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Vietnam, sur le Mekong

Vietnam

( mars 2012)

J 11 - J 12

Croisière sur le Mékong

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​Voilà, c'est le moment tant attendu d'embarquer sur de petits sampans privatifs pour plonger au coeur des arroyos et des bras du Mékong. La croisière est vraiment plaisante, l'équipage, deux jeunes vietnamiens, est aux petits soins.

 

On a l'impression de vivre le delta de l'intérieur, sur l'eau, comme les habitants. Enormément d'activité sur le fleuve, depuis les grosses péni- ches jusqu'aux pirogues à rame,  mais aussi sur les rivages où se pratiquent l'agriculture,  la pêche et la pisciculture. La nuit à bord, dans un coin perdu au milieu de la nature, restera un grand moment. Et tôt le matin, au soleil levant, l'activité reprend, à la fraîche. La croisière, qui  s'achève à Sa Dec, restera un grand souvenir.

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Après le déjeuner au Longanier, nous abandonnons le sampan Cai Be Princess pour embarquer sur quatre petits sampans équipés de cabines ... car nous allons y passer la nuit. Nous sommes accueillis à bord par les deux jeunes gens qui forment l'équipage. En pantalon noir et veste blanche immaculée, ils paraissent très jeunes (mais c'est difficile de donner un âge ici). Le sampan comporte deux cabines, dont celle à l'avant qui tient lieu de salon-terrasse en journée et qui est reconfigurée pour la nuit. Entre les deux, une salle de bain, minuscule mais avec une douche. Un aménagement simple mais très sympa, très frais.

 

Nous largons les amarres et c'est parti pour une croisière sur le Mékong (en fait sur des bras du fleuve) et ses arroyos. Nous commençons par nous installer confortablement dans les fauteuils en rotin du salon, à l'abri du soleil (de plomb) et profitant de la légère brise occasionnée par la navigation. L'un des membres d'équipage nous apporte des noix de coco dont nous sirotons le lait glacé ... délicieux !

 

Nous sortons sur le pont pour profiter des paysages. Selon le parcours, nous navigons tantôt sur un bras de rivière relativement étroit, tantôt sur un fleuve large comme un bras de mer. Sur les berges, une végétation abondante d'où émerge ici ou là une maison sur pilotis, construite en planches et tôle ondulée, avec une barque amarrée devant. Et partout, un trafic très intense sur l'eau. De grosses péniches chargés à ras bord, avec de gros yeux sur la proue (afin, dit-on, que les crocodiles prennent le bateau pour un être vivant et ne lui fassent pas de mal), des pirogues à moteur, des barques à rames, des bacs permettant de relier les rives  ...   Les ponts sont rares : près de Vinh Long, nous passons sous le pont de My Thuan, majestueux avec ses haubans, construit en 2000 avec l'aide des Australiens. 

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Le Mékong

Avec son nom exotique, le Mékong a toujours titillé mon imagi-nation. Long de près de 5.000 km (le 10ème du monde), il nait aux confins du Tibet et du Qinghai dans les montagnes himala-yennes. Plus de la moitié de son parcours se fait en Chine. Puis il traverse le Laos, où il sert de frontière tantôt avec le Myanmar, tantôt avec la Thaïlande. Il entre ensuite au Cambodge, pour finir sa course au Vietnam en se jetant dans la mer de Chine. Dès le Cambodge, le Mékong n'est plus qu'à quelques mètres au-dessus du niveau de la mer. Après Phnom Penh, il se sépare entre le Mékong et le Bassac. Au Vietnam, son delta se divise encore : on l'appelle là-bas le fleuve des 9 dragons. Son débit varie beau-coup selon la saison : en mai et novembre, il est si important qu'il inverse le cours de la rivière Tonlé Sap qui vient alors alimenter le lac éponyme dont elle est en temps normal l'exutoire...

  

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Après trois heures de navigation, nous avons dépassé Sa Dec et le fleuve est désormais très large. Nos sampans bifurquent pour prendre un bras de rivière moins large, puis un autre encore plus étroit ... et nous stoppons. Je comprends enfin pourquoi nos sampans traînent derrière eux des "bébés sampans" ; ce ne sont pas des chaloupes de sauvetage, mais les embarcations qui vont nous permettre de pénétrer les arroyos, ces innombrables canaux qui sillonnent le delta et relient entre eux les bras de rivière.

