Nous quittons la Niljoch Hütte pour notre prochaine étape : la Eissee Hütte. Le temps est plutôt nuageux, mais le soleil ne semble pas loin. Le parcours débute par un agréable sentier quasiment plat et même en légère descente en limite de forêt pour remonter ensuite légèrement jusqu'à la Bodenalm, située à 1.960 m, soit la même altitude que la Niljoch Hütte. Surprise en cours de route de tomber sur un petit étang ... rempli de truites  !

 

La Bodenalm offre une vue panoramique sur les sommets au sud du Virgental : Lasörling, Schober, Berger Kogel ... Nous repartons, non pas par le chemin carrossable direct vers la Eissee Hütte, mais en descendant ce chemin sur quelques lacets puis en tournant sur un sentier à droite vers Prägraten. Peu après, nous tournons encore à droite sur le sentier qui remonte assez raide dans une combe le long du Timmelbach.  A la sortie de la combe, nous arrivons au pont du Timmelbach ... où nous rejoignons le chemin venant de la Bodenalm.

 

Et nous entamons la montée en pente relativement douce vers la Eissee Hütte, sur un sentier qui longe le Timmelbach sur sa rive droite. Nous sommes maintenant dans un paysage d'alpages sous des flancs de montagne qui commencent à se mettre aux couleurs rousses de l'automne. A proximité de la Ochsner Hütte, deux bergers essayent de ramener  un mouton blessé à la patte. La pauvre bête s'effondre tous les 20 mètres ... De nombreux petits ruisseaux dévalent des montagnes entourant le Timmeltal,  en de bondissantes cascades. Le sentier devient plus pentu au fur et à mesure que'on s'approche de la Eissee Hütte.

 

Lorsque nous y arrivons, c'est l'heure de casser la croûte, ce que nous faisons avec plaisir ... en terrasse. Peu à peu, on met des couches de vêtements, car le temps est nuageux et ça se rafraîchit : la Eissee Hütte se trouve à 2.520 mètres. Nous avons repris des forces et décidons d'aller jusqu'au Eissee.

​

Très jolie montée, d'abord sur un sentier puis un pierrier, pendant laquelle nous aurons tout loisir d'observer de près des marmottes (bien grasses !) mais aussi de découvrir au bord du sentier des edelweiss sauvages, et pas qu'une : plusieurs ! Nous en verrons d'autres dans la redescente sur un sentier qui fait la boucle. Nous arrivons en vue du Eissee, d'un joli bleu cyan / turquoise sombre lové dans un cirque sous la Weissspitze. Plusieurs cairns montent la garde devant le lac où on s'attarde un peu, un coin de ciel bleu a déchiré les nuages.

 

Puis  nous redescendons par un autre sentier, très agréable, vers la Eissee Hütte en longeant un ruisseau qui sort du lac pour devenir le Timmelbach et qui commence par s'étaler sur un plateau de  sable gris que l'érosion a arraché à la roche.

 

De retour à la Hütte, nous prenons une petite bière en devisant gentiment, lorsqu'une randonneuse nous interpelle en français. Il s'avère que c'est une canadienne, non pas francophone, mais venant de Vancouver. Elle passe en mois complet dans le coin, en randonnant seule de refuge en refuge. Au moment du repas, nous lui proposons de se joindre à nous. Agréable conversation sur tout et rien, en français mêlé d'anglais lorsque les mots ne venaient plus naturellement ... Seulement quatre pensionnaires cette nuit, nous avons une chambre pour nous (mais toilettes et lavabos dans le couloir et douche payante). Nous nous sommes réveillés souvent, peut-être l'altitude quand même ?