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Laos - sur le Mékong devant les grottes de Pak Ou

Laos et Cambodge

(novembre - décembre 2017)
Laos - Kamu Lodge

Kamu Lodge 

Luang Prabang jour 3

Nous embarquons pour une croisière de trois heures sur le Mékong. Après un arrêt pour visiter les grottes de Pak Ou où se bousculent des milliers de bouddhas, nous arrivons au Kamu Lodge pour y passer la nuit sous tente.

 

Non loin du Mékong et planté au milieu des rizières, Kamu Lodge est dédié au tourisme ethnique. On peut ainsi s'immerger un peu dans le mode de vie des villageois khmous et apprendre quelques-unes de leurs activités traditionnlles : culture du riz, pêche à l'épervier, tir  à l'arbalette ...

 

La visite de l'ancien village permet de voir la vie au quotidien de ces villageois, qui sont restés naturels : pas de costume traditionnel ni danses tribales ...

Sur le Mékong

Le soleil n'est toujours pas de la fête ce matin ... Nous libérons nos chambres au Villa Sanctuary, car nous allons passer la nuit au Kamu Lodge, vivre une expérience de "tourisme ethnique". Le village se trouve au bord du Mekong, à environ 3 heures de bâteau au nord de Luang Prabang. Nous nous rendons par conséquent, avec juste un bagage pour la nuit, à l'embarcadère sur le Mekong où nous grimpons sur un de ces longs bateaux effilés qu'on voit sillonner le fleuve. L'équipage, une famille qui habite sur le bateau, nous accueille avec sourire. C'est parti ! Nous progressons au ras des flots d'un brun limoneux du Mekong. Le large fleuve est enserré dans un paysage de montagnes couvertes de forêts vertes très denses.

 

La navigation sur le Mekong se poursuit, paisible. En cours de route, nous avons un aperçu de la vie sur les rives : longues barques, cultures en terrasses, buffles et même des éléphants ... A un moment on passe sous un pont en construction : il permettra le passage d'une ligne de train à grande vitesse devant relier la Chine à Vientiane, la capitale, pour désenclaver le Laos. Un projet financé et mené par les Chinois, qui ont la main mise sur l'économie du pays qui peine à sortrir de la pauvreté...

Sur le Mekong vers Kamu Lodge

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Grottes sacrées de Pak Ou

Après deux heures de navigation, notre bateau va s'amarrer sur la rive droite du Mekong en compagnie d'une demi-douzaine d'autres embarcations pareilles à la nôtre. Nous allons visiter les grottes sacrées de Pak Ou, dont l'entrée s'ouvre dans une falaise verticale plantée dans une végétation luxuriante. La grotte, un lieu très symbolique ici, renferme une multitude de statues de bouddha, environ 4.000 dit-on. Evidemment, beaucoup sont très petites, quelques centimètres, mais d'autres sont plus conséquentes et dorées. Après une première grotte, on monte des marches un peu raides pour accéder à une seconde grotte, plus profonde ... et donc plus noire. A  l'entrée, devant la gigantesque porte en bois de tek, une femme loue des torches ... sinon, comme chacun a un smartphone, on se débrouille. Heureusement que mon nouveau Nikon monte très haut dans les ISO ce qui permet de faire des photos correctes sans flash. Ici ou là on voit aussi des restes de peintures murales. Hormis leur nombre, les statues en tant que telles n'ont rien d'extraordinaire. Mais du haut de la plate-forme s'offre une superbe vue sur le Mekong. 

Grottes sacrées de Pak Ou

Kamu Lodge

Encore une petite heure de navigation et nous arrivons au Kamu Lodge. Depuis le débarcadère très sommaire, on ne voit ... rien ! Il est où le village ? Mais après quelques pas sur un sentier qui s'enfonce dans la verdure, nous apercevons le lodge (du moins la case restaurant) perdue au milieu du vert tendre des rizières, avec à l'arrière plan un village adossé à la forêt.  Très joli !

