Canada
(juin 2016)
Après avoir traversé la Mauricie et profité des jolis paysages le long de la rivière St Maurice, nous arrivons à Val-Jalbert.
C'est un village historique fondé au début du 20ème par un industriel paternaliste, Damase Jalbert, pour les ouvriers de son usine de pulpe.
Après l'abandon du site, il a été restauré dans son jus et offre aujourd'hui un bel aperçu du mode de vie à l'époque. Le village étonne par sa modernité pour les temps d'alors.
Le site avait été choisi pour les chutes de Ouiatchouan, que nous pouvons admirer après avoir grimpé le sentier aménagé menant au départ des chutes. Belle vue sur le lac St Jean de la haut.
Val-Jalbert
Le village historique de Val-Jalbert, la rue Labrecque
Nous quittons Shawinigan pour rejoindre le lac St Jean. La route traverse la Mauricie, en grande partie le long de la rivière St Maurice. Les paysages sont vraiment tels qu'on les imagine au Canada : une large rivière, de la forêt partout, des lacs ici où là, quelques maisons isolées, le tout sous un ciel d'éclaircies très photogénique ... c'est beau ! On imagine les draveurs debout sur les billes de bois flottant sur la rivière ...
Rivière St Maurice
La rivière St Maurice entre Shawinigan et le lac St Jean (1/9) | La rivière St Maurice entre Shawinigan et le lac St Jean (2/9) | La rivière St Maurice entre Shawinigan et le lac St Jean (3/9) |
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La rivière St Maurice entre Shawinigan et le lac St Jean (4/9) | La rivière St Maurice entre Shawinigan et le lac St Jean (5/9) | La rivière St Maurice entre Shawinigan et le lac St Jean (6/9) |
La rivière St Maurice entre Shawinigan et le lac St Jean (7/9) | La rivière St Maurice entre Shawinigan et le lac St Jean (8/9) | La rivière St Maurice entre Shawinigan et le lac St Jean (9/9) |
La rivière St Maurice
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Chemin faisant, Claude placote au sujet de la faune locale : les ours, nombreux, qui n'hésitent pas à s'approcher des habitations, voire y entrer, obligeant à avoir des poubelles avec un couvercle adapté, les caribous qui migrent chaque année par hardes immenses entre forêt et toundra, les orignaux qu'on appelle élans en Europe, les loups, les coyotes, les ratons laveurs, les putois qu'on appelle fauvettes ici, les carcajous aussi, une sorte de petit ours appelé aussi glouton et qui ont la réputation d'être dangeureux ...
Les canadiens adorent la nature, la forêt, l'eau ... beaucoup, hommes ou femmes, sont chasseurs. A cet effet, il existe au Québec de nombreuses pourvoiries, des lieux publics équipés d'infrastructures en termes d'hébergement et de services permettant de s'adonner à la chasse, la pêche et même la trappe. Souvent elles proposent diverses activités de plein air (baignade, canoë ...) et des randonnées (pédestres, à cheval ...) L'hiver n'est pas en reste avec les sorties en motoneige, traineau à chiens, raquettes, ski de randonnée, pêche blanche ...
Les pourvoiries sont nées à la fin du 19ème siècle losrque le Québec a confié la gestion de ses immenses territoires forestiers à des privés pour des sommes symboliques. Ceux-s'aperçoivent vite du potentiel de leur propriété pour la chasse et la pêche, et la haute société et leurs invités de marque d'y retrouvent volontiers. Pour l'anecdote, c'est dans une pourvoirie qu'est née l'expression Teddy Bear : Théodore Roosevelt, lors d'une chasse, eut pitié d'un ourson et l'épargna ... il devint l'emblème de la peluche préférée de millions d'enfants ! Depuis, l'état québécois a repris en partie le contrôle de ses forêts en créant les ZEC : zone d'exploitation contrôlée. Pour chaque arbre coupé, obligation d'en replanter un, ramassage de la biomasse ... En outre, le Québec a créé des réserves fauniques et des parcs nationaux, comme celui de la Mauricie.
