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Kaunas, cathédrale St Pierre et St Paul

Pays Baltes

​( septembre 2022)
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Kaunas, église St François Xavier 

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Kaunas

 

Nous quittons le littoral de la Baltique pour rejoindre Kaunas, la deuxième ville de Lituanie. On commence par visiter la vieille ville, mais qui n'a rien de médiéval. Pas mal d'églises dont celle de St Pierre et St Paul avec un magnifique intérieur baroque.

 

Un peu à l'extérieur, nous visitons le monastère de Pažaislis, avec là aussi de belles fresques, peintures et statues de style baroque italien.

Nous découvrons ensuite un aspect un peu différent de la ville avec des monuments construits entre les deux guerres : c'est blanc, tout en lignes droites, monumental ...

Pour finir, un tour dans le centre ville moderne en déambulant sur l'avenue de la liberté, Laisvès Alèja

Kaunas, la vieille ville

Après un peu de trajet (sur une autoroute ... c'est quasiment la seule des pays baltes !) nous arrivons à Kaunas, la deuxième ville de Lituanie, mais très dynamique au plan économique. Située au confluent des fleuves Niemen et Neris, elle a été fortifiée par les lituaniens pour résister aux Chevaliers de l'Ordre Teutonique, ce qui ne ne l'a pas empêchée de devenir polonaise puis cédée à la Russie. Elle fut la capitale de la Lituanie lors de la première indépendance. 

Nous entrons dans la ville par le pont Vytautas, du nom de Vytautas le Grand, un des grands ducs de Lituanie, un personnage important dans l'histoire du pays fin 14ème : on le considère comme le "créateur de la puissance lituanienne". D'ailleurs peu après l'entrée dans la vieille ville, on aperçoit l'église en briques rouges de Vytautas, appelée aussi église de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie, dont l'architecture en forme de croix est unique dans les pays baltes.

 

Nous passons devant la maison de Perkunas, construction gothique en briques rouges aussi. Puis c'est la place de l'hôtel de ville, où pointe le clocher de l'hôtel de ville, souvent appelé  le « cygne blanc » à cause de sa haute et gracieuse tour. Juste à côté se trouve l'église St François Xavier. Il est amusant de noter que selon les périodes de l'histoire, une église peut avoir différentes fonctions : ainsi cette dernière, bâtie au 18ème siècle, a tour à tour été hôpital, palais épiscopal, école de garçons, église de culte orthodoxe, école professionnelle sous l'ère soviétque avant d'être rendue à la fonction religieuse, en l'occurence les Jésuites !

 

Plus loin, une autre église, celle de la Ste Trinité avec à côté le Monastère des Bernardins. Nous arrivons en vue du Château de Kaunas planté dans la verdure. Le plus ancien château fort en pierre du pays n'a pas résisté aux assauts des chevaliers Teutoniques. Reconstruit et renforcé, il ne subsiste aujourd'hui qu'une tour et un bout de rempart.

La vieille ville de Kaunas

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Kaunas, la cathédrale St Pierre et St Paul

La cathédrale St Pierre et St Paul, la plus grande église gothique de Lituanie, ne paye pas de mine avec son extérieur en briques rouges. A l'intérieur, c'est une autre histoire : son style baroque très riche est splendide ! Dorures, statues en marbre, fresques en trompe-l'oeil ... on ne sait plus où poser les yeux tellement c'est dense et exubérant, ce qui était d'ailleurs le but du style baroque, encouragé au 17ème siècle par l'église catholique de Rome pour s'opposer à l'austérité de la Réforme protestante. Cette église, à force d'être détruite puis reconstruite mélange plusieurs styles ...

La cathédrale St Pierre et St Paul

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Kaunas, le monastère de Pažaislis

Après déjeuner, nous nous rendons au monastère de Pažaislis, situé sur une sorte de presqu'île qui donne sur le réservoir de Kaunas, un lac artificiel sur le Niemen. L'ensemble forme un grand quadrilatère posé dans des bois, avec des jardins à l'intérieur du mur d'enceinte. Le monastère a été construit au 17ème siècle par la famille Pac pour l'ordre des Camaldules, des bénédictins. Ils ont fait appel au savoir-faire des italiens pour ce monument de style baroque, comme l'architecte Giovanni Battista Frediani et le peintre florentin Michelangelo Palloni. Et il est vrai que les statues, moulures, fresques et les plafonds du dôme sont magnifiques. 

Comme d'autres églises, le monastère a subi plusieurs vie : église orthodoxe, et même hôpital psychiatrique sous l'époque soviétique. Aujourd'hui, ce sont les soeurs de la Congrégation Casimir qui font revivre le monastère. Il comporte même un hôtel. 

