Pays Baltes
( septembre 2022)
Tallin (jour 1)
Après la traversée en ferry depuis Helsinki, nous entamons la visite de la ville médiévale de Tallinn.
Nous débutons par la ville haute, Toompea, avec son château et la cathédrale Alexander Nevski.
Puis c'est la ville basse, All-Linn, sa place de l'hôtel de ville, ses nombreuses églises, la rue Pikk et ses maisons emblématiques.
Partout de ruelles pavées qu'il est agréable de parcourir le nez en l'air pour admirer les détails des maisons.
Et pour fiinir, le KUMU, musée d'art estonien dans le parc Kadriorg.
Vue de Tallin depuis la ville haute
Traversée en ferry
Nous quittons déjà Helsinki, mais la capitale finlandaise méritait un détour. Nous rejoignons le port où nous allons embarquer, bus compris sur le ferry à destination de Tallin en Estonie. Nous embarquons au tout nouveau terminal ouest, très moderne, on dirait presque une aérogare. Helsinki dispose de six terminaux, pour absorber un trafic très important de plus de 12 millions de passagers par an, dont le plus grand nombre entre la Finlande et l'Estonie ... car beaucoup d'habitants d'Helsinki font l'aller-retour à Tallin juste pour acheter de l'alcool, sévèrement taxé en Finlande !
La traversée dure environ 2 heures pour faire les 90 km. Notre ferry a plusieurs ponts pour les passagers, avec restaurants, bars, endroits de repos, boutiques, machines à sous etc ... tout pour rendre la traversée agréable. Nous commençons par monter à l'air libre sur le pont supérieur (enfin l'avant-dernier étage, le dernier n'étant pas accessible). On observe Helsinki s'éloigner et on remontera à l'approche de Tallinn.
La traversée en ferry
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Nous voici donc en Estonie, le plus au nord des trois pays baltes, le plus petit aussi avec 45.000 km2 (un peu plus que la Suisse ou les Pays-Bas). Elle ne compte que 1,4 millions d'habitants (environ 70% de la population alsacienne) qui parlent l'estonien, d'origne finno-ougrienne. Mais beaucoup parlent encore le russe et les jeunes maîtrisent l'anglais.
Un peu d'histoire
Peuplée à l'origine par des finno-ougriens venus de l'Oural, puis colonisée par des slaves, les Este, l'Estonie avec ses populatios païennes devient au 13ème siècle l'objet de convoitise des chevaliers teutons, des croisés venues de l'empire germanique pour imposer le christianisme. Dès lors, une élite germanique dirige la politique, la religion, le commerce etc, face à la population de paysans dont le statut relève du servage. Au 16ème siècle, la région intègre la Livonie, un ordre militaire lié aux chevaliers teutoniques. A cette époque aussi, le religion bascule vers le luthéranisme.
Après des conflits avec les pays voisins (Suède, Lituanie, Russie), l'Estonie, après une période de domination suédoise, devient russe en 1.720. Mais au cours du 19ème siècle commence à souffler un vent de révolte, du moins pour réduire la dépendance des grands propriéraires terriens germanophones.
Occupée par l'Allemagne lors de la guerre de 14-18, l'Estonie profite de la guerre civile en Russie pour proclamer son indépendnce en 1.919. Mais au début de la seconde guerre mondiale, l'Estonie est à nouveau occupée par la Russie, comme le prévoyait le partage de l'Europe de l'est par le pacte de non-agression russo-germanique. Pacte qui a bien sûr volé en éclats lorsque l'Allemagne nazie a envahi l'Estonie, multipliant les crimes de guerre à l'égard des juifs, mais pas que ...
Après la guerre, l'Estonie est devenue une république socialiste de l'URSS, dont l'implosion en 1991 a permis à l'Estonie de déclarer sa deuxième indépendance en 1991. Espérons qu'avec les visées nationalistes actuelles de Poutine elle n'aura pas besoin d'une troisième indépendance ! L'Estonie a ensuite basculé clairement vers l'ouest en intégrant l'Union Européenne et l'Otan en 2004.
Nous verrons que l'histoire des trois pays baltes a suivi une trajectoire très similaire.
La ville haute Toompea
Après le déjeuner, nous commençons notre visite de la vieille ville médiévale de Tallin par la ville haute, Toompea, qui est le berceau de la ville. Nous montons sur la jolie colline de Linda. La légende raconte que, Kalev, un géant qui a fondé la ville, était marié à Linda. Cette dernière, désespérée à la mort de Kalev, aurait apporté de ses propres mains des monceaux de pierre pour couvrir sa tombe et créé ainsi la colline où se trouve Toompea. Au moyen-âge, la ville était connue sous le nom allemand de Reval.
De là, nous découvrons le château de Tompea, une forteresse érigée par les chevaliers teutoniques, qui subira des modifications successives sous les dominations du Danemark, de la Livonie, de la Suède, de la Russie ... Le château a toujours été le siège du pouvoir.Aujourdhui, une aile de style baroque néo-classique abrite le Parlement de l'Estonie.
