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Bolivie

Pérou - Bolivie  

( juin 2009 )

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De La Paz au Salar d'Uyuni

Départ de la capitale bolivienne vers Oruro puis Challapata, où nous laissons le bus pour prendre des 4x4, car c'est à travers un désert de sable que nous rejoignons le salar d'Uyuni.

​Le temps de voir l'exploitation du sel dans le village de Colchani, nous partons assister au coucher du soleil sur le salar. Instants magiques, d'une rare beauté  !

Enfin, nous arrivons à l'hôtel Luna Salada, très original car entièrement construit en sel. Une nuit qui aurait pu se terminer de manière tragique : une intoxication au monoxyde de carbone a indisposé plusieurs d'entre-nous ... 

C'est évidemment tôt le matin, à 6 heures (pouquoi changer les bonnes habitudes ?) que nous quittons La Paz. Le jour se lève à peine lorsque nous montons vers El Alto, une grosse banlieue populaire. Une belle vue sur La Paz qui émerge de la brume. Mais en entrant dans El Alto, ça se gâte : c'est la grève et des manifestants occupent les carrefours importants. Ils portent des masques anti-pollution, sont armés de bâtons et disposent d'un stock de pierres. Le bus est vite bloqué. Les manifestants sont particulièrement agressifs. Juan Carlos nous recommande de ne pas trop les regarder et encore moins de les provoquer. Avec le chauffeur, il essaye de parlementer, mais rien n'y fait : on ne passe pas. Comme le bus tarde à obtempérer, nous sommes assaillis par des jets de pierres. L'une d'elles s'écrase contre ma vitre à hauteur de visage, en y laissant un bel impact ... ça fait peur ! Allez, demi-tour : le bus s'engage dans un parcours erratique dans des zones plus ou moins en friches pour éviter les axes principaux.

​Bon, après moult détours, on s'en sort bien. En route pour Oruro, qui s'était développée grâce aux mines d'argent, mais n'offre pas d'intérêt particulier. Nous poursuivons jusqu'à Challapata, une petite bourgade au bord du lac Poopo. Nous pique-niquons dans une infâme gargotte (toilettes sans porte, où il faut apporter son broc d'eau...). A l'intérieur, il fait sombre et froid, nous sortons pique-niquer dans une arrière-cour. Petite surprise : nous y découvrons une magnifique "deudeuche" verte (modèle export, avec la malle de coffre arrière pro-éminente, pour les connaisseurs).

C'est là que nous laissons le bus pour prendre des 4x4 Toyota Land Cruiser.  Le temps d'arrimer solidement nos valises sur le toit et de les protéger de la poussière avec une bâche, nous partons pour l'aventure. Notre chauffeur, Wilson, part en dernier. Ce qui n'est pas gênant en soi ... sauf qu'il a oublié de regarder par où passaient ses collègues. Et assez rapidement, on se sent un peu perdu : Wilson hésite, il y a plein de pistes plus ou moins parallèles : un coup à gauche, un coup à doite ... Il nous explique que c'est un raccourci, mais on reste sceptiques. Finalement, il semble reconnaître une piste qui le remet dans le droit chemin. Wilson met la gomme, ça secoue pas mal dans les ornières de la piste sablonneuse. On finit par rattraper le groupe.

​​Les paysages sont plats et désertiques, le sable domine. Les sommets andins sem-blent plus lointains. Nous traversons de rares villages avec quelques maisons en adobe au bord de la piste et des chiens errants. Les rares cours d'eau se traversent à gué. Dans l'un d'eux, un ca-mion semble bien planté ! La débrouil-lardise des chauffeurs locaux lui permet-tra sûrement de s'en sortir ... 

Nous rencontrons de plus en plus de lamas. On s'arrête pour observer tout un troupeau qui s'abreuve au bord d'une rivière. Ils ne se laissent pas approcher si facilement !

​​Lama, vigogne, alpaga ...​

Point commun : ce sont tous des camélidés, caractéristiques des andes. S'ils ont servi de nourriture, ils sont aujourd'hui surtout utilisés comme bête de somme et pour leur fibre (ce n'est pas de la laine ...). Le lama est le plus commun. L'alpaga, du moins la variété suri, a une fibre plus longue et soyeuse. La vigogne, plus petite, a une fibre de meilleure qualité, très recherchée (l'espèce est désormais proté-gée). Enfin, le guanaco, un peu plus grand, n'offre pas grand intérêt commercial et vit le plus souvent à l'état sauvage.

​Nous arrivons sur les bords du Salar d'Uyuni, du côté du village de Colchani.  Nous faisons un arrêt pour observer comment les indiens Aymara exploitent le sel du salar. Autant dire tout de suite que c'est particulièrement artisanal. Le sel est stocké dans une cour, où il sèche. Un homme remplit une brouette, et la déverse à l'intérieur de sa maison, où une femme passe sa journée, dans la pénombre, à remplir inlassablement des sachets puis les sceller à l'aide d'une espèce de chalumeau. Un sachet toutes les 10 se-condes ! L'extraction du sel est payée une misère, et sans protection, les indiens sont brûlés par le soleil et rongés par le sel.

