Nous avons des fourmis dans les pattes ce matin : hier c'était une journée de pluie intense, donc pas de randonnée mais visite de Lienz puis piscine, sauna et hammam à l'hôtel ... première journée de repos depuis onze jours, ça fait du bien aussi !

 

Mais ce matin il fait très beau. Notre but est la vallée de Kals, plus précisément une boucle vers la Glorer Hütte, et peut-être l'après midi, un aller-retour à la Luckner Hütte. Nous arrivons au parking (payant) du Lucknerhaus, très grand pour une fois, car la vallée du Ködniztal est très courue en saison. En effet, elle offre une vue magnifique sur le Grossglockner, le plus haut sommet d'Autriche avec ses 3.798 mètres. Et la montée jusqu'à la Luckner Hütte est très accessible.

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C'est parti ! le chemin ou sentier selon les endroits grimpe gentiment en larges lacets le long du monte-charge qui dessert la Hütte.  Nous passons la Schliederlealm et poursuivons à travers les alpages entre le Medlspitze à notre gauche et le Kasteneck à notre droite, avec en contrebas le Bergerbach. On se retourne souvent pour profiter de la vue sur le Ködnitztal et les lignes de sommets, tous saupoudrés de neige au-dessus de 2.400 mètres. Notre but étant bien plus haut, on s'attend à devoir marcher dans la neige ... 

 

Et en effet, on commence à apercevoir des champs de neige devant nous, où s'enfonce le sentier, heureusement bien marqué et lisible. Nous sommes les premiers à passer ici aujourd'hui, et nous laissons nos traces dans quelques centimètres de poudreuse. Malgré les efforts de la montée, qui s'est faite un peu plus rude, on commence à avoir froid : le vent s'est levé. Petite pause pour mettre coupe-vent, bonnet et même les gants.

 

Nous arrivons au col, le Berger Törl où se trouve la Glorer Hütte, à 2.642 mètres. Elle est fermée depuis le début de la semaine (mais elle dispose d'un refuge pour l'hiver). On jette un oeil de l'autre côté du col, c'est beau mais tout enneigé ... Le vent souffle très fort dans ce col exposé et on se refugie à l'entrée de la Hütte. Un thermomètre indique -4° ... avec le vent, le ressenti est plutôt à -10° !

 

On repart, direction Paischlachtörl. Prudents, on prend le Wiener Höhenweg, un sentier rouge, plus long, plutôt que le noir. Au début le sentier, toujours enneigé, est bien praticable. Mais à un moment, on se retrouve dans un pierrier qui va s'avérer long, long ... Là c'est difficile : déjà on a du mal à lire le sentier, virevoltant dans les gros rochers, car les marques ont souvent disparu sous la neige. Et la neige qui recouvre les rochers ne facilite pas la marche : avant de poser le pied sur le neige, il faut s'assurer que le rocher est à peu près plat et non non pas oblique ... car dans ce cas, c'est la glissade assurée et la chute probable. Pas de danger de mort évidemment, mais le risque de se casser quelque chose est réel. Au bout d'un moment, on se demande s'il ne faudrait pas faire demi-tour ... mais on sait ce qu'on a fait péniblement, sans pour autant savoir ce qui nous attend !

 

A chaque virage, on se dite que ça va se terminer ... eh non, devant nous encore deux ou trois cent mètres de roches, et cela plusieurs fois. A un moment, on est un peu perdus, le balisage nous fait remonter très fort dans la pente ... en fait c'est pour contourner une faille. Un passage hyper casse-gueule, mon coccyx s'en souvient encore  ! On finit par en sortir, le sentier redescend doucement. On croise des randonneurs, on essaye de les dissuader, en vain. Lors de notre arrêt sandwich, un couple de jeunes nous dépasse : ils avouent avoir bien souffert aussi ! Et nos deux randonneurs ont fini par faire demi-tour...

 

Bon, le sentier se fait plus agréable et nous arrivons au Paischlachtörl, qui offre une jolie vue sur le Böses Weibl ("la méchante femme" ... tout un programme !). Nous voilà sur le sentier qui va nous ramener vers le Lucknerhaus. Un très joli sentier dans une explosion de couleurs d'automne, qui surplombe le Paischlachbach. Puis on arrive dans les alpages, on passe Niglalm avant de terminer sur un chemin à travers le forêt. A un moment, une belle surprise : sur le chemin à quelque mètres devant nous, un magnifique cerf nous observe ! on s'immobilise, plus un bruit, je glisse ma main vers mon appareil photo ... hé:las, le geste de trop : le cerf d'un bond regagne la forêt.

 

Notre galère dans le pierrier enneigé nous ayant coûté beaucoup de temps (et d'énergie ...), nous renonçons à aller jusqu'à la Luckner Hütte ... 

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