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Laponie finlandaise

( février  2013)

J 4

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Sortie motoneige

Aujourd'hui, c'est le jour de la sortie motoneige, que beaucoup attendent avec impatience. Après le briefing, départ sur la rivière gelée Ivalojoki. Nous la remontons jusqu'au lac Inari, sur lequel nous poursuivons le safari. Après une pause "jus de baie", retour par le même chemin, avec pour finir une variante avec un parcours  en pleine forêt sur des sentiers.

 

Génial ! Finalement, la motoneige ce n'est pas très difficile et devient vite grisant.

 

L'après-midi est libre, nous en profitons pour faire une sortie en ski de fond. Et le soir, comme beaucoup, nous sortons dans les bois à l'affût des aurores boréales ... en vain !

 

 

​Bien qu'il soit presque 10 heures, le soleil est encore très bas sur l'horizon lorsque nous sortons de l'hôtel pour le safari en motoneige. La température a bien baissé (genre -17°) et la tenue grand froid est la bienvenue. Le temps de récupérer un casque dans la caverne d'Ali Baba de l'hôtel (faut en essayer plusieurs avant de trouver sa taille), nous rejoignons Kopi qui nous attend au milieu d'une douzaine de motoneiges. Voici donc nos machines !

 

Kopi nous réunit pour le briefing avant le départ. Nous serons à deux par motoneige, et pourrons régulièrement échanger le conducteur : chacun aura sa part de pilotage ! Kopi nous explique le fonctionnement de la machine : accélérateur à droite, frein à gauche, pas d'embrayage ni boîte de vitesse ... c'est tout simple. Le bouton rouge, c'est le coupe circuit. Les consignes de sécurité aussi : rester en file indienne, respecter une distance de sécurité de 20 m, interdiction de se dépasser ... Lorsqu'on change de conducteur, impérativement descendre et monter à gauche, pour éviter de toucher accidentellement la manette des gaz.

​​On nous explique aussi les signaux pemettant aux motoneigistes (oui, c'est ainsi qu'on les appelle) de communiquer. Ils se font avec le bras gauche pour permettre de garder la main droite sur les gaz, et de préférence par le passager s'il y en a un :

  • virage à gauche : bras gauche tendu à l'horizontale

  • virage à droite : bras  gauche tendu avec l'avant-bras vers le haut à 90°

  • ralentir : bras gauche tendu avec des mouvements de haut en bas

  • s'arrêter: bras gauche tendu vers le haut paume ouverte

  • repartir : bras gauche tendu vers le haut avec un mouvement vers l'avant

D'autres signes sont utiles lorsqu'on roule en groupe sur des chemins où on croise d'autres usagers :

  • motoneige arrivant en sens inverse : comme pour un virgae à droite mais avec un mouvement de va et vient par-dessus le casque pour inviter à serrer à droite

  • motoneige derrière : bras à l’horizontale, avant bras à 90° vers le haut et le pouce en arrière, on fait des mouvement de va et vient vers l’arrière ; on peut également montrer avec les doigts de la main le nombre de motoneiges encore derrière (pratique avec des moufles !)

  • dernière motoneige : le dernier du groupe place son poing femé à hauteur d'épaule

Avant de partir, contrôle des permis de conduire, dont le numéro est scrupuleusement noté. Et on nous demande si nous avons été sobre car la police finlandaise, qui peut aussi contrôler les motoneiges, pratique la tolérance zéro.

 

Allez c'est parti, on descend sur la rivière derrière notre guide. Ouaouh ... la manette des gaz est sensible ! On part prudemment pour s'habituer à la machine. Au début, on "ose" les 30 km/h, on a l'mpression que la motoneige nous emmène un peu où elle veut, elle saute d'une trace à l'autre, les épaules sont crispées et on se crampone au guidon. Erreur ! en fait, mais on ne le découvre qu'au fur et à mesure, il faut complètement se relâcher, être souple sur les poignées et s'aider du poids du corps pour aider la machine à tourner. Comme à vélo, quoi ! On s'enhardit, ça monte à 50 km/h ...

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Devant nous, notre guide lapon conduit sa motoneige debout, d'une seule main et en regardant en arrière ... tout cela très cool, à la même vitesse que nous, qui serrons les fesses cramponnés au guidon tellement ça secoue ! Bon, on ne joue pas dans la même cour, avec l'habitude ça doit être plus facile ...

 

Premier arrêt, changement de pilote. On échange nos impres-sions, on partage l'expérience de la nouveauté. Pour le confort du pilote, les poignées sont chauffantes, et des gaines amènent de l'air chaud du moteur vers les pieds. Le passager, lui, se débrouille avec le froid ! Et celui-ci produit son effet en cha-touillant la vessie : d'où l'image cocasse de quelques messieurs alignés au bord de la piste pour pisser  (les dames aimeraient bien, mais le paysage plat ne s'y prête pas et avec tout l'attirail grand froid sur le dos, c'est pas évident pour elles).