De l'autre côté de la Lossi Plats où se trouve le parlement, on peut admirer un des monuments emblématiques de Tallin : la cathédrale Alexander Nevski, très belle dans sa tenue blanche et ses cinq coupoles byzantines. Lieu de culte orthodoxe des russes de la ville, elle a été construite par les russes fin du 19ème siècle ... exprès en face du château pour bien matérialiser la russification de l'Estonie. Nous pouvons jeter un coup d'oeil à l'intérieur mais discret et vite fait car il y a une célébration de mariage en cours. Les mariés sont très jeunes et l'assistance semble se limiter à la famille toute proche. Beaucoup d'icônes et de dorures à l'intérieur.
Un peu plus loin, l'église luthérienne Ste Marie, Toomkirik en estonien ou encore église du Dôme. Luthérienne, plus sobre. On déambule dans ce quartier de petites ruelles pavées ... de gros pavés plutôt disjoints qui demandent des talents d'équilibriste ! Une sorte de terrasse, Kohtuosta, permet d'avoir une jolie vue sur Tallinn, tant les toits de la vieille ville que la partie moderne jusqu'à la Baltique
Nous allons maintenant rejoindre la ville basse par le Lühike Jalg la jambe courte ... car il existe en parallèle la Pikk Jalg, la jambe longue ! D'où le surnom de ville boîteuse donné parfois à Tallin. Un petit arrêt au jardin du roi danois, addossé aux remparts dotés d'une tour ronde et d'une tour carrée appelée la demoiselle (on y enfermait les dames de petits vertu). Selon la légende le drapeau danois est né ici.
Toompea, la ville haute
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La ville basse All-linn
Nous voici sur la place de l'hôtel de ville, Raokeda Plats, sans doute la plus connue de la ville. Lorsque Tallinn, alors appelée Reval, faisait partie des villes hanséatiques au moyen-âge, elle disposait d'une certaine autonomie et c'est autour de cette place que se situait le coeur de la ville. Grande place pavée, entourée de bâtiments aux belles façades colorées très scandinaves, elle est aussi bordée de tavernes et de terrasses attirant les touristes et qui rend la place très animée (heureusement, les touristes en groupe étaient rares ...). On y trouve aussi la plus vieille pharmacie d'Europe encore en activité.
On parcourt avec plaisir les ruelles alentour, notamment la rue Pikk (rue longue), où on peut voir l'église du St Esprit, la Maison de la Grande Guilde, où siègeaient tous les marchands ou nobles qui détenaient le pouvoir, la Maison de la Confrérie des Têtes Noires, composée de marchands célibataires ou étrangers (d'où la tête de couleur sombre, celle de St Maurice, d'origine africaine, qui orne ses armoiries), les Trois Soeurs, l'église St Olav ...
Mais nous quittons déjà All-Linn par la porte de la Grande-Côte, tout à côté de la grosse tour ronde appelée Tour de la Grosse Marguerite. En effet, nous avons rendez-vous pour la visite du musée Kumu, et c'est l'heure de s'y rendre. Nous aurons l'occasion de revenir dans la vieille ville demain, nous aurons une après-midi de temps libre.
All-Lin, la ville basse
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Le musée KUMU
Le musée KUMU, pour KunstMuseum, présente les oeuvres, peintures et sculptures, d'artistes estoniens de la fin du 18ème siècle à nos jours. Ouvert en 2006, même si l'idée d'origine date de 1936 mais la guerre a contrarié le projet, le KUMU est un bâtiment moderne et épuré en pierre et en verre conçu par l'architecte finlandais Vapaavuori.
Une guide francophone nous attend pour la visite. Elle nous fait découvrir les artistes selon un ordre chronologique, et on perçoit l'évolution des styles (qui restent plutôt classiques) mais aussi des sujets représentés, qui traduisent bien les évolutions de la société estonienne. On passe ainsi de portaits de notables à des vues de familles, puis de paysages, de scènes de vie quotidienne, jusqu'à l'apparition de scènes naturistes. Pour les artistes plus récents, un style plus abstrait apparaît. Une partie intéressante de l'exposition montre les réalisations par des artistes d'oeuvres de propagande soviétique, pour lesquelles ils étaient (bien) payés ... ce qui leur permettait de réaliser en parallèle leurs propres oeuvres, plus contemporaines, alors que l'URSS interdisait ce style ... je n'ai évidemment retenu aucun nom, mais ce n'est pas ça l'important. A noter aussi une exposition de sculptures, essentiellement de bustes.
La guide est bien gentille et connaît son sujet, mais ses "aaaah" traînant souvent entre les mots qu'elle cherche nous fatigue un peu.
Après la visite nous traversons le parc du Kadriog où se trouve le Palais de la Présidence d'Estonie (leur Elysée quoi) et le joli palais baroque de Kadriog, aujourd'hui un musée d'art.
KUMU, le KunstMuseum
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En arrivant à l'hôtel, Grigorijs nous donne rendez-vous dans le hall à 18h30 ... alors qu'on dîne à 20h ? Il veut dit-il encore nous montrer quelque chose ... allons bon ! à l'heure dite tout le monde est là ou presque (Christian a eu quelques soucis avec la clé de sa chambre) et nous voilà partis dans les rues de Tallinn. On marche d'un bon pas, Grigorijs ne traîne pas. On arrive en vue de l'hôtel Radisson ... il nous lâche que la surprise consiste à boire l'apéro au bar du 26ème étage, le Blue Sky, chouette ! En fait, Richard nous annonce que c'est l'anniversaire de Martine aujourd'hui, allez, tournée générale ! Bon anniversaire Martine !
C'est vrai qu'on a une superbe vue de la haut !