Découverte de Val-Jalbert
Val-Jalbert - le trolleybus qui fait le tour du village (1/12) | Val-Jalbert - la rivière Ouiatchouan (2/12) | Val-Jalbert - la chute de la rivière Ouiatchouan (3/12) |
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Val-Jalbert - la cloche du couvent-école (4/12) | Val-Jalbert - les magasins généraux (5/12) | Val-Jalbert - les maisons alignées dans la rue Labrecque (6/12) |
Val-Jalbert - les maisons bien restaurées du village (7/12) | Val-Jalbert - la machinerie du moulin (8/12) | Val-Jalbert - le spectacle immersif (9/12) |
Val-Jalbert - le spectacle immersif (10/12) | Val-Jalbert - le spectacle immersif (11/12) | Val-Jalbert - le spectacle immersif (12/12) |
Découverte du village de Val-Jalbert
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La visite de Val-Jalbert commence par un petit tour dans une espèce de trolleybus d'époque, dont il faut attendre le conducteur, parti dîner. Cela nous donne un bon aperçu des lieux, la rivière et sa chute impressionnante au fond, les maisons en bois bien alignées, le couvent-école, le magasin général, l'église ...
Pour déjeuner, nous allons au moulin, le lieu de l'ancienne usine, reconfiguré en restaurant, mais qui dispose aussi d'un espace pédagogique avec la salle des maquettes et la salle des hommes exposant des objets d'ouvriers. Au sous-sol, dans l'ancienne salle des défibreurs encore équipée de la machinerie, nous allons assister au "spectacle immersif", un spectacle multimédia qui plonge le visiteur au coeur de l'usine, de ses ouvriers, de l'histoire parfois dramatique du village. Visuel, sonore, olfactif et même sensoriel car à un moment on se fait bien mouiller, le spectacle est plaisant.
La chute de Ouiatchouan
Val-Jalbert - le chute Ouiatchouan (1/14) | Val-Jalbert - le chute Ouiatchouan (2/14) | Val-Jalbert - le chute Ouiatchouan (3/14) |
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Val-Jalbert - le sentier aménagé qui mène en haut de la chute Ouiatchouan (4/14) | Val-Jalbert - le lac St Jean vu depuis la chute Ouiatchouan (5/14) | Val-Jalbert - le lac St Jean vu depuis la chute Ouiatchouan, avec le téléphérique à droite (6/14) |
Val-Jalbert - le lac St Jean vu depuis la chute Ouiatchouan (7/14) | Val-Jalbert - le lac St Jean vu depuis la chute Ouiatchouan (8/14) | Val-Jalbert - la chute maligne en haut de la depuis la chute Ouiatchouan (9/14) |
Val-Jalbert - au plus près de la chute Ouiatchouan 10(/14) | Val-Jalbert - au plus près de la chute Ouiatchouan (11/14) | Val-Jalbert - au plus près de la chute Ouiatchouan (12/14) |
Val-Jalbert - le bas de la chute Ouiatchouan (13/14) | Val-Jalbert - vie d'ensemble du moulin et de la chute Ouiatchouan (14/14) |
Val-Jalbert - la chute Ouiatchouan
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Un sentier aménagé avec des passerelles en bois permet de grimper jusqu'en haut de la chute Ouiatchouan. Il y a également un téléphérique ... mais on est sportifs, non ? En tous cas, une belle promenade digestive, avec un bon paquet de marches quand même. La chute fait 72 mètres de haut ... plus que le Niagara ! En cours de montée, des belvédères permettent d'apprécier la force de la chute, dont l'eau est d'une drôle de couleur brune, alors que Ouiatchouan signifie en amérindien "rivière aux eaux claires" ?
Tout en haut, la chute Maligne a été aménagée pour régulariser le niveau du réservoir de la prise d'eau de l'usine. Elle forme un bassin de flottage où s'accumulait le bois descendu des lacs en amont. En redescendant, ne boudons pas notre plaisir qu'offre la vue sur le lac St Jean, superbe.
Le village de Val-Jalbert
Village historique Val-Jalbert - une "grande maison jumelée" (1/9) | Village historique Val-Jalbert (2/9) | Village historique Val-Jalbert - rue avec des "grandes maisons monofamille" (3/9) |
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Village historique Val-Jalbert - le couvent-école (4/9) | Village historique Val-Jalbert - une "grande maison monofamille" (5/9) | Village historique Val-Jalbert - les maisons alignées sur la rue (6/9) |
Village historique Val-Jalbert - toutes les maisons n'ont pas été restaurées (7/9) | Village historique Val-Jalbert - toutes les maisons n'ont pas été restaurées (8/9) | Village historique Val-Jalbert - gîte pour les touristes, style ancien, confort actuel (9/9) |
Les maisons restaurées de Val-Jalbert
Après les chutes, nous partons découvrir le village à pied. Toutes les maisons n'ont pas été restaurées, on en voit qui sont en ruine et sur lequelles la végétation a pris le dessus. On distingue 3 types de maisons : la petite maison monofamille (la plus luxueuse), la grande maison monofamille et la grande maison jumelée pour deux familles (le modèle plus économique).
