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Vietnam Hué

Vietnam

( mars 2012)

J 9

Hué

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​Après un arrêt sur une plage de la mer de Chine pour voir les bateaux paniers, nous grimpons la route du Col des Nuages, qui offre de beaux points de vue sur la baie.

 

A Hué, une mini-croisière sur la Rivière des Parfums nous emmène à la Pagode de la Dame Céleste, très vénérée ici.

 

Puis nous nous rendons à la Citadelle de Hué pour visiter la Cité Impériale et la Cité Interdite Pourpre, immense, mais dont la plupart des bâtiments ont été détruits lors des guerres.

 

Le soir, un amusant dîner impérial, où nous sommes tous déguisés en mandarins.

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Nous quittons Hoï An en direction de Hué, distante d'une centaine de kilomètres. Nous commençons par longer la côte de la mer de Chine. Petit arrêt en cours de route : Hien veut nous montrer les bâteaux paniers (ou thuyền thúng en langage local). Nous arrivons sur une plage de sable blond où sont éparpillées de petites barques, rondes pour la plupart, légèrement plus allongées pour d'autres. Elles sont entièrement constuites en bambou, tant pour la structure que pour la natte qui sert de fond. Celle-ci est calfatée d'abord avec de la bouse de buffle, puis avec plusieurs couches de résine végétale. Ces embarcations, très légères, de moins de 2 mètres de diamètre, sont bien adaptées même quand la mer est agitée, car insensibles à l'effet de travers. Bon, ça doit bien secouer quand même !  En les propulsant à l'aide d'une pagaie, les pêcheurs s'en servent pour poser ou relever des casiers ou des filets.

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Nous poursuivons la route par le mythique Col des Nuages, qui grimpe à 500 m d'altitude et marque la séparation entre le Nord et le Sud du Vietnam. C'est aussi une limite climatique, d'où les nuages fréquents ayant donné son nom au col. Cette route de montagne, avec une forte pente et de nombreux lacets, est aussi appelée la route mandarine car autrefois empruntée par les man-darins. Aujourd'hui, ce sont surtout les touristes qui empruntent cette route autrefois accidentogène : un tunnel permet de l'éviter.

 

Au sommet, se dresse un fortin construit par les français, mais aussi des casemates utilisées lors de la guerre du Vietnam, l'endroit étant stratégique sur la route de Da Nang à Hué.

 

En cours de route s'offrent de très jolis points de vue sur la baie de Lang Cô, le port de Tiên Sa, la péninsule de Son Trà et l’île de Cù Lao Chàm.

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Après le col, la route vers Hué est difficile, car très encombrée. Notre chauffeur de bus nous gratifie de quelques dépassement que je qualifierais de très hasardeux ... on déboîte sans trop se préoccuper de ce qui vient en face (les mobylettes se poussent sur le bas-côté, mais les camions, c'est autre chose !), on se rabat avant d'avoir fini de dépasser ... mais tout finit bien, nous arrivons à bon port. En arrivant à l'hôtel, les costumes commandés la veille à Hoï An et essayés ce matin nous attendent : ils sont seyants, ouf !

 

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Vietnam Hué marchande de volailles
La bataille de Hué

Ancienne capitale impériale entre 1802 et 1945, Hué est aussi un des hauts lieux de la guerre du Vietnam. Lors de l'offensive du Têt, lancée par le Front National de Libération (le Viet Cong) et l'Armée Populaire Vietnamienne (le nord communiste) , la batail-le fait rage entre le 31 janvier et le 3 mars 1968. Hué tombe entre les mains des communistes avant d'être reprise par l'armée nationale vietnamienne et leurs alliés américains. Cet affronte- ment a causé de lourdes pertes des deux côtés, y compris dans la population civile.

 

Si elle a été une défaite militaire pour le Nord, elle a cependant eu un impact très fort sur l'opinion publique américaine et a été le point de départ du désengagment des USA du Vietnam.

 

  

Pour rejoindre le site de notre première visite, nous embarquons sur un  sampan très kitsch (proue en forme de dragon, toit à la chinoise avec ses bord relevés) pour remonter la Rivière des Parfums. Elle tire son nom des fleurs d'arbres fruitiers qui poussent sur les rives et qui seraient très odorantes à la période de la floraison. Bon, le jour de notre passage, il fait gris, il n'y a pas d'arbres en fleur, et on respire plutôt le gas-oil du sampan. En cours de route, déballage d'articles pour touristes ... ils sont parfois fatigants à nous prendre pour des distributeurs de dollars sur pattes ! On croise des péniches chargées de sable à ras bord, et quand je dis à ras bord, on a vraiment l'mpression qu'une pincée de sable en plus les ferait couler.

      

Nous débarquons pour visiter la pagode de la Dame Céleste  (Thien Mu en vietnamien). Si on en croit la légende, est apparue un jour une "dame céleste", qui a prédit qu'en ces lieux un seigneur viendrait construire une pagode et régnerait.  Nguyen Hoang la prit au mot en 1601 ... et la prophétie se réalisa, sa descendance ayant règnié jusqu'à Boa Dai, le dernier empereur !

 

Depuis la rivère, des marches mènent à une terrasse flanquée de 4 colonnes. On franchit ensuite le porche, avec ses trois  portes classiques, sur lesquelles veillent des gardiens du bien et du mal, des seigneurs protecteurs bouddhistes. La tour octogonale Phuoc Duyên, dont les 7 niveaux représentent les étapes de la vie de Bouddha, se dresse à 21 mètres de haut devant la pagode. 

