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Vilnius - quartier Uzupis

Pays Baltes

​( septembre 2022)
Château de Trakai
Drapeau Litruanie.png
Trakai et Vilnius

 

On se dirige vers Vilnius, le terme de notre voyage. En cours de route, nous faisons un arrêt pour visiter l'imposant château en briques rouges (reconstruit) de Trakai posé sur son île, ainsi que le musée qu'il renferme.  Nous découvrons ensuite le village des juifs karaïtes.

 

Puis c'est Vilnius, la capitale de la Lituanie. On prend un peu de hauteur pour une vue panorami-que depuis la colline de Gediminas. Puis nous parcourons le charmant quartier bohème de Uzupis, qui fait la part belle aux artistes.

 

Nous profitons du temps libre en fin d'après-midi pour une première découverte de Vilnius, la cathédrale et la rue commerçante Pilies et environs.

Le château de Trakai

Le château médiéval de Trakai

Nous nous mettons en route pour Vilnius, la capitale de la Lituanie. Mais avant d'y arriver, nous allons consacrer la matinée à la petite ville de Trakai et surtout son château médiéval, sans doute le plus photographié de Lituanie. Il est vrai qu'il en jette, avec ses tours rondes ou carrées en briques rouges, surmontées d'un toit pointu en tuiles, le tout sur une île posée sur le lac Galvé. Si la perspective sur le château est très romantique, le lac Galté, ainsi que d'autres alentours, est un endroit où les lituaniens aiment venir se baigner, faire de la voile, du canoé et de manière générale pratiquer des activités "nature". 

 

Trakai a été au 13 ème siècle la capitale du Grand Duché de Lituanie, jusqu'en 1.323 où Gediminas va la transférer à Vilnius, environ 30 km plus à l'est. Commencé par Kestutis mais terminé pas son fils Vytautas le Grand, ce gigantesque château fortifié de style gothique tel qu'on le voit aujourd'hui n'est bien sûr pas d'origine mais a commencé à être restauré dans les années 50 ... il serait d'ailleurs plus juste de dire qu'il a été reconstruit ! On y accède par une passerelle en bois depuis la rive du lac. Une fois à l'intérieur de l'enceinte du château, on est surpris par son étendue. Le château était le palais du Grand Duc, entouré d'un grand mur défensif et précédé d'une sorte de forteresse séparée par un fossé. On prend plaisir à se promener entre les tours, les cours intérieures des bâtiments où on gravit des escaliers extérieurs donnnt accès aux étages du palais, on rêve de découvrir des passages secrets dans ce dédale ... et c'est encore plus joli quand le soleil revient et que la brique rouge étincelle.

Le château médiéval de Trakai

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Le musée du château de Trakai

La visite du Château de Trakai s'agrémente d'un musée historique. Les collections sont réparties dans les différentes pièces du palais.  On y voit notamment les étapes successives des travaux de restauration. Dans une autre aile sont présentés des objets d’art décoratifs, comme cette étonnnante collection de pipes plutôt originales pour certaines, ou encore des sceaux qui servaient à authentifier des documents. Dans d'autres salles, des pièces d'orfèvrerie finement ciselées, des objets en porcelaine très ouvragés. On trouve aussi des pièces meublées et richement décorées. Des reproductions de statues aussi, dont Leda séduite par Zeus qui apparait sous forme d'un cygne. Une intéressante exposition est dédiée aussi aux traditions des juifs karaïtes 

Le musée du château de Trakai

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Trakai et les juifs karaïtes

Une particularité de Trakai est d'avoir hébergé une importante communauté de juifs karaïtes. C'est le Grand Duc Vytautas qui, outre les Tatars, avait fait venir ces turcophones de Crimée en Lituanie en tant que guerriers pour protéger le château ou comme serviteurs. Les Karaïtes sont des juifs qui pratiquent un judaisme un peu différent, car ils refusent la loi orale et l'école rabbinique, n'écoutant que la bible hébraïque. 

 

Aujourd'hui, dans le village de Trakai, la rue principale Karaimų qui mène au Lac Galvé, est bordée de jolies maisons en bois de couleur vive ayant en général trois fenêtres donnant sur la rue. Cet habitat est typîque de la population karaïte, qui ne compte plus guère que 300 âmes environ.

