Vietnam
( mars 2012)
J 13
L'entrée du site de Ben Dinh (1/8)
En rouge, la zone couverte par le réseau de tunnels (2/8)
On entre dans un tunnel ... élargi pour les occidentaux (8/8)
L'entrée du site de Ben Dinh (1/8)
Cu Chi et Hay Ninh
Au programme aujourd'hui, la visite des tunnels de Cu Chi, un vaste dispositif souterrain où se cachaient les Viet Cong, mais aussi les civils des villages, pendant la guerre contre les américains. La visite du site de Ben Dinh permet de se rendre compte des conditions de vie, très pénibles, mais aussi de l'ingéniosité des vietnamiens.
Puis nous partons pour Tay Ninh, à côté de la frontière cambodgienne. C'est un haut lieu du caodaïsme, une religion syncrétique qui mêle taoisme, bouddhisme, confucianisme et catholi- cisme. Nous arrivons trop tard pour le culte ...
Retour à Saïgon, où Hien nous offre l'apéro du départ à la terrasse de la AB Tower.
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Ce matin, nous quittons Saïgon pour Ben Dinh afin de visiter les fameux tunnels de Cu Chi. Ce vaste système de galeries et de salles souterraines creusées par l'homme a été créé du temps de l'Indochine française par le Viet Minh . Mais c'est lors de la guerre du Vietnam avec les américains que ce réseau de tunnels a été fortement développé pour atteindre 250 km de galeries. Cu Chi a joué un grand rôle dans ce conflit, car les combattants du Viet Cong pouvaient s'y cacher, circuler d'un point l'autre, entreposer des armes et de la nouritture. Les civils s'y abritaient pour échapper aux bombardements. Même si les tunnels de Cu Chi disposaient de salles et d'équipements permettant l'organisation d'une vraie vie souterraine, celle-ci était cependant très difficile du fait de la chaleur, du manque d'eau et des nombreuses bestioles infestant les lieux.
Les tunnels de Cu Chi ont beaucoup gêné les américains car il servaient de camp de base au Viet Cong pour les harceler. Bombar-dements au napalm (inefficace), attaque par des soldats (trop gros pour entrer dans les galeries) ou des chiens dressés (que le Viet Cong trompait en semant du poivre ou en enfilant des uniformes américains pour l'odeur...) : rien n'y fait. Ce n'est qu'à la fin de la guerre que les tonnes de bombes lâchées par les B52 ont réussi à détruire en partie le réseau de tunnels.
ncLa visite commence par une séance vidéo (obligatoire à priori) qui fait la propagande pour la résistance vietnamienne face à l'ogre américain. Des plans, des maquettes en coupe permettent de bien comprendre l'organisation du réseau, qui laisse plutôt admiratif devant l'intelligence des concepteurs ... et donne une idée du travail que cela a représenté. La visite du site montre des recons-titutions de soldats en situation, de salles destinées à divers usages (commandement, dortoir, atelier de munitions ...).
Car les Viet Cong étaient très forts en récupération : ils fabri-quaient leurs propres bombes, grenades et mines au fond de leurs tunnels. Dans un coin, un soldat montre comment on fabriquait des sandales à partir de vieux pneus ... Le site révèle aussi une impressionnante collection de pièges pour protéger les entrées. Les différentes techniques destinées à transpercer l'imprudent (brrrr ... ça fait froid dans le dos) témoignent de l'imagination des Viet Cong pour faire souffrir !
dont la mère d MArgurite DurasncSoldats Viet Cong (1/9)
Soldats Viet Cong (2/9)
Tout comme ces jolies grenades (9/9)
Soldats Viet Cong (1/9)
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A l'extérieur, un jeune vietnamien filiforme nous montre comment on pénétrait dans les tunnels. Il n'est pas bien épais, mais il remplit l'ouverture, je pense qu'un occidental "normal" a des chances de rester coincé. Une fois entré, il referme sur lui une trappe végétalisée ... et l'entrée devient totalement invisible ! On nous propose ensuite d'entrer à notre tour dans les tunnels ... mais par une entrée élargie accessible par un escalier ... le luxe, quoi. Les tunnels eux-mêmes ont été "adaptés" : il sont hauts d'environ 1,20 m pour 0,70 m de large. Et pourtant, on y progresse de manière malaisée, tout courbé, les genoux pliés, on se frotte sans cesse aux parois, heureusement lisses. Au bout de quelques mètres, une américaine (car il y a énormément d'américains qui viennent ici) panique et veut à tout prix ressortir : elle fait rebrousser chemin à tous ceux engagés derrière elle. C'est déjà pas évident en marche avant, alors à reculons, je te dis pas ! La marche est laborieuse, il fait très chaud et on se sent vite oppressé. Je ne suis pas fâché de ressortir. Au fond du tunnel, une petite galerie présente une taille plus proche des "vraies". Seuls certains de notre groupe s'y aventurent : là c'est vraiment étroit et bas, on avance quasiment accroupi. J'ai du mal à imaginer des soldats faire de longs déplacements là dedans ... et je n'imagine pas du tout qu'on puisse s'y croiser !
