top of page
Ottawa - Parliament Hill

Canada

(juin 2016)

Aujourd'hui, c'est un peu une journée de transition sur la route qui nous mène de Montréal au lac St Jean. 

 

Nous faisons un arrêt à Troix-Rivières pour visiter Boréalis, un musée consacré à l'industrie papetière, emblématique du Canada. Visite ma foi plutôt intéressante et instructive. Et on a fabriqué de nos mains une feuille de papier...

 

Après avoir posé nos bagages à l'hôtel qui se trouve  à Shawinigan, retour à Trois-Rivière pour souper dans une cabane à sucre (d'érable bien entendu). Repas traditionnel québécois, mais qu'on n'a pas eu le temps d'apprécier ... On a eu l'impression que chez Dany, ils n'attendaient qu'une chose : qu'on parte pour fermer ! 

Dans les rues de Trois-Rivières
Trois-Rivières

Dans les rues de Trois-Rivières

En fin de matinée, nous quittons Montréal pour rejoindre Trois-Rivière via l'autoroute 40 (numéro pair, donc est-ouest , les numéros impairs étant pour les axes nord-sud).  A un moment donné, ça bouchonne sérieusement. Une congestion, comme ils disent ici. Un accident au loin. En voyant passer les véhicules de secours et notamment celui de l'identité judiciaire, Claude nous annonce que c'est sans doute un accident avec "perte de vie". Jolie tournure du patois québécois. Et de fait, on verra plus loin un camion en bien triste état ...

 

Nous arrivons maintenant à Trois-Rivières. Nous sommes dans la Mauricie, la vallée de la rivière St Maurice. Le nom de la ville est résulte d'ailleurs d'une erreur d'interprétation géographique, car elle se situe au confluent de deux rivières seulement : St Maurice et  St Laurent.  Trois-Rivières a connu son heure de gloire en étant la capitale mondiale de l'industrie papetière. En effet, pour faire du papier, il faut beaucoup de bois et beaucoup d’eau. Et de ce point de vue, Trois-Rivière est idéalement située au confluent du St Laurent et de la rivière St Maurice. Celle-ci et ses affluents permettaient d'acheminer par flottaison les tonnes de billes de bois coupées dans les immenses forêts de la Mauricie. De plus, la rivière permet de fournir l'électricité, et le St Laurent d'expédier le papier. 

    Boréalis, centre de l'histoire de l'industrie papetière

Boréalis à Trois-Rivières

A notre programme, la visite de Boréalis, le centre d’histoire de l’industrie papetière. Ce musée est situé au bord de la rivière St Maurice, sur le site de l’ancienne usine de filtration de la CIP (Canadian International Paper), qui fut la plus grande usine de pâte à papier au monde. La filtration de l'eau servait à blanchir le papier.

 

Un guide nous accueille et commence à nous expliquer, gravures à l'appui, les phases en amont : le bûcheronnage, le transport du bois sur les cours d'eau par les draveurs, ces hommes intrépides qui guidaient les énormes radeaux de billes flottantes, parfois au péril de leur vie, à l'aide d'une pique (la drave) et en sautant d'un tronc à l'autre dans le courant et les rochers ... un sacré métier ! 

 

Sous nos pieds, un bassin de filtration recouvert d'une vitre  est le seul conservé de la vingtaine qui existaient à l'origine. Plus loin a été reconstituée, à une échelle réduite d'environ cinq fois, une authentique machine à papier. Notre guide nous explique les différentes étapes de la fabrication du papier et le rôle des parties de la machine, qui reste impressionnante.

 

Nous sortons ensuite jusqu'à la tour d'observation, accessible par une passerelle extérieure, où on s'avance dans le Saint-Maurice jusqu'à l'ancienne prise d'eau. 

 

Le guide, jeune mais compétent et pédagogue, nous emmène ensuite dans un petit atelier, où nous pouvons de manière très artisanale mais en respectant les grandes étapes de fabrication, réaliser nous-même une feuille de papier. Amusante et instructive, cette petite séquence de travail manuel aide à bien comprendre le processus.

 

Pour finir la visite, nous descendons, en passant par le salle des pompes, dans un grand souterrain voûté, qui servait de réservoir pour l'eau filtrée.

 

Une visite au global fort  intéressante ...

placez le curseur sur l'image pour voir la légende

La fabrication du papier

 

Le papier est fait à partir d’une pâte de bois, obtenue en séparant les fibres de cellulose du bois qui sont liées par la lignine, une substance collante. Cette séparation peut se faire de manière mécanique (les fibres sont alors broyées) ou chimique (la lignine est dissoute par l’ajout d’une liqueur de cuisson).

