top of page
Zimbabwe - chutes Victoria

Afrique du Sud

( octobre  2015)
Zimbabwe - chutes Victoria
drapeau Zimbabwe
Zimbabwe - Victoria Falls

 

Nous arrivons à Victoria Falls au Zimbabwe. Le premier jour de notre incursion dans ce pays, nous partons faire un dîner-croisière sur le Zambèze en amont des chutes. Ce sera l'occasion de s'offrir un magnifique coucher de soleil sur le fleuve.

 

Au troisème jour ici (et dernier du voyage), nous allons tôt le matin visiter les chutes Victoria découvertes par David Livingstone. Nous sommes à la saison des basses eaux et on ne verra pas le mur d'eau qu'on imagine, mais au moins on n'est pas dans le brouillard, le fameux "spray" et on peut faire de belles photos des cascades et des gorges depuis le sentier qui longe les chutes côté zimbabwéen.

Arc en ciel sur les chutes Victoria côté zimbabwéen

​​Ce matin, Thyto nous accompagne jusqu'à l'aéroport Tambo de Johannesbourg, où nous lui faisons nos adieux. Il aura été un guide sympathique et consciencieux. Nous quittons l'Afrique du Sud pour le Zimbabwe, où nous atterrissons à Victoria Falls, proche du site des chutes du Zambèze. L'aéroport de Victoria Falls est  tout petit et fait très provincial (de nouvelles infrastructures sont en cours de construction). On prend la chaleur en pleine figure lorsqu'on descend sur le tarmac.

 

Les formalités de douane vont nous occuper pendant près de deux heures ... tout ça pour une centaine de passagers. Un seul guichet, point de passage obligatoire. Autour, plusieurs gradés sont assis à ne rien faire, ils observent et plaisantent. Le problème est qu'il faut acheter un visa individuel (35 €). Et donc un des douaniers vérifie le passeport, enregistre des données sur l'ordinateur, tandis qu'un second écrit à la main (et minutieusement) toutes les données sur le formulaire du visa, qui est autocollant et qu'il faut décoller (ce qui lui prend parfois autant de temps que la rédaction) puis coller sur le passeport (sur le "bon" passeport faudrait-il préciser, car il lui arrivait de se tromper ...). Et puis il faut bien que ces deux forçats du boulot fassent des pauses de temps en temps, sans compter les fois où l'ordinateur plante et qu'il faut rebooter ... Bon, tout le monde finit par y arriver mais il se fait tard lorsque notre guide local, John (je l'appelle John car je ne me souviens plus de son nom ... si quelqu'un s'en souvient je suis preneur) nous accueille. C'est un métis baraqué aux yeux étrangement verts et il est assisté par Fungai, un jeune noir épais comme un fil de fer qui apprend le métier.

 

Nous posons nos bagages à l'hôtel, la piscine serait assez tentante avec cette chaleur, mais après un petit en-cas tardif, c'est déjà l'heure de repartir pour notre croisière sur le Zambèze.

Dîner-croisière sur le Zambèze

Deux mini-bus nous amènent jusqu'à l'embarcadère. Chemin faisant, John commence à nous parler de son pays le Zimbabwe, mais en précisant bien qu'il restera très factuel et politiquement correct, les critiques étant très mal vues ici et il tient à garder son job de guide. Aussi va-t-il nous parler davantage des anecdotes ayant émaillé sa vie personnelle ...

 

Après un petit spectacle de danses tribales sur la rive, nous embarquons. On se pose à l'une des tables dressées sur le pont, et le temps de commander une boisson, c'est parti. La croisière va se dérouler en amont des chutes. Le Zambèze ici est large et calme. A notre gauche, la rive côté Zimbabwe, à droite la rive côté Zambie. Sur l'eau, la chaleur est plus supportable et la navigation est très agréable. Nous scrutons les rives dans l'espoir de voir des animaux sauvages s'abreuver. Nous voyons bien quelques échassiers, mais les autres animaux sont plutôt .... dans l'eau. A un moment donné, un gros crocodile nage à deux mètres du bateau. Plus loin, un groupe d'hippopotames est immergé dans le fleuve. L'un d'eux ouvre grand la gueule comme s'il baillait ... impressionnant. Selon les saisons, on devrait voir aussi plus en aval le rideau de brume, le "spray", formé par les projections des chutes Victoria. Mais là nous sommes à la saison des basses eaux, les chutes sont peu fournies.