Le monastère de Pažaislis

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Kaunas, l'architecture d'entre deux guerres

Premier exemple de l'architecture de cette période : la cathédrale de la Résurrection du Christ. Nous prenons un petit funiculaire pour grimper sur Zaliakalnis, la Montagne Verte. C'est là-haut qu'après l'accession de la Lituanie à l'indépendance en 1918 a été construit cet édifice monumental, tout blanc, aux lignes rigides et épurées, se voulant un symbole de cet événement qui soit visible de partout dans la ville. Pendant la période soviétique, elle fut même une usine de radios ... Nous montons sur la plate-forme de la cathédrale pour la vue sur Kaunas. On aperçoit tout près l'église Saint-Michel-Archange, de style néo-byzantin à cinq coupoles.

Nous redescendons à pied vers le centre ville. Nous passons devant le Musée de la guerre Vytautas, un bâtiment tout aussi monumental et tout en lignes droites. Il existe plein d'autres bâtiments dans ce style : Le Musée d'Art, la poste centrale, le palais des officiers, d'anciens cinémas ...

L'architecture d'entre les deux guerres

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Kaunas, le centre ville moderne

Nous voici dans le centre-ville, sur Laisvès Alèja, l'Avenue de la Liberté ... les Champs Elysées locaux quoi. Une large avenue de 1,5 km, entièrement piétonisée depuis très longtemps. Au milieu, une double rangée d'arbres donne un air bucolique et abrite nombre de bancs où les habitants de Kaunas aiment s'assoir. L'avenue est bordée bien sûr de magasins, boutiques, bars, restaurants, terrasses ... A l'extrémité est se dresse l'église St Michel Archange et ses coupoles bleues, à l'autre bout dans un jardin s'érige un monument à la gloire des morts pour la liberté en Lituanie.

 

Kaunas laisse aussi une belle place au street art, et on voit au détour des rues sur des murs aveugles (ou pas ...) des graffs artistiques et souvent colorés, comme le Vieux Sage, ou encore le Semeur d'Etoiles, sans doute les plus connus.

Dans le centre de Kaunas

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Le destin tragique des Juifs en Lituanie 

Avant la seconde guerre mondiale, le Lituanie comptait environ 210.000 juifs, soit une part très importante de la population. A partir de 1940, Il faut y ajouter les milliers de juifs polonais chassés de leur pays par l'invasion allemande et qui espèraient se réfugier dans la Lituanie occupée par les Soviétiques. Mais dès juin 1941 et l'invasion par l'armée du Reich allemand des pays baltes malgré le pacte germano-russe, le génocide des juifs se met en marche. Et de la manière la plus brutale : les juifs ne sont pas envoyés dans des camps de concenration nazis, mais purement et simplement fusillés dans des fosses communes par les Einsatzgruppen ! Environ 80% d'entre-eux subirent ce sort en 1941. C'est sans doute ici en Lituanie qu'a eu lieu le premier acte de la "solution finale"

Les juifs qui ont échappé à l'exécution sont rassemblés dans des ghettos à Vilnius, Kaunas, Siaulia ... mais dès 1943, Himmler ordonne leur transfert dans des camps de concentration, dont peu sont revenus. Les historiens estiment que plus de 95% de la population juive a été exterminée ...

 

Il faut noter qu'une partie de la population lituanienne a contribué à la mise en oeuvre de ce génocide par leur appui logistique. En effet, beauoup de lituaniens cultivaient un désir d'état nation lituanien "pur" basé sur leurs traditions. Ajoutons à cela une situation économique dégradée et la pauvreté générant envie et jalousie envers les juifs, qui de plus étaient réputés favorables au régime soviétique ...

En contrepoint, on peut citer l'histoire d'un diplomate japonais, Chiune Sugihara, qui dès 1940 a organisé la fuite de milliers de juifs hors d'Europe. Grâce à sa position de consul à Kaunas, il leur fournissait des visas ... bien que le ministère des Affaires Etrangères du Japon s'y opposait, au prétexte que le émigrants ne remplissaient pas les conditions requises, notamment celle d'avoir un visa d'un autre pays après le Japon, pour être sûr qu'il n'y restent pas ! Qu'à cela ne tienne, Sugihara a contourné la difficulté en se faisant aider par un collègue diplomate néerlandais, qui lui a fourni ce fameux second visa, pour Curaçao ou la Guyane hollandaise, leur permettant de transiter par le Japon. Notre diplomate japonais écrivait tous ces visas à la main  et se tuait à la tâche. On raconte que lorsqu'il dut quitter ses fonctions en septembre 1940, il jetait encore par la fenêtre du train qui l'emmenait les derniers visas ...

Il existe en Lituanie plusieurs lieux de mémoire sur l'holocauste, comme le Fort IX à Kaunas où furent exécutés plusieurs milliers de juifs, ou le Musée de l'Holocauste à Vilnius. Notre programme n'étant pas inextensible, nous ne les avions pas intégrés ... avec un peu de regrets, car il faut savoir regarder en face aussi cette facette de l'histoire.  

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