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Afrique du Sud - vignoble à Stellebosch

Afrique du Sud

( octobre  2015)
Afrique du Sud - vignoble près de Stellenbosch
drapeau sud-africain
Table Mountain - Wineland​

 

Grand beau aujourd'hui, nous montons tôt le matin à Signal Hill puis sur Table Mountain. La vue à 360° est vraiment splendide !

 

Puis nous partons vers la région viticole à l'est de Cape Town. Après un arrêt à Stellenbosch et ses bâtiments typiques de l'architecture cape dutch, nous allons au domaine viticole de Solms

Delta. Nous y faisons une dégustation de vins, puis un agréable pique-nique dans ses jardins.

 

Ensuite, nous nous rendons à Franschhoek, le "coin des français" en mémoire aux huguenots qui s'y sont installés. Au retour vers Cape Town, un dernier arrêt devant la "long walk  to freedom statue" à l'effigie de Nelson Mandela aux portes de sa dernière prison.

Le vignoble  sud-africain près de Stellenbosch

​​Ce matin, contrairement à hier, il fait un temps radieux avec un beau ciel bleu. Toute excitée, Rachel nous bouscule pour qu'on parte tôt afin de monter à Table Mountain. Il faut en profiter, ce n'est pas si souvent que la météo est aussi sympathique dans cette région en bord de mer...

Signal Hill

Mais avant cela, nous montons sur Signal Hill (c'est sur le chemin). Cette colline de 350 mètres de haut ne présente en soi rien d'exceptionnel, mais de son sommet on a une très belle vue circulaire sur Cape Town et ses environs. Vers le sud, la chaîne montagneuse surplombant le Cap, avec la dent pointue de Lion's Head (la tête de lion) qui précède la majestueuse Table Mountain, la montagne de la table, dont le nom semble évident tellement cette falaise est plate sur son sommet. Il y a même un grand cadre jaune permettant de se prendre en photo sur fond de carte postale la représentant !

 

Vers l'est, la vue porte sur Cape Town, avec au premier plan Bo Kaap, le quartier malais, mais aussi City Bowl, le centre ville, la zone portuaire et le Waterfront.  Au nord, on voit Green Point, et le stade de football construit à l'occasion de la Coupe du Monde 2010. Et à l'ouest, Sea Point et ses plages sur l'océan Atlantique.

 

Signal Hill tient son nom du sémaphore qui depuis son sommet permettait d'aider la navigation. L'attraction de Signal Hill est la Noon Gun, une batterie d'artillerie anglaise, à l'origine prévue pour avertir de dangers, et qui aujourd'hui tire un coup de canon chaque midi pour permettre, dit-on,  aux habitants du Cap de mettre leur montre à l'heure.

Signal Hill 

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Table Mountain

​​Et maintenant, en route pour Table Mountain. Pas mal de monde sur la route qui y mène ... mais on est quand même très surpris par la longueur de la file de touristes qui attendent de pouvoir monter avec le téléphérique ! Car la Montagne de la Table culmine à 1.086 mètres, et si quelques courageux montent à pied (c'est bien raide !) le grande majorité préfèrent les cabines du téléphérique, qui ont la particularité de tourner sur elles-mêmes pendant la montée, offrant une belle vue à tous.

 

C'est l'heure des premiers départs, et comme Rachel a été prévoyante, elle a déjà les billets ce qui permet de dépasser une bonne partie de la file ... Lors de la montée le long de la falaise très verticale, le spectacle est impressionnant, tant vers le haut que vers le bas et la vue sur Cape Town. On se retrouve vite à 1.000 mètres d'altitude alors qu'à vol d'oiseau on n'est qu' à 2 ou 3 km de l'océan !

Table Mountain 

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Sur la Montagne de la Table, tout un réseau de sentiers aménagés à travers la lande de fynbos permet de profiter d’une vue à 360° sur Cape Town et la péninsule du Cap. On a en gros la même vue que depuis Signal Hill, mais de bien plus haut ! Elle s’étend davantage vers le sud et la montagne des Douze Apôtres qui forme l’ossature de la péninsule. Des panneaux pédagogiques (faune, flore, histoire …) agrémentent le parcours. Evidemment la visite est relativement brève et il nous faut déjà redescendre. Il existe ici des chemins de randonnée très sympa, déjà tout simplement le tour complet du plateau, ou mieux, partir du jardin botanique de Kirstenbosch (où nous étions hier) pour monter sur Table Mountain par Skeleton Gorge.

