, un beau geai bleu vient picorer les miettes à nos pieds ....

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​​Nous poursuivons la découverte du parc par une promenade en forêt, en commençant par le bas des Yosemite Falls. D'une hauteur totale de 740 mètres, la cascade se compose en fait de 3 tronçons : Upper Yosemite Fall, Middle Cascade et Lower Yosemite Fall. A cette période de l'année, elles ne sont pas impression-nantes, mais on dit qu'au moment de la fonte des neiges, elles sont autrement plus impétueuses !

 

Nous passons une heure et demie à arpenter la forêt, où les feuillus qui se parent de couleurs automnales se mêlent aux conifères. Un peu partout des ruisseaux, des bras de rivières au cours lymphatique sillonnent la forêt. Il est hélas temps de regagner le bus. Nous repartons par El Portal Road, qui suit pendant un bon moment la Merced River,  pour rallier Merced, où nous passerons la nuit.

 

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​​Plus proches des paysages alpins que nous connaissons que des extraordinaires parcs désertiques du sud, ça nous démange vraiment de retourner à Yosemite sac au dos pour s'immerger dans cette nature sauvage et préservée. Par exemple, pour faire le John Muir Trail, qui en 21 jours de randonnée, relie Yosemite Village (plus précisément Happy Isles) au sommet du mont Whitney à 4.400 mètres. 21 jours de pure nature, sans voir une ville, une voiture, ni même un magasin ou un refuge. En effet, dans les parcs, on dort uniquement en camping, et il n'y a quasiment aucun moyen d'acheter des provisions.

 

Pour éviter de tout porter, les randonneurs avertis envoient par la poste des denrées (non périssables) à l'un des 3 points du parours desservis par la poste. Il y a quand même, mais à condition de s'écarter du trail, deux ou trois hébergements en dur avec restaurant. Mais les 10 derniers jours se font en autonomie complète ! Autre particularité : les nombreux ours bruns. Ils ne sont pas agressifs, mais sont très attirées par la nourriture et n'hésitent pas à dévaster un tente pour la chiper. Il est donc très recommandé de mettre les provisions dans un petit tonnelet : le "bear resistant food canister".

 

Autre difficulté : l'organisation du trek. Car il faut un permis (le wilderness permit) et celui-ci est soumis à des quotas pout réguler le nombre de départs quotidiens. Il y a deux niveaux de quotas : une réservation en ligne, ouverte 24 semaines avant la date de départ (et là il faut être rapide : ça part en très peu de temps), et une réservation sur place ... mais là c'est un peu la loterie  pour peu qu'il y ait du monde. Par ailleurs, les campings ont eux aussi un système de réservations, plus quelques place accessibles sur place, mais sous le règle du "premier arrivé, premier servi". Et quand on sait qu'il est strictement interdit de bivouaquer en dehors des camps ... L'accès à certains endroits, comme par exemple l'ascension du Half Dome est aussi soumis à permis ... et à quotas ! Je pense que si on n'a pas réussi à réserver à l'avance tout le parcours, il faut se lever tôt le matin pour avoir sa chance !

 

Mais qu'importe, ça donne envie d'essayer !

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