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Nous passons dans ces petites barques que nos hommes d'équipage, debout à l'arrière, font avancer à la rame. Nous pénétrons ainsi au coeur de la vie du delta. La végétation se referme sur nous, proche à la toucher. Partout, des palétu-viers, des cocotiers d'eau, des jacinthes d'eau ... Le coin n'est pas désert pour autant : des bicoques faites de bric et de broc (essaye de dire ça vite !) se dressent sur des pilotis à travers le feuillage. Des enfants s'arrêtent de jouer et nous font des signes de la main à notre passage. Les habitants des lieux vaquent à leurs occupations sur leur pirogue et nous font un large  sourire.

 

Le crépuscule arrive, nous rebroussons chemin et remontons dans nos sampans pour gagner Sa Dec à la nuit tombée. Là, nous dînerons dans la maison de l'Amant de Marguerite Durras (mais  je vous raconterai ça dans l'épisode de demain)

En repartant de Sa Dec, nous faisons un arrêt pour visiter une briqueterie, nombreuses aux bords du Mékong. En effet, celui-ci fournit à la fois le matériau de base (l'argile), et permet d'acheminer le combustible (les cosses de riz que le delta produit en abondance) puis de transporter les briques terminées. Lorqu'on passe sur le fleuve, on les reconnait à ces immenses dômes coniques que sont les fours. L'argile est puisé sur les rives (le trou sert ensuite pour les élevages de poissons !), puis moulé en briques crues avant de sécher quelques jours. Ces briques sont ensuite empilées dans les gigantesques fours, une opération qui dure plusieurs jours. Le four est chauffé à bloc et les briques cuisent une quinzaine de jours. Lors de notre visite nocturne, l'activité était réduite, mais des ouvriers alimentaient le four à partir d'une monstrueuse colline de cosses de riz ... et la chaleur était bien présente.

        

Nous reprenons la navigation pour rejoindre notre mouillage pour la nuit. Nous quittons le fleuve pour pénétrer dans un labyrinthe inextricable de rivières, d'îles, d'arroyos ... Il fait nuit noire, l'endroit semble désert, on ne voit plus de lumières. Notre capitanie s'oriente à l'aide du seul phare du sampan. Tout se ressemble dans ces étendues d'eau couvertes de jacinthes, comment fait-il pour s'y retrouver ?  Il hésite un peu mais on finit par arriver à un endroit où quatres piquets émergent de l'eau. C'est ici qu'on s'amarrer pour la nuit. Surprise, en haut d'un piquet pend une prise électrique (diantre ! d'où vient le courant ?), à laquelle un matelot relie les sampans par un fil qui pendouille dans l'eau ...

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Nos sampans lèvent l'ancre (ou plutôt on les détache des maigres piquets ...) et repartent à la queue leu leu, direction Sa Dec. Il fait beau, la température est très agréable et nous profitons de ces instants de navigation. Les paysans (oui, outre les rizières, il y a beaucoup de cultures de légumes et de fruits dans le delta) s'activent sur les rives et les îlots inhabités. Plus on s'approche de Sa Dec, plus on croise de pirogues remplies de denrées. Il se sont approvisionnés tôt le matin sur les marchés flottants, et vont vendre leur cargaison dans les villages. Ici, c'est le magasin qui vient aux habitants !

 

La croisière s'achève à Sa Dec. Les matelots débarquent des bébés sampans les vélos dont on se demandait à quoi ils servaient ... ce sera pour découvrir Sa Dec.

  

On papote encore un peu, on s'interpelle d'un sampan à l'autre pour échanger nos impressions sur cette expérience particulière, les plaisanteries fusent ... puis c'est l'heure d'aller se coucher. Et je dois dire qu'on a plutôt bien dormi une fois que les batraciens se sont calmés, et sans être embêtés par des moustiques ou autres.

Au matin, nous sommes réveillés par les chants des oiseaux. Le lever du soleil est un moment magique, rempli de quiétude. La vie reprend tôt sur le fleuve, pour profiter de la température encore clémente. Pas loin de notre mouillage, les habitants d'un sampan (il n'était pas là hier soir !) font leur toilette, immergés dans la rivière, puis leur navire appareille. Une pirogue mue par une toute jeune vietnamienne glisse silencieusement à côté de nous. Plus loin, quelques habitations que nous n'avions pas non plus vues hier soir ... Notre équipage nous a préparé le petit déjeuner que nous prenons grand plaisir à savourer sur le pont du sampan, au sein de la nature. Des moments inoubliables ! 

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Nous quittons les gentils et dévoués matelots de notre sampan, avec un pourboire bien mérité qui agrandit encore leur sourire dans une grande courbette.

        
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