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Hué, tombeau de Khai Dinh

Vietnam

( mars 2012)

J 10

Hué, les tombeaux impériaux​​

La matinée est consacrée à la visite de deux tombeaux d'empereurs de la dynastie Nguyên : Khai Dinh et Tu Duc.

 

Si le premier est remarquable par les décorations intérieures en mosaique de tessons de porcelaine, le second ressemble plus à un vaste palais d'été niché au coeur de la campagne verdoyante. C'est l'occasion d'en apprendre un peu plus sur la vie de ces empereurs ... et le rôle de la France au Vietnam.

 

Avant de quitter les lieux, nous observons la fabrication de bâtonnets d'encens et de chapeuax coniques. Et dans l'après-midi, c'est le départ  pour Ho Chi Minh Ville.

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Ce matin, nous partons visiter les tombeaux impériaux, qui se trouvent nichés dans des collines à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Hué en remontant la Rivière des Parfums. Les empereurs en question sont ceux de la dynastie Nguyên. Celle-ci a pris son essor lorsque Nguyên Anh, avec l'appui bienveillant du Siam puis des Français, a pris le contrôle du pays qu'il va unifier et  baptiser Vietnam. Il se proclame empereur en 1802 sous le nom de Gia Long et ses successeurs vont règner jusqu'en 1945, où Bao Daÿ abdique.

 

Attirés par la culture chinoise, les Nguyên font bâtir à Hué une Cité Impériale à l'image de celle de Beijing, y compris la Cité Interdite. Comme les Ming chinois, ils contruisent à proximité, et de leur vivant, des tombeaux gigantesques qui accueilleront leur sépulture.

 

Nous commençons par le tombeau de Khai Dinh,  le 12ème et avant dernier emprereur du Vietnam (ou du royaume d'Annam, comme disaient les Français). Empereur sans véritable pouvoir, il obéit docilement aux directives des Français et n'est pas vraiment aimé par son peuple. Règnant de 1916 à 1925, il est mort à 40 ans de tuberculose, avant même que son tombeau soit achevé ! L'oeuvre est finalisée par son fils  Bao Dai.

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Le tombeau de Khai Dinh se trouve sur le flanc d'une colline. Lorsqu'on arrive, on grimpe 3 gigantesques volées de marches séparées par un dragon ondulant, pour atteindre la première terrasse, bordée de pavillons de garde. Nouvelle volées d'escaliers pour arriver sur la seconde terrasse. C'est la cour d'honneur, gardée par des statues de soldats, de mandarins, de chevaux et d'éléphants. On note la relative petite taille des statues, qui s'explique par les 1,40 m de Khai Din ... qui n'aurait pas supporté qu'on le dépasse ! Cette terrasse comporte aussi le pavillon de la stèle, où sont vantés les mérites (un tantinet exagérés ...) de l'empereur. On a une très belle vue sur les collines environnantes. Nous montons un dernier groupe de marches pour arriver au troisième niveau où se trouve la construction la plus importante du site, le temple Thien Dinh. De l'extérieur, ça ne paye pas de mine, mais l'intérieur créé un choc !

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Les murs, les plafonds, les autels, le tombeau ... tout est couvert de décors en mosaïque de tessons de porcelaine et de cristal. Le plafond représente 9 dragons dans les nuages. Sur les murs, les scènes, très animées et colorées, montrent les 4 animaux sacrés, les 8 armes ornementales et les 4 saisons représentées par le lys, le bambou, le prunier en fleur et le chrysanthème. Khai Dinh a mélangé allègrement le style asiatique et le style occidental, français en particulier, et n'a pas hésité à importer les coûteuses porcelaines ... Même si l'ensemble peut paraître prétentieux et kitsch, nous avons trouvé les couleurs très harmonieuses, et finale-ment ce n'est pas moche ...

 

Dans une première salle se trouve l'autel du culte, flanqué de deux grues et surmonté d'une photo de l'empereur. Dans d'autres salles, on peut voir des objets et photographies de l'époque, ainsi qu'une statue en bronze de Khai Dinh. Enfin, dans le sanctuaire, sous une statue en bronze doré (offerte par la France) se trouve, à bonne profondeur, la sépulture de Khai Dinh.