 

Pour le déjeuner, nous allons goûter la spécialité karaïte : les kibinai (ou kibinine). Ce sont des chaussons à la viande en forme de croissant servis avec un bouillon. En principe, la viande c'est du mouton, dans notre resto on nous en a servi un au mouton, et un autre au poulet (pour qu'on ne se sente pas dépaysés !). Et c'est bon. 

Le village de Trakai et ses maisons karaïtes

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Vilnius, vue depuis la colline de Gediminas

Nous voici à Vilnius, la capitale de la Lituanie. Elle ne donne pas sur la Baltique comme les capitales estoniennes et lettones, mais est située sur la Neris, à l'intérieur des terres, pas loin du Belarus. Le meilleur moyen d'avoir une première impression de la ville est de monter sur la colline de Gediminas, où la Vilnia se jette dans la Neris. Gediminas, grand duc de Lituanie au 14ème siècle, est connu pour ses combats contre les Chevaliers Teutoniques et a beaucoup agrandi la zone d'influence de la Lituanie. C'est lui qui a fait de Vilnius la capitale.

De la colline, la vue embrasse large, depuis la tour de Gediminas juste à côté et la cathédrale juste en-dessous, jusqu'aux immeubles commerciaux récents de l'autre côté de la Neris. La vue porte au-dessus des toits en tuile et les (très) nombreux clochers d'églises de la vieille ville. Juste à coté de la colline se trouve la colline des trois croix, en béton blanc. Construit à l'origine en mémoire de moines franciscains décapités, il est tombé en ruines avant d'être reconstruit en 1916 ... puis détruit par les soviétiques et enfin reconstruit dans sa forme actuelle.

Sur la colline de Gediminas

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Vilnius, le quartier Uzipis 

Nous redescendons de la colline pour visiter le quartier Uzupis, séparé de la vieille ville par la Vilnia. Ses habitants juifs ayant été exterminés lors de la guerre, ce quartier tombait en ruines et était quasiment à l'abandon. Après l'indépendance en 1990, le quartier a commencé à revivre sous l'impulsion de jeunes artistes qui se sont installés dans les vieilles maisons. Le mouvement a pris de l'ampleur et Uzupis est devenu un quartier pittoresque, bohème et vivant. Le habitants ont même poussé l'extravagance jusqu'à créer la république autonome d'Uzupis en 1998 ! Avec ses poteaux frontière, sa constitution, ses lois, ses dirigeants, son drapeau ... cette situation ubuesque est tolérée par la ville de Vilnius et l'état de Lituanie : ça ne fait de mal à personne et contribue à l'originalité des lieux ! Ils ont créé des liens honorifiques avec d'autres nations et ont des citoyens d'honneur, dont le dalaï-lama ... il y a même une place du Tibet !

 

En se promenant dans les rues, on est séduit par ces maisons, en partie en bois, d'autres en maçonnerie décrépite. Des courettes intérieures, des escaliers extérieurs, des passages, des passerelles ... un vrai bric-à-brac par endroit ! Beaucoup de verdure aussi : non pas des parcs, mais des arbres qui poussent sur les trottoirs, des buissons un peu partout, des plantes grimpantes aux balcons ou qui tombent des passerelles entre deux maisons. Et surtout, omniprésentes, des créations artistiques : fresques murales très colorées, graffs, statues plus ou moins oniriques ... des galeries d'artistes aussi. Uzupis, un quartier assez magique, aucune beauté architecturale, mais on sent une âme, une ambiance qui  donne envie de passer une soirée à flâner et passer du bon temps dans les restos et bars.

En quittant Uzupis nous passons devant l'église Ste Anne, créée par les moines Bernardins et typique de l'architecture gothique en briques, et juste à côte l'église St François d'Assise.

Le quartier Uzupis

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Vilnius, un tour en ville 

La journée de visites étant terminée, nous nous installons à l'hôtel. Celui-ci est dans la partie nouvelle de la ville, mais pas loin du centre ville, aussi décidons-nous de découvrir Vilnius à notre guise. On passe devant le Palais de la Culture et des Sports, moderne lors de sa construction dans les années 70, mais abandonné depuis 2004 et dans un triste état. Nous traversons la Neris, pour monter avec le funiculaire jusqu'à la tour Gediminas et le musée du château supérieur. Ce n'est pas très haut, mais on a une belle perspective de Vilnius, avec sa partie moderne d'un côté, la vieille ville et ses innombrables clochers de l'autre.