 

Le soleil commence à descendre sur la rive boisée côté Zimbabwe. Les arbres se détachent comme une frise sur le ciel sans nuage qui passe par toutes les teintes du crépuscule : orangé, mauve, violet ... les photographes s'en donnent à coeur joie, testant tous les modes de réglage de leur appareil. Puis c'est l'heure de dîner à bord, en appréciant les reflets de la lune sur les eaux du Zambèze. Bonne ambiance, une belle soirée.

Croisière et coucher de soleil sur le Zambèze

placez le curseur sur l'image pour voir la légende

Les chutes Victoria

​​Nous sommes maintenant au dernier jour du voyage (le safari d'hier au Parc Chobe fait l'objet d'une autre page) et c'est tôt le matin que nous allons aux chutes Victoria, l'attraction locale. A cheval sur la frontière formée par le Zambèze, elles ont accessibles par le côté zambien (Livingstone) et par le côté zimbabwéen (Victoria Falls), où nous nous trouvons.  

 

Ce ne sont ni les plus larges (1.708 m) ni les plus hautes (108 m  au point maximal) ni celles avec le plus grand volume d'eau, mais au global de ces trois critères, elles se classent dans le trio de tête avec les chutes du Niagara et celles d'Iguazu. Elles ont été découvertes (vu de l'oeil européen ...) par un missionnaire et explorateur écossais, David Livingstone, parti de l’île qui porte désormais son nom et qui, côté zambien, est la seule terre accessible au milieu des chutes. Le nom de "Chutes Victoria" leur a été donné par Livingstone en l'honneur de sa reine. Le nom local est "Mosi-oa-Tunya" littéralement “la fumée qui gronde”.

 

Lorsque le débit est à son maximum, en avril, les flots, qui semblent calmes avant les chutes, dévalent en rugissant la paroi sur toute sa largeur et forment un épais nuage de brouillard, visible de loin. Le spectacle doit être fantastique vu du ciel, car sur place, on est vite trempé comme une soupe, on est en plein brouillard et l'exercice de prendre des photos est aux risques et périls du matériel ! Notre séjour s'est déroulé en octobre, en saison des basses eaux : beaucoup moins spectaculaire, les chutes sont réduites à quelques cascades mais au moins on peut faire de belles photos depuis le sentier. 

placez le curseur sur l'image pour voir la légende

Les chutes Victoria

Un sentier a été aménagé côté zimbabwéen permettant de s'approcher de près (sans protection d'ailleurs, ça doit être périlleux en saison de hautes eaux ...) des chutes et de la gorge où s'engouffre le Zambèze.  Notre guide nous incite à la prudence aux abords des points de vue, mais aussi nous recommande de ne pas quitter les sentiers, le bush alentours étant peuplé d'animaux et des serpents pas commodes se cachent dans les herbes.

 

Le sentier comporte 16 points de vue, depuis Devil's Cataract, sur la rive droite du fleuve, jusqu'au fameux pont jeté entre la Zambie et le Zimbabwe. Celui-ci voulu par Cecil John Rhodes a été construit en 1905 pour développer une liaison en chemin de fer. Aujourd'hui il est surtout célèbre pour le  Shearwater Bungi Jump, un saut à l’élastique de 111 mètres ! Bon, c'est pas pour moi ...

 

Une grande partie des chutes sont à sec et le Zambèze est réduit à sa portion congrue au fond de la gorge. Si Main Falls reste une chute assez large, plus loin la falaise est à sec, et  Horse Shoe Falls et Eastern Cataract se réduisent à des cascades. Un spectacle à ne pas manquer  : la jolie vision d'un arc-en-ciel au-dessus de Rainbow Fall, la bien-nommée. On aperçoit aussi côté zambien Devil's Pool, où on voit des gens se baigner juste en surplomb d'une chute ! des funambules inconscients ? non, une piscine naturelle s'est creusée par l'érosion et une lèvre rocheuse la protège de l'à-pic. Accessible à pied, l'activité doit se faire encadrée par des guides. C'est vraiment la piscine à débordement ultime !

 

Après avoir suivi le sentier jusqu'au pont, nous revenons vers Devil's Cataract, pas la plus large ni la plus haute,mais très puissante même en cette période de basses eaux. Elle est séparée des autres chutes par Cataract Island. On voit bien de ce point de vue le Zambèze s'étaler paresseusement sur un large plateau avant de dévaler dans la gorge en bondissant sur les roches basaltiques noires. Chain Walk, qui se mérite car il y a quelques marches, offre un beau point de vue sur la gorge, qui doit être bien plus impressionnant en période de hautes eaux.