Toutes les pièces bénéficient de l'électricité et de planchers en bois. La cuisine est équipée (évier, meubles, poêle à bois). A l'étage, une salle de bain avec lavabo, baignoire et toilette avec chasse d'eau. Car il y a l'eau courante et l'évacuation des eaux usées ! Les grandes maisons monofamille avaient même un système de chauffage par fournaise avec air pulsé installé à la cave. Pour l'époque, c'étaient vraiment des équipements très modernes. L'une ou l'autre maison se visite pour visualiser l'intérieur tel qu'il était.
Pour le plaisir des touristes, le village s'est doté de gîtes contruits sur le modèle des maisons d'époque avec une déco à l'avenant. Des comédiens en habits d'époque assurent l'animation : des saynettes racontent l'histoire des villageois, monsieur le maire se promène dans une vieille Dodge, le curé attend ses ouailles devant le couvent-école, où une bonne soeur tient la classe devant des élèves espiègles ...
Les magasins généraux sont évidemment transformés en boutiques de souvenirs, avec une terrasse pour prendre un café.
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Val-Jalbert
Le village de Val-Jalbert est né par la volonté de Damase Jalbert, un petit industriel et commerçant de Lac-Bouchette. Il a décidé en 1901 de contruire un moulin à pulpe à côté de la rivière Ouiatchouan. En effet, à cette époque la demande de papier explose dans le monde grâce au développemet des journaux. Il créé la Compagnie de Pulpe de Ouiatchouan et acquiert 240 km2 de territoires forestiers. L'endroit qu'il a choisi est propice, avec ses forêts mais aussi la rivière capable de fournir l'énergie.
Pour le bien-être de ses ouvriers, il va construire un village modèle et à la pointe de la modernité ... pour l'époque. Les rues sont macadamisées avec un trottoir, l'eau est gérée par un réseau d'acqueducs et d'égouts, l'électricité éclaire les maisons. Celles-ci sont construites selon trois modèles uniques, plus ou moins grands et luxueux. Et pour que les habitants aient tout sur place, il y avait des commerces (magasins généraux, boucher, boulanger ...) des artisans (charron, meunier, barbier...), une église, un hôtel, une école, une banque, une poste ...
Mais le contexte économique contraint l'usine à fermer en 1927 et le Val-Jalbert devient vite un village fantôme. Il renaît cependant dans les années 60, avant d'être largement restauré et développé d'un point de vue touristique à partir de 2009.
Val-Jalbert, à l'intérieur des maisons
Village historique Val-Jalbert - le poêle qui chauffait la maison et servait pour la cuisine (1/14) | Village historique Val-Jalbert - la cuisine équipée (2/14) | Village historique Val-Jalbert - toilettes équipées d'une chasse d'eau (3/14) |
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Village historique Val-Jalbert - salle à manger (4/14) | Village historique Val-Jalbert - une bonne vieille machine à coudre (5/14) | Village historique Val-Jalbert - serait-ce un lave linge ? (6/14) |
Village historique Val-Jalbert -le fourneau (7/14) | Village historique Val-Jalbert - les magasins généraux (8/14) | Village historique Val-Jalbert - les comédiens retracent la vie au village (9/14) |
Village historique Val-Jalbert - une Dodge d'époque (10/14) | Village historique Val-Jalbert - le couvent-école (11/14) | Village historique Val-Jalbert - Monsieur le Curé et la bonne soeur attendent leurs ouailles (12/14) |
Village historique Val-Jalbert - dans le petit canyon (13/14) | Village historique Val-Jalbert - dans le petit canyon (14/14) |
Le village historique de Val-Jalbert - l'intérieur des maisons
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Voilà, c'est l'heure de retourner à l'entrée du site, ce que nous faisons en empruntant le sentier du petit canyon qui longe a rivière Ouiatchouan dans les passages encaissés. Une visite dépaysante qui aura bien occupé la journée, avant de faire la route qui nous mène à Chicoutimi où nous passerons la nuit.