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Etats-Unis Ouest

( octobre 2011)

J 3 - J 4

La Route 66
  

​Pour nous rendre à Grand Canyon, notre pro- chaine étape, nous empruntons sur de courts tronçons la mythique Route 66. Arrêt au Bagdad Café, rendu célèbre par le film éponyme.

Nous traversons le désert Mojave, on s'étonne de voir des signes de vie dans cette contrée aride, mais riche en minerais.

Etape à Laughlin au Nevada pour passer la nuit. 

Nous voyons nos premiers casinos ...

Le lendemain matin, nous repartons vers Grand Canyon et retrouvons par endroit la Route 66. Arrêt à Seligman, délicieusement vintage ... 

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​Nous quittons Los Angeles par la I15 (Interstate Highway 15) jusqu'à Barstow, puis la I40 en direction de Flagstaff, dans l'Arizona.

Peu après Barstow, nous délaissons momentanément l'Interstate Highway pour la National Trails Highway et faire un bout de la Route 66. Petit arrêt  au Bagdad Café, immortalisé par le film américano-allemand de Percy Adlon sorti en 1987. Pour la petite histoire, le Bagdad Café qu'on voit au bord de la route s'appelait Sidewinder Café et est situé à Newberry Springs, Bagdad étant en réalité en ville ... fantôme, qui a complètement disparu.

Bagdad Café (dont le titre original est d'ailleurs "Out of Rosenheim") est l'histoire d'une touriste allemande, Jasmine, que son mari a abandonnée en plein désert, et qui atterrit dans un café minable, au milieu d'une clientèle paumée. Avec Brenda, la propriétaire noire, Jasmine fait revivre le café grâce à un spectacle de magie basé sur des tours de cartes. Puis Rudy, un peintre local qui vit dans une caravane, tombe amoureux de Jasmine ... Pour se remettre dans l'ambiance, il faut écouter la chanson "i'm calling you" de Jevetta Steele ...

L'intérieur du Bagdad Café est rempli de souvenirs dédiés au film ... et ce qui est amusant, c'est que cet endroit semble plaire avant tout aux touristes français : ce sont eux qui très majoritairement y ont laissé de petits mots, des photos, des écharpes, des fanions, des tee-shirts et même des caleçons (si, si !) dédicacés, et plein d'autres gadgets "frenchies" ...

​Nous rattrapons la I40, et poursuivons, dans un paysage de plus en plus aride puisque nous entrons dans le désert Mojave, une plaine rocailleuse, dont la rare végétation constituée de petits arbustes semble s'accrocher au sol. Au loin des reliefs montagneux se détachent sur le ciel d'un bleu limpide. 

De temps en temps, on aperçoit un village, ou plutôt un campement : caravanes, pré-fabriqués ... Chris, notre accompagnateur, nous explique que la région est riche en minerai : fer, borax, argent, tungstène ... Les campements sont souvent occupés par des mineurs, dont beaucoup sont des "native american", c'est à dire  les descendants des tribus indiennes qui peuplaient les lieux avant l'arrivée des européens.

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​Le désert de Mojave est un vaste terrain de jeu pour l'armée qui y possède de nombreux centres d'entraînement. C'est aussi une région avec une forte activité dans l'aéronautique : essais en vol, entretien d'avions commerciaux, industrie spatiale ...

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​Nous arrivons à Laughlin, où nous passons la nuit. Laughlin est dans le Nevada, et qui dit Nevada dit jeux de hasard. Et en effet, Laughlin, appelée aussi la petite Vegas, n'est qu'une succession d'hôtels-casinos. Le plus original est le Colorado Belle, un immense bateau à aubes amarré sur le Colorado.

Après dîner, on musarde dans le casino de notre hôtel pour observer les accros aux machines à sous, les joueurs de poker, de blackjack ou de craps ...  mais aucun d'entre-nous n'est vraiment tenté par le jeu.