 

On redescend à pied juqu'au Musée des Arts Appliqués, puis on va flâner un peu du côté de la cathédrale avant d'aller arpenter la rue Pilies, une des rues commerçantes de la ville. Et c'est vrai qu'elle est assez animée, avec ses terrasses de bar, ses boutiques, ses restaurants ... Ce qui est remarquable, c'est que autant la rue Pilies est pimpante avec de belles façades, autant dès qu'on en sort un peu, on tombe vite sur des rues avec des cours intérieures accessibles par des porches, où les maisons sont dans un état bien plus vieillot ... des coins de village en pleine ville. On tournicote un peu avant de passer devant l'église St Michel, puis l'église St Anne et le monastère des Bernardins qu'on avait déjà plus tôt dans l'après-midi. Nous nous rendons dans le parc des Bernardins, un petit poumon vert sur les bords de la Vilnia,  avant de redecendre vers la Neris et regagner l'hôtel. 

Un peu de temps libre à Vilnius

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La Lituanie ... un peu d'histoire 

Avant le Moyen-Age, les territoires de l'actuelle Lituanie étaient peuplés de tribus païennes, que l'église catholique s'est mis en tête de christianiser au 11 ème siècle. Au 13ème siècle, Midaugas entreprend d'unifier ces tribus pour lutter contre les Chevaliers Teutoniques et les Chevaliers Porte-Glaive. Il s'est même converti au christianisme, mais juste pour la forme : le Grand Duché de Lituanie est resté païen. Son territoire s'étend notoirement sous le règne de Vytenis puis Gediminas, fondateur de Vilnius.

 

Un tournant a lieu en 1386, avec le mariage du Grand Duc Jogaila avec Jadwiga,  la jeune reine de Pologne pourtant promise à un Habsbourg, qui donne naissance à une union entre la Pologne et la Lituanie. Mais pour la très catholique Pologne, le mariage est soumis à condition : Jogaila doit être baptisé et convertir son peupe au christianisme ! Ce qu'il fait, mais dans un joyeux mélange avec les rites païens ... Plus tard, Vytautas, qui a construit Trakai, repousse les Turcs et défait les chevaliers Teutoniques à Tannenberg. Le Grand Duché atteint son apogée. Mais l'union n'est pas un long fleuve tranquille, les noblesses polonaises et lituaniennes cherchant chacune à imposer leur loi et leur modèle social ...

 

Fin du 18ème siècle, l'Union est démembrée : le littoral lituanien revient à la Prusse, le reste à la Russie. Le Tsar se verrait bien à la tête d'un grand duché regroupant le tout, mais l'invasion napoléonienne vient contrarier ses projets. Après cette péripétie, la Lituanie subit une russification à pas forcés, notamment par le biais de l'éducation et l'interdiction de la langue. Mais la révolution russe en 1905 va redonner espoir aux lituaniens. Les russes lâchent du lest, le pays semble se diriger vers la liberté, lorqu'éclate la 1ère guerre mondiale, qui verra l'occupation allemande

 

A la fin de la guerre, en 1918, la Lituanie accède enfin à l'indépendance. Au début il y eu pas mal de difficultés avec la Pologne, au sujet de Klaipeda et surtout de Vilnius, qui n'a réintégré la Lituanie qu'en 1940, la capitale entretemps étant Kaunas. Puis arrive la seconde guerre mondiale. En 1940, l'armée russe prend possession des trois pays baltes. Puis l'opération Barbarossa fait tomber la Lituanie aux mains des nazis entre 1941 et 1944, entraînant l'extermination de la population juive.

 

Retournement de situation en 1944, où la Lituanie est reprise par les russes et devient une république soviétique, qui verra des déportations massives d'opposants vers la Sibérie et à nouveau l'arrivée de russes. En 1990, la Lituanie est le premier des pays baltes à accéder à sa deuxième indépendance, même si l'URSS a fait de la résistance pendant un temps. Puis c'est la marche rapide pour intégrer l'Union Euopéenne et l'Otan en 2004, et accéder à l'euro en 2015.

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