 

La pâte est répartie  sur une table de fabrication formée par une toile tendue entre deux rouleaux. Elle subit un essorage, l’eau passant à travers les perforations de la toile. Celle-ci est spécifique selon le type de papier à réaliser : papier journal, papier d’écriture, carton ... Les fibres sont retenues en surface et en s’asséchant,  la pâte se transforme progressivement en feuille de papier.

 

Celle-ci passe ensuite à travers une série de rouleaux pour continuer à en extraire l’eau. Comme elle est encore fragile, elle est posée sur un feutre de laine, qui la soutient tout en laissant passer l’eau. Le tissu a aussi pour fonction de lisser la surface de la feuille.

 

Puis la feuille passe à la sécherie, entre deux rangées de cylindres chauffés à la vapeur. Cette forte évaporation explique le nuage de vapeur planant en général au-dessus des usines de pâte à papier.

 

Vient enfin l’étape de finition, où la feuille serpente dans une série de cylindres superposés appelée calandre pour lisser et uniformiser la feuille. La configuration de la calandre détermine le type de papier à la sortie selon la compression et le lissage. Les caractéristiques du papier (teneur en eau, opacité, couleur, résistance …) sont contrôlées. 

 

Et pour finir, le papier est enroulé sur une bobine entraînée par des tambours.

  Shawinigan

Nous reprenons la route jusqu'à Shawinigan où nous passerons la nuit. Pas facile à prononcer sans trébucher, Shawinigan ... on sent bien l'origine améridienne du nom. On en profite pour faire un petit tour sur l'agréable promenade le lond de la rivière St Maurice avant de repartir pour aller dîner ... pardon, pour aller souper, comme on dit ici. 

  La cabane à sucre

La cabane à sucre de Dany

placez le curseur sur l'image pour voir la légende

Eh oui, ce soir c'est repas traditionnel québécois, dans une cabane à sucre. Chez Dany, ça s'appelle, et il faut qu'on retourne jusqu'à Trois-Rivière où nous avons passé l'après-midi. Mais avant de manger, on visite "la" cabane à sucre, celle où on fabrique le sirop d'érable. S'il y a près de 300 sortes d'érables, seuls deux d'entre-elles sont utilisées par les acericulteurs pour faire le sirop.

 

Les cabanes à sucre sont une vraie tradition au Québec et il n'est pas rare d'en voir au sein des familles, qui fabriquent du sirop de manière artisanale. L'eau d'érable se récolte en mars - avril, car il faut qu'il gèle la nuit mais que la température soit positive le jour. L'eau d'érable est distincte de la sève qui arrive fin du printemps et qui est plus amère. Il faut 40 litres d'eau d'érable pour faire 1 litre de sirop, par ébullition et évaporation. Mais les québécois adorent ça, même si comme ils disent " 5 secondes dans la bouche ... 5 ans sur les hanches ! ".

 

Nous voilà attablés dans l'autre cabane qui fait restaurant. On nous sert un bel échantillon de cuisine québécoise : soupe aux pois, fèves au lard, pâté de viande avec omelette, jambon fumé à l'érable, des oreilles de crisses (du lard salé frit et croustillant ... assez spécial), crêpes au sirop d'érable ... et j'en oublie peut-être. Le problème est que tout est servi à une vitesse hallucinante, on n'a pas vraiment le temps d'apprécier, alors que sur le fond c'est pas mauvais. Les Canadiens ne prennent pas le temps de manger ... c'est la deuxième fois que je prends un apéro et que je le termine au moment du dessert ! 

 

Pour le dessert, on nous emmène à l'extérieur goûter les "tire sur la neige" : on chauffe du sirop d'érable et on le verse sur de la neige (ou de la glace en été) pour en tirer une sorte de bonbon mou allongé. Très sucré mais c'est bon !

 

Retour au resto, où le musicien se met en tête de mettre l'ambiance. Bon, quelques uns se lèvent pour danser, mais au bout de deux morceaux, le musico remballe ... il a sans doute passé l'heure syndicale. D'ailleurs, on est encore les seuls au resto, et il n'est pas huit heures ... Passage "obligé" par la boutique, et retour à l'hôtel, plus de 30 km plus loin ...

 

Bon, ça nous a donné un aperçu des traditions québécoises, mais on a vraiment eu l'impression d'être juste des touristes dont on avait hâte de se débarrasser !

bottom of page