Cuba
( novembre 2019)
Santa Clara
Une journée que je qualifierais de transition aujourd'hui, pour remonter de Trinidad à Varadero et ses plages.
Après un passage dans la vallée de los Ingenios, un haut lieu jadis de l'industrie sucrière, et un arrêt à la Torre Manaca Iznaga, nous arrivons à Santa Clara.
Cette ville est connue pour voir été le lieu de la "bataille" qui a permis aux révolutionnaires menés par Che Guevara de battre les soldats de Batista et ainsi monter jusqu'à La Havane. C'est pourquoi Santa Clara est dédiée au Che, avec son mausolée et la mémorial del Tren Blindado.
Mausolée de Che Guevara
La vallée de los Ingenios
Nous quittons Trinidad, direction Santa Clara au centre de l'île. Pour cela nous allons traverser la vallée de Los Ingenios. Celle-ci se compose en fait de trois vallées : Santa Rosa, San Luis et Meyer entre Trinidad et Sancti Spititus. Ingenio signifie sucrerie et en effet, la vallée était au 19ème siècle au coeur de l'industrie sucrière. Elle comptait de nombreuses raffineries pour transformer la canne à sucre issues des plantations alentours. Qui dit plantation dit aussi esclaves : on en dénombrait pas moins de 11 000 dans cette vallée qui est un symbole de l'esclavage à Cuba.
Nous faisons un arrêt pour visiter la Torre de Manaca Iznaga. Construite en 1816 pour matérialiser la puissance de la famille Iznaga, elle servait à surveiller les plantations, les esclaves surtout, du haut de ses 45 mètres ! A son sommet, la cloche donnait le rythme du travail aux champs. Nous grimpons au sommet de la tour, qui fait 7 étages, par un escalier de plus en plus raide et étroit. Il faut bien gérer les touristes montant et descendant ... du haut du clocher, on a une vue magnifique sur la Sierra Escambray et la vallée de Los Ingenios.
Devant la tour, des dizaines de femmes alignées vendent de belles nappes brodées et des guayabera, la chemise cubaine, le tout de couleur blanche. Au restaurant à côté de la tour, une petite salle expose des peintures naïves racontant la vie des plantations. Nous repartons vers Santa Clara à travers les paysages bucoliques d'un Cuba très agricole.
Torre Manaca Iznaga, la tour de 45 mètres domine les plantations (1/18) | Torre de Manaca Iznaga, le restaurant El Barrancon (2/18) | Le paysage vu du haut de la Torre de Manaca Iznaga (3/18) |
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Le paysage vu du haut de la Torre de Manaca Iznaga (4/18) | Le paysage vu du haut de la Torre de Manaca Iznaga (5/18) | Le paysage vu du haut de la Torre de Manaca Iznaga (6/18) |
Le paysage vu du haut de la Torre de Manaca Iznaga (7/18) | Le restaurant El Barrancon vu du haut de la Torre de Manaca Iznaga (8/18) | Le colonne de vendeuses d'articles brodés vue du haut de la Torre de Manaca Iznaga (9/18) |
Torre de Manaca Iznaga, scène de vie des plantations (10/18) | Torre de Manaca Iznaga, scène de vie des plantations (11/18) | Torre de Manaca Iznaga, scène de vie des plantations (12/18) |
Torre de Manaca Iznaga, scène de vie des plantations (13/18) | Torre de Manaca Iznaga, scène de vie des plantations (14/18) | Torre de Manaca Iznaga, une petite gare campagnarde ... un train touristique (15/18) |
Vallée de Los Ingenios (16/18) | Vallée de Los Ingenios (17/18) | Vallée de Los Ingenios (18/18) |
La vallée de Los Ingenios
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Santa Clara, ville mémoriale du Che
Nous voici à Santa Clara, où s'est déroulé un haut fait de la révolution : l'attaque par Che Guevara et 18 de ses Compañeros d'un train blindé que Batista avait envoyé là pour stopper l'avancée des révolutionnaires. Le Che fait dérailler le train en arrachant les rails avec des tracteurs, puis attaque les wagons au cocktail molotov. Après un bref affrontement, les 400 soldats de Batista se rendent ... ils n'ont pas trop insisté, je pense ! De cet épisode mythique qui a permis aux révolutionnaires d'avancer sur La Havane, il reste 4 wagons stationnés près du Parque Vidal. L'endroit s'appelle Memorial del Tren Blindado, mémorial du train blindé, au cas où tu n'aurais pas su traduire. Question blindage, les wagons avaient juste une double paroi, avec du sable entre, pour amortir les balles ! Bon, même si dans l'un des wagons quelques photos font un mini-musée, ce n'est quand même pas l'attraction du siècle ...
Puis nous nous rendons Plaza de la Revolución, où se trouve le mausolée de Che Guevara. Vu de l'extérieut, c'est un parallélépipède surmonté d'un mur blanc orné d'une grande fresque narrant les faits marquants de la vie du Che. A côté, une statue monumentale en bronze avec sa devise « Hasta la victoria, siempre ! ». A l'intérieur (photos strictement interdites, et c'est surveillé) reposent les dépouilles du Che et de 16 de ses compagnons, tués en Bolivie en 1967. Outre les sépultures, on peut voir des objets et documents évoquant la vie du Che, dont la lettre à Fidel Castro lui annonçant son départ de Cuba. Un intérieur sobre, intimiste et presque chaleureux. Je l'ai trouvé plutôt beau et émouvant, rien à voir avec d'autres mausolées souvent froid et pompeux.
