Canada
(juin 2016)
Journée un peu particulière aujourd'hui puisqu'elle sera consacrée à la visite d'un zoo à St Félicien. Mais ce n'est pas un zoo tout à fait comme les autres : les animaux, environ 1000 représentant 75 espèces, vivent dans des conditions se voulant proches de leur habitat naturel et leur offrant beaucoup d'espace. Bref un zoo plus ... sauvage.
Une partie de la faune vit même en liberté, et c'est le visiteur qui traverse leur espace de vie en cage ! Un sorte d'écomusée complète le zoo, racontant les conditions de vie des colons.
De beaux animaux, notamment des régions boréales, qu'on approche de près, de superbes paysages très canadiens ... bref une très belle journée où on n'a pas vu le temps passer.
Saint-Félicien
Un wapiti sur les sentiers nature du zoo de St Félicien
C'est sans trop de regrets que nous quittons Chicoutimi, dont nous n'aurons guère vu que le l'hôtel, genre "proche du palais des congrès et des autoroutes". En effet, nous reprenons la route en sens inverse d'hier, vers Saint Félicien, qui est même un peu plus loin que Val-Jalbert où nous étions. A croire qu'il n'y a pas d'hébergement abordable dans ce coin ?
Le long du lac Saint Jean
Sur les rives du Lac St Jean
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Heureusement, le trajet est assez plaisant surtout une fois arrivé sur les rives du Lac St Jean. Plutôt grand mais peu profond, c'est dans ce lac que naît la rivière Saguenay, dont nous longerons le fjord réputé demain. C'est aussi la région des myrtilles, appellées bleuets ici. Claude nous raconte que les habitants du St Jean, les Jeannois, ont une particularité de langage en finissant souvent les mots par "lala" ... un peu comme les haut-rhinois en somme ?
Zoo de St Félicien - l'écomusée du parc des sentiers de la nature
Zoo de St Félicien - le parc des sentiers de la nature
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C'est sous un ciel de plus en plus menaçant que nous nous rendons au départ du petit "train" qui va nous faire parcourir le parc des sentiers de la nature. Car ici, du moins dans cette partie, ce n'est pas un zoo ordinaire : ce ne sont pas les visiteurs qui regardent des animaux en cage, mais ce sont les visiteurs qui sont en cage (le petit train aux wagons grillagés) et se promènent au milieu des animaux en liberté.
Cette partie du zoo, de loin la plus importante en termes de superficie, permet de voir la faune boréale en liberté dans des conditions proches de son habitat naturel. Mais les créateurs du zoo ont aussi agrémenté ce parcours d'une sorte d'écomusée à ciel ouvert du mode de vie de ces contrées lors de la colonisation. On traverse ainsi un camp de bûcherons, une ferme de colon, un camp de traiteurs, le poste de traite, un ranch, un village amérindien ... Certaines cabanes sont présentées en coupe et sont donc ouvertes sur leur intérieur, où l'on voit le mobilier et les accessoires d'époque.
Zoo de St Félicien - les animaux du parc des sentiers de la nature
Zoo de St Félicien - le parc des sentiers de la nature
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Mais le point d'orgue de cette partie du zoo reste bien sûr la rencontre avec les animaux typiques des régions boréales, le tout dans des paysages magnifiques de forêts et de prairies canadiennes, avec bien sûr nombre de cours d'eau. A propos d'eau, le ciel a ouvert ses vannes, et le déluge s'abat sur nous. Le petit train a bien un toit, mais les côtés sont ouverts et le vent a vite fait de nous mouiller et de contrarier les photographes. Les animaux eux ne sont pas gênés, et la guide du train (bien, au passage) nous explique qu'on a de la chance (!) car quand il fait chaud avec grand soleil, les animaux ont tendance à se cacher. Et comme il ne fait ni chaud ni soleil, il est vrai qu'on verra de beaux spécimen très près de notre passage.
Il y a beaucoup de cervidés, mais pour ma part, ce n'est pas forcément simple pour les identifier : ils se différencient par leur taille ou la forme des bois ... sachant que les femelles n'en portent pas. Pour compliquer encore, pour une même espèce, le nom en Europe est différent de celui au Canada. Quant aux noms en anglais, ils ne font pas les mêmes distinctions entre espèces selon qu'on parle l'anglais britannique ou l'anglais américain !
Bon ... au aura donc vu de l'orignal, le plus gros, qu'on appelle élan en Europe (et moose en anglais). Et des caribous des bois, qui sont les rennes de chez nous, des wapitis qu'on reconnait à leur croupe blanche (elk en anglais d'amérique), des cerfs de Virginie qui sont en fait des chevreuils ... Tu as bien suivi ?
Cachés dans les herbes, des loups gris qui faisaient la sieste dressent le museau à notre passage. Plus loin, un ours noir assis au bord du chemin nous regarde paisiblement passer. Dans les prairies, des troupeaux de bisons broutent ... les mâles impressionnent par leur gabarit. On aperçoit aussi des boeufs musqués et un magnifique couguar qui se faufile en silence dans la forêt. Sur un point d'eau, des bernaches du Canada, sorte d'oie sauvage, sont insensibles à la pluie. Au loin, se dresse un chien des prairies ... qui n'a du chien que le cri, il ressemble à une marmotte. Près des cabanes du village, un dindon sauvage fait la roue, son goître rouge tremblottant sous son bec.