 

Un peu vers l'est, on aperçoit Devil's Peak, qui a une légende : au pied de la montagne habitait un fumeur de pipe invétéré, nommé Van Hunks, que sa femme obligeait à sortir pour fumer. Il allait donc sur la montagne. Un jour il y rencontra un drôle de type cornu qui voulut lui interdire l’accès. Après s’être longuement chamaillés, ils décidèrent de faire un concours de pipe pour s'approprier les lieux. Ils fumèrent, fumèrent ... des jours durant. Las, Van Hunks dut rendre les armes … et son dernier souffle par la même occasion. L’autre ricana de manière diabolique … normal : il était le Diable ! Dans les faits, Devil’s Peak est souvent couvert d’un capuchon de nuages, ce qui a pu faire naître cette légende.

 

Emblématique du Cap, la Montagne de la Table est considérée comme une « nouvelle » 7ème merveille du monde. Et c’est vrai qu’elle mérite le détour, surtout par beau temps.

Vers les Winelands

​​Nous quittons Cape Town pour rejoindre les Winelands, une région viticole à l'est du Cap dont le climat réussit à la vigne Elle se situe dans un grand triangle compris entre Stellenbosch, Paarl et Franschhoek, dans un joli paysage montagneux.

 

La route nous menant aux Winelands donne un aperçu des townships de Cape Flats. Ces quartiers pauvres, issus de la politique de l'apartheid, sont habités par les populations "non-blanches" : noirs, coloureds et de plus en plus des indiens. A l'origine, les townships étaient des dortoirs organisés pour les travailleurs journaliers hommes venant à la ville. En effet, les femmes étaient interdites de travailler et même de rejoindre leur mari ... mais elles bravèrent les lois et des cabanons "informels" ont progres-sivement envahi les lieux. Rasés par les autorités, les habitants n'ont eu de cesse de les reconstruire avec des matériaux de récupération (planches, tôle ondulée, carton ...). Ce qui donne leur aspect actuel à ces quartiers souvent dépourvus du confort le plus élémentaire.

 

A l'opposé de ces masures, nous voyons aussi en cours de route de belles propriétés ... mais ce qui est extrêmement choquant à nos yeux naïfs de français, c'est le dispositif de sécurité qui les entoure : hauts murs coiffés de rouleaux de barbelés façon mur de Berlin (parfois jusqu'à 3 murs successifs !), caméras de surveillance omniprésentes, rondes de vigiles ... On sent que les gens "riches" (ou juste aisés) sont traumatisés par le climat d'insécurité généré par la pauvreté de certaines populations.

Afrique du Sud - township à Cape Town
Afrique du Sud - township à Cape Town

Townships de Cape Flats

Stellenbosch

​​De plus en plus souvent, nous voyons apparaître le vignoble tapissant les côteaux. Notre premier arrêt sur la route des vins est pour Stellenbosch. Ville fondée dès 1679 par Simon Van der Stell (d'où son nom), elle est connue en Afrique du Sud pour son université en langue afrikaans. Son intérêt touristique majeur est l'architecture Cape Dutch, le style colonial des Hollandais. Il se caractérise par des maisons blanches au fronton décoratif au-dessus de la porte, des pignons et un toit en chaume pour les plus anciennes. Et dans les faits, la ville a un aspect très européen et propret, avec ses maisons peintes à la chaux  et ses rues calmes ombragées par des chênes et agrémentées de boutiques. 

Stellenbosch 

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Solms-Delta wine estate 

​​Nous quittons Stellenbosch direction Franschhoek pour rejoindre une exploitation viticole, la Solms Delta wine farm. Nous commençons par une dégustation de vins, lors de laquelle 6 crus nous seront proposés. Une jeune femme noire (avec lequelle Rachel semble avoir une grande complicité)  nous commente les cépages servis. On regarde la robe, on hume, on goûte, on aspire, on fait rouler sur la langue, on déguste en connaisseur (ou pas ...), on recrache (ou pas...). Bon, force est de reconnaître qu'il n' y avait rien de transcendant dans ce qu'on a goûté. Alors que l'Afrique du Sud, 8ème producteur mondial, sait faire de très bons vins, on a pu en faire l'expérience lors des dîners au restaurant. Ils utilisent les cépages classiques (cabernet sauvignon, shiraz, pinot noir, merlot pour les rouges, chardonnay  pour les blancs) mais aussi un cépage local, le pinotage, mélange de pinot et de cinsault.

 

Le repas se fera sous forme de pique-nique avec un panier repas fourni par la ferme (très bon d'ailleurs) sur un joli pré ombragé de la propriété. Bucolique et sympa. Petite promenade digestive dans les jardins du domaine, puis visite d'un petit musée attenant à la ferme, le Museum van de Caab, qui raconte le mode de vie des habitants de la ferme, tant les maîtres que les esclaves, de sa création à nos jours. Pour finir, les jeunes femmes qui ont proposé la dégustation nous offrent un tour de chant. Des voix puissantes et très émouvantes. Evidemment, on achète le CD (et puis c'est moins lourd dans la valise que des bouteilles de vin !).