 

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La pagode recèle une cloche imposante de 2,5 mètres de haut et pesant plus de 3 tonnes. Plus loin, une stèle gravée posée sur une tortue en marbre de belle taille. L'ambiance de la pagode, qui est très vénérée à Hué, est particulièrement paisible. Des moines soignent au sécateur toute une collection de bonsaïs, et vers le fond un très joli jardin vient agrémenter les lieux. Dommage que la visite soit un peut courte, on se sent vraiment bien ici  !

 

Autre curiosité : près de la sortie rouille une vieille Austin bleue : c'est celle qui a permis à un bonze de cette pagode d'aller s'immoler par le feu en 1963 sur une place de Saigon pour protester contre la politique anti-bouddhiste du président de l'époque. Les images avaient fait le tour du monde ... même sans internet et You Tube !

 

Retour au centre de Hué, pour visiter la Cité Impériale, construite en 1802 par les Nguyen. Elle se trouve à l'intérieur de la Citadelle, une sorte de forteresse style Vauban édifiée au bord de la Rivière des Parfums. De larges douves entourent un gigantesque périmètre délimité par d'épais murs. Dix portes fortifiées précédées d'un pont permettent d'y accéder.

  

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Nous passons ensuite dans la Cité Interdite Pourpre, qui sur le modèle de celle de Beijing, est réservée à la vie privée de l'empe-reur et de sa famille. Seules les concubines, servantes et eunu-ques y avaient droit de cité.

 

A vrai dire, il ne reste pas grand chose de ce gigantesque ensemble architectural. Après un premier lot de destructions par les Français (mais oui ...) en 1885, ce sont surtout les bombarde-ments américains lors de la guerre du Vietnam qui l'on mis à mal. La restauration de ce site inscrit au parimoine mondial de l'Unesco a débuté, mais on manque d'argent ... et surtout de documentation, car il y a très peu de photos ou images du site.

 

Ainsi seuls quelques bâtiments s'offrent au visiteur, et leur aspect neuf et pimpant jure dans le fouillis de vestiges. Peu importe, se promener dans ces immenses jardins verts est très agréable et reposant, il n'y a pas foule.

Juste avant l'entrée de la cité impériale se trouvent  neuf canons sacrés. Jamais utilisés, ils sont les défenseurs symboliques de la cité. Les canons à gauche représentent les 5 éléments : métal, bois, eau, terre et feu. Ceux à droite correspondent aux 4 saisons

 

Dans l'enceinte de la citadelle, on trouve en réalité deux ensem-bles : la Cité Impériale Jaune et la Cité Interdite Pourpre. Nous pénétrons dans la Cité Impériale par la Porte du Midi, qui comporte 5 passages. L'empereur y faisait part de ses décisions. On est dans une vaste cour au centre de laquelle se dresse le pont d'Or qui enjambe l'étang des Eaux d'or, un bassin qui grouille de poissons rouges orangés et de jacinthes. Elle donne sur  le palais de l'Harmonie Suprême, avec la salle du trône et ses colonnes laquées pourpre et jaune. A voir aussi le Musée Impérial qui abrite les vêtements royaux, des meubles, de la porcelaine, le Théatre Royal, la Bibliothèque Royale.

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En longeant le mur d'enceinte de la cité interdite, on passe devant de très belles portes aux couleurs pourpres et jaunes, ornées de dessins en faïence. Un charme suranné, une touche d'ancien qui donne une idée de l'ambiance des lieux ...

 

Dans une boutique, nous craquons (et nous ne sommes pas les seuls)  pour une jolie peinture sur toile, dont le rouge profond sur lequel se détache le jaune des chapeaux coniques de trois vietnamiennes en ao daï, nous a émus.

        
L'ao dai, la robe traditionnelle 

Porté par les vietnamiennes lors des fêtes et des cérémonies comme le mariage, l'ao dai est aussi l'uniforme des étudiantes ainsi que des hôtesses de l'air. Généralement en soie, l'ao dai comporte deux parties : un pantalon ajusté à heuteur de hanches, et une tunique. Celle-ci commence au cou et tombe jusque sous les genoux, avec des manches longues, et elle est fendue des deux côtés du corps, laissant parfois entrevoir un petit triangle de peau

... ce qui fit scandale dans les années 30 où un Monsieur Le Mur a fait évoluer le costume crée en 1700. Banni après l'indépendance en 1954, puis symbole de décadence après la réunification en 1975, l'ao dai connait un retour en grâce dans les années 90, et est devenu obligatoire dans les écoles, lycées et universités.

 

    
Hué, jeunes femmes en ao daï

Le soir, surprise : ce sera un dîner impérial. Chacun commence par se déguiser, qui en empereur, qui en mandarin. Fous rires garantis dans la garde-robe, car les tenues sont plus ou moins seyantes ... ou nos morphologies plus ou moins adaptésaux costumes vietnamiens ! En tous cas, les costumes sont colorés et chamarés !

 

Le repas, comme souvent, associe le plaisir des yeux à celui du palais : les vietnamiens sont très forts pour décorer les plats et transformer les légumes en de magnifiques oiseaux.

 

Un petit groupe d'artistes accompagne le repas d'un récital de chants et de morceaux de musiques traditionnels. Une soirée sympa !

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