Quelques pas sur la promenade le long du Colorado nous donnent un aperçu du climat, chaud et sec : nous sommes mi-octobre, il est 11 heures du soir et il fait facilement 30° !

Le lendemain, nous repartons vers Grand Canyon. Nous entrons en Arizona. Au passage, nous avançons nos montres d'une heure : changement de fuseau horaire. 

​​La route 66

L'histoire de la Route 66 débute en 1926, par la décision de relier par une voie carrossable Chicago, dans l'Illinois, à Santa Monica, en Californie, au bord du Pacifique. Soit près de 4.000 km, à travers 8 états et 3 fuseaux horaires. Route signifie en fait "itinéraire" en américain, et il ne faut pas imaginer la Route 66 comme une autoroute d'aujourd'hui, mais comme une succession de tronçons de routes, qui étaient loin d'être toutes asphaltées. Les tracés ont beaucoup varié au fil du temps. La Route 66 a permis le développement de nombreuses villes placées sur son tracé. Surnommée Main Street, elle a longtemps été un axe essentiel des migrations vers l'Ouest dans les années 30, le mirage de la Californie attirant les fermiers ruinés des grandes plaines du centre du pays. Plus tard, dans les années 50, c'était aussi la voie royale des américains désireux de passer leurs vacances dans l'Ouest, attirés par les parcs nationaux et les plages du Pacifique. L'américain a toujours adoré rouler, en voiture ou à moto.

​​Tout au long du tracé fleurissent les stations services, les diners (restaurants), les motels (contraction de motor et hôtel : on se gare devant sa chambre, à laquelle on accède directement depuis le parking). C'est aussi sur la Route 66 qu'est né le premier Mac Donalds. Après avoir créé un premier restaurant dès 1937,  les frères Mac Donald implantent en 1953 une chaine de restaurants standardisés. Un de leur fournisseurs,  Ray Kroc, rachète leur modèle et le développe ... avec le succès qu'on connaît !

La Route 66 a été beaucoup citée dans la littérature et la musique. John Steinbeck l'appellera "The Mother Road" dans Les Raisins de la Colère. Bobby Troup a composé : « Get your kicks on Route 66″, un titre qui sera chanté par NatKing Cole, Ray Charles, Chuck Berry et même les Rolling Stones. Même Eddie Mitchell a célébré la Route 66.

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​Mais à partir des années 60 commence le déclin de la Route 66 : le président Eisenhower a lancé en 1956 un vaste programme de construction d'autoroutes, qui vont peu à peu faire perdre son utilité à la Route 66. Et en 1984, tout le tracé est réalisable par la Highway ...  la Route 66, qui n'est plus entretenue, sombre dans l'oubli, des tronçons entiers disparaissent.

Cependant dès 1987, des associations se créent un peu partout pour la sauvegarde de cette route mythique. Ainsi est née la Historic Route 66, qui devrait d'ici quelques années permettre de refaire l'intégralité du trajet.

​Nous faisons un arrêt à Seligman, le berceau de la renaissance de la Route 66, initiée ici par Angel Delgadillo. Le tronçon Seligman - Kingsman est le premier à avoir obtenu l'appellation Historic Route 66. La petite cité de Seligman a été volontairement laissée "dans son jus" : des véhicules d'époque (genre années cinquante) achèvent leur vie ici, certains sérieusement attaqués par la rouille. Des pompes à essence de la même époque complètent le tableau.  Et bien sûr des boutiques de souvenirs, dont la Seligman Sundries, un bâtiment historique datant de 1904, qui fut aussi salle de spectacle, et qui renferme un mini-musée qui rend hommage dans un joyeux désordre à la Route 66.

On se surprend scruter la route rectiligne qui semble s'étirer à l'infini, à l'affût d'une bande de motards, cheveux au vent (car le casque n'est pas obligatoire aux States), sur leur Harley Davidson et leur sonorité unique ... pop, pop, pop, pop !  Faire la Route 66 est le rêve de bien des motards !

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