 

On repart. Je suis passager cette fois, ce qui me laisse plus de temps pour admirer le paysage. Nous filons sur l'Ivalojoki, puis dépassons Inari et nous aventurons sur le lac Inari. Vastes étendues blanches, bordées de petits bois où se nichent ici et là des maisons en bois aux couleurs pastel, sur un ciel frangé d'un soleil très bas qui creuse des ombres gigantesques ... c'est magnifique ! Bon, pour les photos c'est juste pas possible, il faut s'accrocher à la moto et de toutes façons il fait trop froid pour être mains nues.

 

Nous arrivons au point de rebroussr chemin. Notre guide allume un feu de camp (quel bonheur de ses réchauffer mains et pieds) et prépare le traditionnel jus de baie. Tout le monde se raconte ses sensations, ses frayeurs, son extase ... Cette fois-ci chacun, même les filles, se trouve un endroit pour le petit pipi (la neige est profonde, je vous le dis !).

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Et on repart en sens inverse. On roule plus vite : on tape le 70 voire 80 km/h. Mine de rien, c'est plutôt sportif . Car on a beau rouler sur un lac, c'est loin d'être lisse : il y a comme des vaguelettes qui traversent la piste. Il faut maîtriser son guidon et pour le passager les "coups de raquette" sont violents. On prend du plaisir à blinder ... Parfois, on se laisse ralentir pour mieux accéler et mettre la gomme (enfin ... façon de parler) pour rattraper la moto devant ... génial !

 

Et pour finir, au retour près de l'hôtel, nous passons dans la forêt, sur les sentiers pas plus larges que la motoneige et qui virevoltent en tous sens. Là c'est carrément le pied, on a l'impression de piloter vraiment en penchant dans les virages et tout. C'est avec regret que nous rendons nos motoneiges ! Nous avons parcouru près de 80 km.

Ca vous paraîtra bizarre, mais on peut aussi faire de la motoneige ... sur l'eau. Et Ivalo est célèbre pour son Watercross qui se déroule tous les ans en juillet sur la rivière.  On démarre sur la berge, gaz à fond et la motoneige trace son sillage dans l'eau, arcboutée sur sa chenille. L'événement donne lieu à de vraies courses très disputées. Inévitablement, la motoneige finit pas couler, ce qui déclenche une joie sans limite des spectateurs lorsque le pilote salue la foule, debout sur son engin qui s'enfonce. Un bateau sur lequel est monté une grue les repêche ensuite.

​​L'origine de la motoneige

Après plusieurs expérimentations au début du 20ème siècle pour faire un engin à moteur posé sur des skis, c'est un Canadien, Joseph Armand Bombardier, qui a inventé la motoneige telle qu'on la connaît. Chagriné par la perte d'un enfant faute d'avoir pu l'em-mener à temps à l'hôpital, il a développé un protoype que son fils Germain a commercialisé en 1959, sous le nom de "Ski-Doo" (en fait ce devait être "Ski-Dog", mais une erreur typographique est passée par là...). La motoneige s'est ensuite vite répandue au Canada mais aussi aux Etats-Unis et en Scandinavie, et n'a cessé de se perfectionner. Elle sert bien entendu d'engin utilitaire de transport et de déplacement dans les régions enneigées, mais aussi de plus en plus aux loisirs et même à des épreuves sportives.

Le ciel sans nuages est envahi d'étoiles : je n'en ai jamais vu autant ! On y voit presque comme en plein jour. Mais d'aurore boréale, point. Par contre, il fait froid, vraiment froid, et dès qu'on s'arrête de marcher, on gèle ... Sourcils, poils du nez, barbe : tout est couvert de givre blanc. Après 1h30 à parcourir la forêt, nous regagnons l'hôtel ... bien au chaud. 

​L'après-midi est libre, nous partons faire une sortie en ski de fond. Ivalo dipose de quelques pistes que nous essayons de rejoindre. Mais bon, c'est pas si évident quant on n'a pas l'habitude (au début le ski gauche recule de 50 cm quand le droite essaye d'avancer d'un mètre ...). On passe dans la forêt pour rejoindre une piste damée. Progressivement le mouve-ment devient plus harmonieux et on avance dans ce paysage d'une grande quiétude. On n'entend que le chuintement des skis dans les traces.

 

Nous arrivons enfin au point de départ des pistes, mais il est déjà 15 heures ... et il vaut mieux retourner si on nous voulons rentrer avant la nuit. Je commence à avoir mal à des muscles dont j'ignorais jusqu'à l'existence ! Et demain, ce sera pire ...

 

Après dîner, nous retournons dans la forêt avec l'espoir de voir des aurores boréales. Séance d'habillage : collants (ben oui ...), 3 paires de chaussettes, thermolactil, pull, combinai-son, bottes, cagoule, sous-gants, moufles ... y en a pour 10' chaque fois.

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