Mais 45' c'est court et le tour se termine déjà ... ça doit être super joli sous les couleurs automnales, ou même en hiver, sous la neige. En attendant, vite des toilettes, car le froid et la pluie ont donné une grosse envie de pipi.
Zoo de St Félicien - l'espace forêt mixte
zoo de St Félicien - espace forêt mixte
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Après avoir déjeuné au restaurant du zoo, nous avons pas mal de temps libre pour découvrir les cinq espaces thématiques. Nous commençons par nous rendre dans l'espace forêt mixte. On jette un oeil à la pouponnière où les nouveaux-nés sont bichonnés pour leur donner toutes les chances de grandir. Sur un bras de rivière, les castors ont édifié un barrage et un petit abri sous-terrain permet de voir ces grands bâtisseurs à l'oeuvre sous l'eau. Amusant et bien fait ! On admire aussi la finesse des loutres lorsqu'elles nagent. Dans une (grande) volière sont perchés un impérial pygargue à tête blanche et des buses. Cachés dans les arbres, une chevêche et un harfang des neiges, magnifique avec son plumage blanc et noir. Plus loin, une jolie grue du Canada porte fièrement son crâne rouge au bout de son cou gracile.
Nous rencontrons aussi un animal peu connu, le carcajou, une espèce de petit ours. Il est réputé agressif et dangeureux car carnivore, mais la jeune femme qui les nourrit nous assure que c'est une légende et qu'ils sont très gentils ... tant qu'on ne les embête pas !
Zoo de St Félicien - l'espace montagne
zoo de St Félicien - espace montagne
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Nous passons maintenant à l'espace montagne, que nous avions déjà traversé ce matin. On y trouve des mouflons de Doll, aux magnifiques cornes recourbées. Des coyotes aussi, qui ont l'air éflanqué et sournois. Si nous avons cherché sans succès le lynx, nous avons pu admirer à loisir un couguar, félin gracieux dans ses déplacements. Pour compléter le tableau, des cygnes siffleurs. Mais hélas, nous n'aurons pas vu de grizzly, leur zone d'habitation étant en cours de rénovation.
Zoo de St Félicien - l'espace Mongolie
zoo de St Félicien - espace Mongolie
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Etape suivante : la Mongolie. Bon, là on ne se sent plus vraiment au Canada ! Une grande yourte colorée et meublée "comme là-bas" agrémente le parc. Une famille de yanghirs, des sortes de bouquetins aux grandes cornes recourbées, gambade dans les rochers. Un groupe de chameaux de Bactriane spécifiques à la Mongolie balancent mollement leurs deux bosses. Plus loin un joli cheval de Przewalski et des yacks, bêtes de somme par excellence de l'Himalaya et de la Mongolie. Plusieurs volatiles aussi : oie cygnoïde, grue demoiselle, oie à tête barrée ...
Zoo de St Félicien - l'espace Asie
zoo de St Félicien - espace Asie
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Nous poussons jusqu'à l'espace Asie. On commence par une joyeuse bande de macaques du Japon, un petit singe qui vit dans les régions les plus septentrionales et résiste au climat froid. Ce sont ceux qui ont un derrière tout rouge à la période de la reproduction. Et il faut dire que de ce côté là, les macaques sont hyper-actifs et tirent sur tout ce qui bouge. Puis nous arrivons dans le domaine des tigres de l'Amour. Là ce sont vraiment des bêtes magnifiques, avec leur soyeux pelage blanc, orange et noir. Une belle frimousse aussi, avec ce regard vert pénétrant ... on ne s'en lasse pas. Une volée d'escaliers et une passerelle suspendue permettent de faire le tour de leur habitat par au-dessus et de les voir déambuler avec une grâce ... féline.
Zoo de St Félicien - l'espace arctique
zoo de St Félicien - espace arctique
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Il va être 16h, nous avons rendez-vous à l'espace arctique pour assister au nourissage des ours blancs. Ceux-ci, au nombre de deux, font les cent pas sur les rochers au bord de leur grande fosse d'eau. C'est assez étonnant, leur parcours se répète inlassablement, les mêmes pas, la même trajectoire, la même façon de toucher du museau le bord avant de faire demi-tour ... En tous cas, ce sont de belles bêtes. A un moment, l'un d'eux se dresse sur ses pattes arrières ... impressionnant.
On s'installe ensuite dans des gradins pour la collation. Un soigneur animalier commence à balancer des morceaux de poisson dans l'eau. Un premier ours s'élance dans la grande bleue, happe la nourriture, et comme sur la terre ferme, fait des circuits toujours identiques dans l'eau. L'autre fait un peu la fine bouche ... peut-être en a-t-il marre du poisson au menu ? Mais il y va à son tour. Les ballets aquatiques des deux mastodontes se font tout en finesse ... quelle agilité dans l'eau !
Voilà, la journée s'achève dans ce zoo qui a une éthique différente, avec pour but de conserver les espèces sauvages dans leur milieu naturel. Il y a sont doute moins de variété d'espèces que dans nos zoos européens, qui cherchent à en concentrer un maximum sur un minimum d'espace, mais au moins elles ont de la place.
Et voir les animaux se mérite : il faut vraiment les chercher dans la nature, on est loin d'arriver à voir toutes les espèces lors d'une seule visite. Les soigneurs animaliers échangent volontiers avec les visiteurs pour expliquer le mode de vie de leurs pensionnaires.
Nous reprenons la route pour rejoindre La Baie, dans le fjord de Saguenay, où nous passerons la nuit.