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Nous poursuivons notre route pour visiter un second tombeau, celui de Tu Duc. 4ème empereur de la dynaste Nguyên, il a régné de 1848 à 1883. Il se voulait certes un poète, mais pour autant n'était pas un agneau : il a tué son frère pour accéder au trône, et a fait preuve de beaucoup d'exigence pour la construction de son tombeau, qui coûté la vie à de nombreux ouvriers. Lors des troubles politiques, Tu Duc a vite laissé la souveraineté du Vietnam aux mains des Français, en se retirant sur le site de son mausolée pour y composer des poèmes.

 

Ceci explique pourquoi ce tombeau est très différent de celui de Khai Dinh, même si on y trouve aussi une construction en terrasses, une cour d'honneur, un pavillon de la stèle. En effet, le tombeau de Tu Duc ressemble plutôt à un vaste palais d'été, parfaitement intégré à l'environnement naturel.  

En arrivant sur le site, on aperçoit en premier un bassin avec un petite île, et un joli pavillon sur pilotis où Tu Duc venait composer des poèmes ou pêcher. Le mausolée comporte de nombreux pavillons, des kiosques, des étangs ... le tout dans un jardin luxuriant. Bref, plutôt un lieu de vie, et une ambiance très différente du mausolée en béton de Khai Dinh ! En revanche, l'intérieur du Palais de l'Humilité est beaucoup plus sobre, quasiment nu. Dans le pavillon de la stèle, une pierre gigantesque retrace la vie de Tu Duc et vante son ... humilité et sa modestie ! 

 

Plus haut, sur une dernière terrasse se trouve, derrière le "mur précieux", le tombeau proprement dit de Tu Duc ... mais dont nul ne sait où il est enterré réellement : on dit que les ouvriers qui ont creusé sa tombe ont été éxécutés !

      

En sortant pour rejoindre le bus, Hien nous fait passer par de petites échoppes le long de la route ... les vienamiens ont le sens du commerce. Quelques belles peintures sur toile  sympa, naïves mais dont les couleurs attirent l'oeil.

 

A côté, une jeune femme fabrique des bâtonnets d'encens. La matière première ? De fines tiges issues du bambou, dont un bout est coloré, et une espèce de pâte brune faite de résine végétale. D'un mouvement rapide et routinier, la fille roule, avec une espèce de taloche, la tige dans la pâte qu'elle étire sur un pupitre en bois en la mélangeant à de la sciure.  Et voilà un bâtonnet d'encens, d'environ 30 cm de long et 5 mm d'épaisseur. Ensuite, les bâtonnets sèchent pendant plusieurs jours sur un étal bariolé de bouquets à bout rouge, jaune, vert, bleu indigo ... Les vietnamiens font brûler ces bâtonnets sur les lieux de culte, ainsi que sur les autels des ancêtres.

  

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Plus loin, une autre femme fabrique des chapeaux coniques, un des symboles du Vietnam. Elle utilise une ossature, un peu comme un abat-jour, sur laquelle elle monte des cerceaux en bambou pour y coudre trois couches de feuilles de latanier. Celles-ci ont été  séchées, repassées pour les défriper et fumées au soufre pour les blanchir et éviter la moisissure. Si le chapeau conique, qu'on appelle le nón lá, est de moins moins porté en ville, il est encore très présent dans les campagnes, où il assure une protection efficace à la fois contre le soleil et la pluie. Commerçante, la vietnamienne montre aux touristes que le nón lá se roule aisément pour s'applatir jusqu'à être une galette de 5 cm de haut ... ce qui permet facilement de le transporter dans une valise. Banco, on en prend pour nos filles. Bon, faut reconnaître que lorsqu'au retour nous l'avons déplié, il n'est pas lisse mais un peu gondolé comme  la tôle ondulée ...

 

Nous retournons à Hué pour déjeuner, puis c'est l'heure de s'envoler vers Ho Chi Minh Ville dans le sud du pays.

          
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