Santa Clara, le Memorial del Tren Blindado (1/12) | Santa Clara, le Memorial del Tren Blindado (2/12) | Santa Clara, le Mausolée Che Guevara (3/12) |
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Santa Clara, le Mausolée Che Guevara (4/12) | Santa Clara, le Mausolée Che Guevara (5/12) | Santa Clara, le Mausolée Che Guevara (6/12) |
Santa Clara, le Mausolée Che Guevara (7/12) | Santa Clara, le Mausolée Che Guevara (8/12) | Santa Clara, le Mausolée Che Guevara (9/12) |
Santa Clara, le Mausolée Che Guevara (1012) | Santa Clara, le Mausolée Che Guevara (11/12) | Santa Clara, le Mausolée Che Guevara (12/12) |
Mausolée de Che Guevara
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De Santa Clara à Varadero
Après déjeuner nous reprenons la route en direction de Varadero, "la" station balnéaire de Cuba sur la côte nord de l'île. Le trajet, un peu longuet, nous donne un aperçu de la vie très rurale du centre de Cuba. Lorsque nous arrivons à Varadero, le décor change : des hôtels l'un à côté de l'autre ! La mer, on ne la voit pas encore : elle est au-delà des hôtels qui donnent sur la plage.
Sur la route de Santa Clara à Varadero, culture de canne à sucre (1/11) | Sur la route de Santa Clara à Varadero, élevage (2/11) | Sur la route de Santa Clara à Varadero, habitat local (3/11) |
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Sur la route de Santa Clara à Varadero, terres rouges (4/11) | Sur la route de Santa Clara à Varadero, une petite gare (5/11) | Sur la route de Santa Clara à Varadero, dans un village (6/11) |
Sur la route de Santa Clara à Varadero, une voiture "de tous les jours" (7/11) | Sur la route de Santa Clara à Varadero, carriole à cheval (8/11) | Sur la route de Santa Clara à Varadero, les vieilles américaines ont la peau dure (9/11) |
Sur la route de Santa Clara à Varadero, gloire au socialisme à la cubaine (10/11) | Sur la route de Santa Clara à Varadero, charrette taxi (11/11) |
Sur la route, entre Santa Clara et Varadero
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Che Guevara
Che Guevara s’appelle en réalité Ernesto Guevara et il n’est pas cubain mais argentin ! Et c’est pourquoi on l’appelle « che », une interjection typiquement argentine qui pourrait dire « eh mec ! » avant le nom des gens, ou qui ponctue souvent les phrases. Ses compañeros ont vite remarqué ce tic de langage et l’ont affublé de ce surnom.
Né en 1928, il grandit au sein d’une famille bourgeoise, plutôt à gauche. Au cours de ses études de médecine, il commence à voyager dans toute l’Amérique Latine, où il touche du doigt les disparités et injustices, forgeant ainsi sa vision politique
Partout le Che reste présent ... comme ici à Trinidad
A la fin de ses études, il repart, poussant cette fois-ci jusqu’en Amérique Centrale, notamment au Guatemala où il est rêve de s’impliquer dans un coup d’état, puis au Mexique. C’est là qu’il rencontre en 1955 Raul puis Fidel Castro. Très vite, il rejoint avec eux le mouvement du 26 juillet qui a pour but de renverser le dictateur cubain Fulgencio Batista.
Il fait bien sûr partie de l’expédition du Granma qui amène Fidel et sa clique à Cuba en novembre 1956, et se réfugie avec les survivants dans la Sierra Maestra où s’organise la guérilla. Enfin, en décembre 1958, c’est la fameuse bataille de Santa Clara, qui ouvre au Che la route de la Havane et permettra à Fidel de prendre le pouvoir.
Le Che prend ensuite des fonctions au sein du gouvernement révolutionnaire : d’abord procureur général, puis président de la Banque Nationale et ministre de l’industrie, où il s'inspire du modèle soviétique. On le voit de plus en plus sur la scène internationale, notamment aux côtés des pays du bloc de l’est, n’hésitant jamais à pourfendre la politique des Etats-Unis. Il voyage à travers le monde, en Afrique et jusqu’en Chine … ennemi juré de l’URSS.
Mais toutes ces initiatives personnelles du Che, grand théoricien de la révolution, font-elles ombrage à Fidel Castro ? Toujours est-il qu’en 1965, le Che, numéro deux du régime, disparaît subitement de la vie publique cubaine. On le retrouve ensuite au Congo pour y exporter le modèle de révolution cubaine, mais c’est un échec. En fait, dans une lettre à Fidel datée du 1er avril, il lui a fait part de son renoncement à ses fonctions à Cuba pour mener son combat dans d’autres terres du monde … Fidel ayant rendu publique cette lettre, le Che ne peut revenir à Cuba … du moins officiellement.
En 1965 et 66, on ne sait pas trop où il se trouve : Mozambique ? Europe ? Il rêve de fomenter une nouvelle révolution en Amérique Latine … pourquoi pas en Argentine, son pays. Mais sur les conseils de Fidel , ce sera la Bolivie, aux mains d’une dictature militaire. Il y sera capturé et exécuté en 1967, l’ombre de la CIA et des Etats-Unis planant derrière cette fin brutale … mais pouvait-il en aller autrement pour cet extrémiste idéaliste ?
Notre hôtel : Melia Peninsula (Varadero) - voir
Restaurant midi : Los Canayes (Santa Clara)
Restaurant soir : Melia Peninsula (Varadero) - voir