On se dépêche ensuite pour nous rendre sur le salar afin d'assister au coucher du soleil. Nous découvrons ce paysage irréel, cette étendue sans fin bleutée, parsemée de monticules de sel coniques d'un blanc rosé, sur un fond de ciel qui s'étire du rose orangé au bleu profond. Les couleurs changent très vite avec la course descendante du soleil, les ombres s'allongent démesurément .

​C'est vraiment magnifique ! Magique ...

Le salar donne l'impression d'un lac gelé avec des tas de neige et  une succession de flaques de neige fondue. Illusion d'optique !

On s'amuse à prendre la pose et faire les guignols face à l'objectif en grimpant sur les tas de sel, seul, à deux, à trois, à quatre ... De grands gosses heureux de profiter de cet instant unique ! 

 

La température devient glaciale... polaires, bonnets (péruviens, of course) et gants sont les bienvenus. Rapidement, le soleil décline, le bleu devient plus profond à l'horizon. Une fois le soleil couché, nous partageons un apéro autour de nos véhicules 4x4 ... quelques pisco sour pour nous réchauffer. En tous cas, l'ambiance est bonne, tout le monde a trouvé génial ce coucher de soleil sur le salar.

​Nous dînons tranquillement, en se remémorant le coucher de soleil sur le salar, tout va bien.

 

C'est en fin de soirée, au moment  de regagner nos chambres, que ça se gâte. Monique se sent toute bizarre, puis fait un malaise. Elle se réveille difficilement de son évanouissement, nous la portons dans sa chambre. Entretemps, une autre fille du groupe fait également un malaise. On commence à s'inquiéter ... le personnel de l'hôtel ne s'affole pas : "la fatigue, l'altitude ... c'est normal". Certes on est à 3.800 mètres, mais ça fait depuis quelques jours... Ce n'est que lorsqu'un cuisinier de l'hôtel, un gars d'ici quoi, tombe à son tour dans les pommes, qu'on nous prend au sérieux. Du coup, la patronne ne rigole plus !

​Allez, on lève l'ancre ... direction l'hôtel Luna Salada à Colchani, juste à côté. Un hôtel assez étonnant, car entièrement construit avec des blocs de sel ! Tout est en sel : les murs, les sols (on a l'impression de marcher sur une plage, avec du sel à la place du sable : bon, je ne me promènerai pas pieds nus), les lits, les tables et chaises du restaurant .... Plutôt sympa, la déco ! 

​C'est alors qu'un membre de notre groupe, ancien pompier professionnel, ose un diagnostic : intoxication au monoxyde de carbone ! Vincent, chauffagiste de métier, abonde dans le même sens. L'explication provient sans doute du mode de chauffage du restaurant, confié à plusieurs braseros comme on en trouve sur nos terrasses de bistrot. Mais la salle à manger n'était pas ventilée ... en l'absence d'oxygène, le monoxyde de carbone a eu tout le temps de se développer et de nous intoxiquer.

Branle bas de combat : nous évacuons la salle du restaurant pour converger vers le lobby et sortir à l'air libre. Les valides soutiennent ceux qui titubent. D'autres malaises surviennent : Vincent, Héléne aussi ... Nous courrons sortir de leur chambre ceux qui étaient allés se coucher : ne surtout pas dormir, l'intoxication au monoxyde de carbone peut être mortelle ! Le personnel de l'hôtel nous a donné des bouteilles d'oxygène (obligatoires dans un hôtel à cette alitude) et nous tétons à tour de rôle une bouteille. Ca fait un effet assez bizarre, un peu euphorisant. Juan Carlos, tout pâle malgré sa peau cuivrée, n'en mène pas large. Il s'efforce de trouver du secours avec son téléphone. L'hôpital de La Paz se montre très rassurant : on est de toutes façons trop loin de tout, il n'y a pas d'aide à espérer. Il faut sortir des locaux contaminés et attendre que ça se passe ! On sort régulièrement respirer l'air pur, mais bon sang, qu'est ce qu'il fait froid dehors ... Le ciel est d'une pureté absolue et plein d'étoiles.

Au bout de deux heures, la crise semble être passée, tout le monde à l'air d'aller à peu près bien mis à part les maux de tête. On va se coucher. Par mesure de précaution, l'hôtel a complétement coupé le chauffage (au gaz ...). Donc, pas d'eau chaude (la douche, ce sera une autre fois !) et un froid de canard dans la chambre. Je peux te dire que le sel, c'est peut-être original, mais comme isolant c'est archi nul ! Nous passons une mauvaise nuit : le froid, plus un mal au crâne violent et lancinant ... rien qu'on me levant pour chercher une nouvelle ration de cachets, je manque tomber dans les pommes ! 

Bon, la nuit a passé, tout le monde s'en est bien sorti, mais avec le recul on se dit qu'on a peut-être échappé de justesse au drame.  Si nous avions déjà été couchés au moment des premiers malaises .... le monoxyde de carbone est très vicieux car inodore et non irritant : on ne le remarque pas ... on s'endort, parfois définitivement !

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