Les chutes Victoria

placez le curseur sur l'image pour  voir la légende

​​La promenade le long des chutes est très agréable et à cette heure-ci il ne fait pas encore chaud. Une statue de David Livingstone, le "découvreur" des chutes, trône au bout du sentier. On voit quelques animaux également dans le bush : des phacochères, qui semblent apprivoisés tellement on peut les approcher sans qu'ils ne s'émeuvent, pas mal de bushbucks aussi, des sortes d'antilopes, des oiseaux ...

Chutes Victoria

placez le curseur sur l'image pour  voir la légende

​​Avec la visite des chutes Victoria s'achève notre voyage en Afrique australe. On passe prendre les bagages à l'hôtel puis nous regagnons l'aéroport de Victoria Falls, où c'est toujours aussi folklorique. Deux avions assurant la rotation avec Johannesbourg doivent partir à peu près en même temps. Aucun n'est encore arrivé, la salle d'embarquement est bondée, les trois quarts des voyageurs attendent debout faute de sièges, il fait chaud ... Enfin un avion arrive, puis l'autre. Les temps qu'ils se vident, on commence à voir les charriots à bagages remplis plus que de raison bringuebaler vers les avions. De temps en temps une valise tombe ...

On rigole, mais en ce qui nous concerne directement, on rigolera moins à Roissy, quand on s'apercevra qu'une de nos valises manque à l'appel ! On la réceptionne trois jours après notre retour ... elle était restée , je vous le donne en mille, à Victoria Falls !

 

Le départ semble se préciser, on a déjà pas mal de retard, tous les voyageurs s'agglutinent aux deux portes. Evidemment, s'il y a un écran de TV géant qui retransmet un match, il n'y a pas de panneau d'affichage des vols, ni sonorisation. Et quand un petit employé annonce d'une voie fluette  "flight number ... incompréhensible ... to Joburg gate number  ... incompréhensible" c'est un grand brouhaha et un gros bordel. Finalement tout le monde passe par une porte, peu importe laquelle, et c'est à l'extérieur qu'on nous oriente vers le bon avion.

 

Allez, c'est parti pour Johannesbourg, où nous avons largement le temps de dépenser nos derniers rands (et même encore quelques euros) en artisanat africain avant le vol de nuit pour Paris. Après cela, il reste encore un petit coup de TGV pour rentrer sur Strasbourg et la boucle est bouclée.

​​Le Zimbabwe

 

Le Zimbabwe n’existe que depuis 1980. Avant, il y avait la Rhodésie du Nord au-dessus du Zambèze, devenue la Zambie dès 1964, et la Rhodésie du Sud, en dessous, qui était sous contrôle britannique et qui est devenue le Zimbabwe. Le premier  ministre est alors Robert Mugabe, un chef de guérilla, qui fera changer la constitution en 1980 pour devenir président … ce qu’il est toujours, à 92 ans aujourd’hui. Un bel exemple de longévité des dictateurs (pardon … présidents) des pays africains. Et pour être  sûr de garder la main, le président est aussi chef du gouvernement. Mugabe peut ainsi diriger le pays d’une main de fer. Ouvertement raciste envers les blancs, le régime en place, par ses exactions, viole régulièrement les droits de l’homme.

 

En 2000, Mugabe lance une grande réforme agraire visant à prendre les terres des grands propriétaires terriens blancs et les redistribuer de manière … disons très anarchique et violente. L’exploitation des terres devient très erratique et cela aura des conséquences dramatiques sur la situation alimentaire du Zimbabwe (alors que la Rhodésie était un grenier de l'Afrique ...).

 

Ente la faillite de l’agriculture et le retrait des investisseurs étrangers de l’autre richesse du pays, les mines (or, platine, cobalt, diamant) le Zimbabwe plonge dans une forte crise économique.  Ce sont surtout les dirigeants et hauts fonctionnaires du pays qui s’enrichissent : tout n’est plus que contrebande et arrangements entre amis. Cette situation génère à partir de 1998 une inflation de l’ordre de 200% par an, qui va finir en hyper-inflation culminant  à 200.000.000 % (oui oui, tu as bien lu !)  en juillet 2008. Les billets de banque affichent un nombre affolant de zéros (on peut en acheter des spécimens dans les boutiques d’aéroport). En 2009, le dollar zimbabwéen est abandonné au profit du dollar US qui devient la monnaie officielle du pays.

Hôtel :   Cresta Sprayview (Victoria Falls)- voir

bottom of page