Les jardins autour de la cathédrale caodaïste (1/15)
La cathédrale caodaïste (2/15)
Cherchez l'erreur ... la religion dont on ne repart plus ! (15/15)
Les jardins autour de la cathédrale caodaïste (1/15)
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Le caodaïsme
Né au 20ème siècle dans le sud du Vietnam, la caodaïsme est une religion de synthèse qui s'appuie à la fois sur le boud-dhisme (principe de réincarnation), le taoisme (recherche de la sérenité), le confucianisme (comportement moral) et le catho-licisme. Elle est très ouverte aux apports spirituels étrangers aussi variés que Victor Hugo (considéré comme un saint), Pasteur, Shakespeare et même Lénine ! Tay Ninh est le siège de cette religion syncrétique et originale. Le caodaïsme qui voulait exister au plan politique et social (il avait même une armée) a été ramené au titre de simple religion en 1954 par Ngô Dinh Diêm, dirigeant du Vietnam du Sud et catholique fanatique. Aujourd'hui, le Vietnam compte environ 5 millions de pratiquants du caodaïsme.
Après la visite de Cu Chi, nous repartons vers Tay Ninh, tout près de la frontière cambodgienne. C'est le fief de la religion caodaïste, et nous avons prévu d'assister à un culte. En fait, nous arriverons trop tard et n'en verrons que la fin depuis l'entrée de la "cathédrale". Car c'est ainsi qu'on appelle ici l'église consacrée aux cultes. En arrivant sur le site, on est frappé par son aspect très clean, avec des espaces verts et des jardins très soignés et entretenus où se dresse la cathédrale. Son style est assez indéfinissable avec une allure générale d'église chrétienne mais aussi des aspects évoquant plutôt une pagode.
On se déchausse pour entrer. Le culte se termine, des dizaines de fidèles tout de blanc vêtus prient les mains jointes, debout et alignés en rangs parfaits. Nous assistons à la sortie des officiants. Les membres du clergé sont habillés de différentes couleurs (vives !) selon la branche religieuse qu'ils représentent : tunique jaune pour les bouddhistes, bleue pour les taoïstes et rouge pour les confucianistes. Nous n'avons pas pu le vérifier, mais le culte lui-même est plutôt d'inspiration catholique ... Après le culte, nous visitons la cathédrale, très kitsch par bien des aspects (ah ces colonnes roses où se lovent des dragons aux couleurs vives, ou cette grosse boule avec son oeil unique ...). Des fidèles s'affairent pour ramasser les offrandes, passer un coup de chiffon ....
Après cela, déjeuner tardif, puis nous retournons tranquillement vers Saïgon. En fin d'après-midi, c'est l'heure de pointe, et on s'étonne toujours autant de la marée de mobylettes (le plus souvent des scooters en fait) qui s'agglutinent aux feux.
Si en France, on voit souvent une file de scooters qui remonte entre les paquets de voitures, au Vietnam, c'est juste l'inverse : une file de voitures essaye de frayer son chemin dans un paquet de scooters ! Contrairement à Hanoi, les conducteurs sont casqués et portent souvent un masque devant la bouche (surtout les filles) : c'est en partie pour lutter contre la pollution, mais aussi pour se protéger du soleil et conserver sa blancheur à la peau, synonime de bonne mine !
dont la mère d MArgurite DurasncUne marée de "mobylettes" (1/4)
ça grouille de "mobylettes" (2/4)
Une marée de "mobylettes" (4/4)
Une marée de "mobylettes" (1/4)
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Comme c'est notre dernière nuit au Vietnam, Hien nous emmène boire un verre au Chill Skybar, sur la terrasse au 27ème étage de la AB Tower. A l'intérieur, un resto qui a l'air plutôt classe (les prix aussi ...). De notre terrasse, on a une belle vue qui embrasse Saïgon. Pas très loin se trouve la Bitexco Financial Tower, la plus haute de la ville avec ses 300 mètres.
Dans les rues, un essaim de phares solitaires (les mobylettes ...) s'agglutine aux feux avant de s'étirer tel un vol d'abeilles.
Un apéro sympa, on commence à se remémorer les souvenirs, à se prendre en photo. Nous allons dîner au Lemon Grass. Demain, ce sera notre dernière journée avant le départ en milieu d'après-midi pour le vol retour.
dont la mère d MArgurite Durasnc