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Pérou

Bolivie

Pérou - Bolivie  

( juin 2009 )

Le salar d'Uyuni

Nous quittons l'hôtel Luna Salada pour une longue virée en 4x4 sur le salar d'Uyuni, dont les dimensions ne cessent d'impressionner.

​Visite de l'Isla Incahuasi, une colline volca-nique peuplée de cactus géants qui semble improbable dans cet océan de sel,

Après un déjeuner de plats boliviens sur le salar, nous le quittons par Uyuni, et reprenons la piste pour rejoindre Potosi, que nous atteignons à la nuit tombée. Nous traversons une zone montagneuse, sauvage et aride, mais d'une grande beauté. Les rares villages révèlent la grande pauvreté de la population.  

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Après la soirée mouvementée que nous avons vécue la veille  et une nuit où personne n'a bien dormi, l'ambiance est pesante au petit déjeuner. Certains sont pris de doutes par rapport à la pertinence de poursuivre le voyage. Mais l'attrait de la découverte, la vue du Salar d'Uyuni qu'on aperçoit de la fenêtre, le ciel d'un bleu intense ... tout cela reprend vite le dessus, et l'aventure continue.

La nuit a été glaciale  (nous sommes à 3.600 mètres et c'est l'hiver dans l'hémisphère sud...) , et il fait encore bien froid lorsque nous aidons nos chauffeurs à charger les valises sur le toit des 4x4. Nous partons vers le salar sur lequel nous passerons une bonne partie de la journée. Nos Land Cruiser se déplacent dans un grand confort (par rapport à la piste de la veille ...) sur la surface de sel, dure et parfaitement lisse. Enfin, lisse pas tout à fait : en sêchant, le sel forme de petites croûtes de cristaux qui dessinent sur le sol des formes géométriques hexagonales. Elles se répètent de manière très régulière jusqu'à l'infini.

Car là nous sommes à la saison sèche : en été (austral), le salar se couvre entièrement d'une quinzaine de centimètres d'eau qui le rendent impraticable à la circulation. Juan Carlos nous explique que la vision du salar sous l'eau est d'une beauté époustouflante : il devient un gigantesque miroir dans lequel se reflètent les nuages, l'horizon se confondant avec le ciel ...

​​Le salar d'Uyuni

 

Avec une superficie de 12.000 km2, le salar d'Uyuni est le plus grand désert de sel du monde. Il mesure environ 150 km de long sur 100 km de large. L'épaisseur de la couche de sel atteint 120 mètres. On estime que le salar contient au moins 10 milliards de tonnes de sel !  Seulement 25.000 tonnes sont extraites chaque année ... on a le temps de voir venir. Le salar s'est formé il y 10.000 ans à partir d'un lac préhistorique géant, le Lago Minchin. En s'assèchant il a laissé derrière lui le lac Poopo et deux salar, Uyuni et Coipasa.

​Quelques arrêts pour nous permettre d'apprécier la régularité des formations géométriques, de toucher, d'admirer cette étendue d'une blancheur immaculée. La réverbération est intense, et il faut se protéger les yeux. Malgré le soleil, il fait encore froid. L'hori-zon semble très lointain, et avec un peu d'imagination, on peut penser y voir la courbure de la terre tellement la surface est plane. Il est assez facile de perdre ses repères sur ce désert blanc. 

Vers le nord, on aperçoit le volcan Tunupa. Il se raconte une légende à son sujet : jadis, les volcans pouvaient se déplacer. Seul volcan féminin, le Tunupa tomba enceinte ... mais de père inconnu. Les volcans mâles se sont battus toute la nuit pour la paternité, et ont fini par prendre le petit volcan à Tunupa. Cela a fortement fâché les dieux, qui du coup ont retiré aux volcans le droit de se déplcacer et se rencontrer. Tunupa en pleura tellement que ses larmes et son lait ont coulé sur le sol  ... et donné naissance au salar !