Solms Delta wine etstate

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Franschhoek

​​Allez, en route pour Franschhoek, le "coin des français" en afrikaans. C'est ici que se sont réfugiés des huguenots chassés de France au 17ème siècle suite à la révocation de l'édit de Nantes. Ce coin d'Afrique leur a été dévolu par les hollandais en échange de la mise en valeur des terres, et ce sont eux qui ont bonifié le vignoble, dont les hollandais n'avaient su tirer que de la piquette ! Un vaste mémorial est dédié aux huguenots, avec des éléments très symboliques : la croix de la foi chrétienne, le soleil de la justice, trois arches représentant la sainte Trinité et le bassin exprimant la sérénité et la paix. Dressée sur un globe, une femme-mère tient une bible à la main droite et une chaîne brisée à la main gauche, symbole de liberté de conscience et de religion.

 

Nous visitons aussi un petit musée qui recèle un tas d'objets retraçant la vie des huguenots, puis déambulons dans la rue principale de la petite ville, l'Avenue des Huguenots. Partout est visible une french touch (volontairement entretenue ... ça fait un peu carte postale)  : restaurants avec des noms et une carte en français, boutiques avec produits français, pratique du "bastille day" le 14 juillet ... Si la langue française disparut assez vite au profit de l'afrikaans, des noms de famille à la consonnance française demeurent, comme De Villiers ou Du Toit par exemple (bon nombre d'émigrés étaient des bourgeois voire des aristocrates).

cliquez sur l'image pour le diaporama

Protées -

Franschhoek  ... le "coin des français"

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Mandela - long walk to freedom statue
Mandela - long walk to freedom statue
Mandela - long walk to freedom statue

​​Lors du retour vers Cape Town (faute de temps, nous ne visiterons pas Paarl), on s'offre un petit arrêt devant la prison Victor Verster, où Nelson Mandela a passé les trois dernières années de sa captivité C'est devant ses portes qu'à sa libération le 11 février 1990, il a été accueilli par une foule en liesse et des journalistes du monde entier. La "long walk to freedom statue" représentant Mandela en homme libre, poing levé, y a été érigée et dévoilée en août 2008 en présence du leader noir à l'occasion de son 90ème anniversaire.

Les Afrikaners

 

Au début de l’histoire étaient les Boers (paysan en néerlandais), les descendants des colons d’origine hollandaise (mais aussi allemande voire française pour les huguenots) qui vont progressivement s’établir dans la région du cap de Bonne-Espérance. Leur aventure commence par la fondation du Cap, la cité-mère, à l’époque simple escale sur la route des Indes. Mais pour ravitailler les navires s’est vite fait sentir le besoin de développer l’agriculture : c’est le début des boers. Peu à peu, ceux-ci se libèrent du contrôle de la compagnie des indes et de l’administration hollandaise. Ils rompent avec leurs racines européennes en devenant les afrikaners, aux valeurs égalitaires et protestantes … mais affirmant leur supériorité sur les noirs.

 

La mentalité afrikaner se forge autour de la religion calviniste, d’une langue commune, l’afrikaans, un dialecte issu du néerlandais, et de la conviction d’appartenir à un groupe privilégié dans une société esclavagiste. Mais les anglais qui ont pris racine au Cap lancent un processus d’anglicisation : l’anglais devient seule langue officielle, les noirs sont mieux protégés, l’esclavagisme est aboli …

 

Cela, les boers ne le supportent pas : ils se lancent dans le Grand Trek qui les fait migrer vers d’autres contrées à l’intérieur du pays en quête de « terre promise ». En effet, pour eux, cet acte politique est comparable à l’exode des Hébreux d’Egypte … Ce sera au prix de sanglantes batailles avec les autochtones noirs notamment bantous et zoulous, la plus connue étant la bataille de Blood River. Le Grand Trek sera au cœur de la construction de la nation afrikaner et débouchera sur la création de la République d’Afrique du Sud (le Transvaal) reconnue par les britannique en 1852 par le traité de Sand River et en 1854 de l'État libre d'Orange.

 

En 1910 est proclamée  l’Union Sud-Africaine, dominion de la Couronne britannique. Le premier chef du gouvernement est Louis Botha, un ancien général boer, plutôt modéré. Mais les radicaux du mouvement identitaire afrikaner poussent pour la défense de leur nation et s’organisent : ils créent l’Afrikaner Broederbond qui stipule que « les nations sont nées d’une volonté divine, que chacune d’elles est détentrice d’une spécificité et d’une mission à accomplir » ! C’est sur ces bases que va naître le concept de l’apartheid.

 

En 1948, le parti nationaliste accède au pouvoir. Le danger n’est plus alors la domination anglaise, mais le risque que représente la nombreuse population noire et métisse. La politique de l’apartheid est mise en place pour y parer. Nous en reparlerons …

Restaurant midi : Solms Delta Wine Estate (Franschhoek)  - voir

 

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