​​Une réserve de lithium

Si l'extraction du sel n'est pas près de vider le salar, celui-ci court un danger tout autre : c'est une des plus grande réserve de lithium au monde. Or ce métal est de plus en plus recherché, par exemple pour les batteries. Avec le développement attendu des véhicules électriques, les multinationales se battent pout acquérir le droit d'exploiter ce filon. Le président Evo Moralès n'est pas insensible à leurs sirènes, mais souhaite garder l'exploitation sous contrôle pour faire bénéficier son pays des retombées économiques . En tous cas, on risque de voir un jour ce lieu de grande beauté défiguré par l'extraction au mode industriel de ce métal si convoité.

​Nous poursuivons par une visite de l'Isla Incahuasi (la maison de l'inca en langue quechua), une colline d'origine volcanique au beau milieu du salar. Elle ne devient une île que lorsque le salar est recouvert d'eau ... A quelques kilomètres se situe une autre colline, l'Isla del Pescado, l'île du poisson, ainsi appelée à cause de sa forme.

​Une petite heure de balade sur un sentier tortueux permet de faire de tour des lieux. L'île est couverte d'une foule de cactus géants, des cactus candélabre atteignant 10 mètres de hauteur pour les plus anciens, âgés de plusieurs centaines d'années. 

Au sommet de la colline, plutôt escarpée, on a l'impres-sion de dominer  une mer blanche, avec l'écume des vagues qui viendrait mourir sur le rivage.

A midi, nous déjeunons sur le salar, des plats boliviens cuisinés (ou juste réchauffés ?) sur place. C'est bon, mais ça refroidit vite, un peu comme quand on mange en terrasse sur les pistes de ski ... Mais au moins, ce n'est pas banal ! 

​Nous roulons encore un moment sur le salar avant de le quitter.  Nous arrivons à Uyuni, une petite ville où on trouve la majorité des compagnies qui organisent des excursions et circuits sur le salar d'Uyuni bien sûr, mais aussi dans toute la région du Lipiez dans le sud de la Bolivie. Elle offrent des circuits jusqu'au Chili et en Argentine, qui ne sont pas très loin, et où on trouve quelques merveilles de la nature : laguna colorada, laguna blanca, luguna verde, désert d'Atacama ... Ca donne vraiment envie !

 

Nos chauffeurs profitent de l'étape pour remplir les réservoirs, ce qui nous laisse un peu de temps pour vagabonder dans la bourgade. Puis nous repartons, direction Potosi. C'est toujours la piste, mais une vraie route est en construction. Assez bizarrement, les boliviens ont commencé plusieurs tronçons épars ... on ne voit pas bien la logique des travaux !

​​Le cimetière de trains

 

Une curiosité à Uyuni : le cimetière de trains. Après la guerre de 1884 avec le Chili, la Bolivie a perdu le désert d'Atatcama, et donc l'accès à la mer. En compensation, le Chili a offert un accès à Angofasta et construit une ligne de chemin de fer de La Paz au littoral. Point de jonction de 4 lignes qui rejoignent le port du Chili, Uyuni était un important noeud ferroviaire. C'était le temps de la vapeur. Depuis, les temps ont changé, et une vingtaine de carcasses rouillées de vieilles loco- motives dorment à Uyuni.

​La piste emprunte des passages par endroits assez montagneux, une montagne aride, pelée ... Les villages traversés semblent particulièrement pauvres. On essaye de discuter avec notre chauffeur Wilson, en espagnol évidemment, sur fond de musique folklorique bolivienne. Bon, on arrive à se comprendre et ça passe le temps. La nuit tombe. Les chauffeurs doivent commencer à sentir l'écurie, ils accélèrent et se dépassent entre-eux dès que la piste s'élargit un peu. Arrivée à Potosi. Nous quittons nos 4x4 Toyota. Wilson nous confie qu'ils repartent cette nuit encore vers Uyuni, car demain, d'autres touristes ....  bon courage   !

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