 

Il est midi largement passé, il est temps de nous restaurer dans la paillote du lodge. Menu laotien bien sûr, avec un petit nouveau : le riz gluant. Présenté dans un petit panier tressé, il est vraiment compact et quasiment froid. Au début on essaye avec une fourchette, mais c'est pas évident. Puis on fait comme les laos : on en roule une boulette dans sa main, puis on la trempe avec les doigs dans les sauces accompagnant les plats. C'est pas mauvais, et au fur et à mesure du séjour on apprend à apprécier. Somphone par exemple en place une large portion dans la paume de sa main, y étale la viande hachée ou le poisson fermenté que son épouse lui a préparé, ajoute un peu de légumes, puis couvre le tout d'une autre portion de riz gluant. Un sandwich de riz, quoi !

 

On prend ensuite possession de nos "chambres" : le lodge dispose de vingt (oui c'est peu mais c'est pour éviter le tourisme de masse) tentes en semi-dur sur pilotis et couvertes d'un toit de chaume. La salle de bain dispose d'une douche, chauffée par un panneau solaire. Le confort est sommaire, mais la literie semble correcte.

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Tourisme ethnique au Kamu Lodge

 

L'objectif du Kamu Lodge est d'offrir aux touristes une "expérience" d'immersion dans le mode de vie d'un village de l'ethnie khmou, mais se voulant respectueuse des habitants, et même de contribuer au développement du village.

 

En effet, le lodge offre des démonstrations d'activités traditionnelles (culture du riz, orpaillage ...) et propose aux visiteurs de s'y exercer, mais pour autant les habitants ne sont pas mis en scène : pas de déguisement en costume ethnique, pas de danse folklorique ou autre amuse-touriste. 

 

Concernant le développement, le lodge lui-même emploie des villageois et prélève un dollar par visiteur pour permettre aux habitants d'améliorer leurs condtions de vie sans leur imposer de se murer dans une authenticité de façade. Ainsi par exemple l'argent sert à faire des micro-crédits ou encore a permis la construction d'une école.

 

Et de fait les gens ici semblent se comporter normalement, comme chez eux : dans leur village, ils côtoient les touristes mais ne recherchent pas le contact ni à tirer un bénéfice direct des visiteurs. Le lodge existe depuis plus de dix ans, mais sa mise en oeuvre a pris du temps, car les villageois n'en voyaient pas l'intérêt, s'accommodant très bien de leur mode de vie. 

Le Kamu Lodge

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Les activités au Kamu Lodge

Le Kamu Lodge présente la particularité de proposer à ses visiteurs des activités traditionnelles des habitants khmou du village. Nous commençons par la culture du riz. Deux paysans harnachent un buffle (une belle bête !) pour l'équiper d'une sorte de charrue. Un paysan devant le buffle pour le diriger, un autre derrière pour tenir le soc de la charrue, et c'est parti. L'équipage patauge dans la boue pour labourer la rizière et la préparer pour la plantation, ça a l'air assez physique. Puis c'est Somphone, très à l'aise, qui nous fait une démonstration de repiquage des plants de riz. Le travail n'a pas l'air difficile, mais il s'avère très fatiguant au bout d'un moment, courbé sur la rizière et les pieds dans l'eau. Nous sommes invités à essayer ... mais on se dégonfle : personne n'a trop envie de se tremper dans cette gadoue. Er voilà le soleil qui commence à faire de timides apparitions ...

 

Ensuite, Somphone nous emmène au bord du Mekong pour nous montrer comment les khmou pratiquent la pêche à l'épervier. Là, plusieurs d'entre-nous s'essayent, avec plus ou moins d'élégance, à lancer d'un geste auguste le filet lesté de billes de plomb. Plus loin, un villageois nous fait une démonstration d'orpaillage. Il trempe sa bâtée (appelée aussi chapeau chinois) dans le Mekong puis tamise plusieurs fois la sable avec l'espoir de voir des paillettes d'or. Somphone croit en deviner ... mais ça nous semble pas évident !

 

Nous pourrons aussi nous exercer au tir l'arbalète, mais nous en reparlerons demain, car l'après-midi a passé vite, et il est encore prévu de visiter le village. Le lodge propose aussi une activité que nous n'aurons pas pratiquée faute de temps : des randonnées plus ou moins longues dans la luxuriante forêt environnante ... ça doit être sympa, car là on sort des sentiers battus. 

Le Kamu Lodge

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Les enfants du village de Ban Yoi Hai

Comme partout, les enfants sont curieux ! Le lodge se situant entre leur village et l'école, on a pu en voir passer un paquet (la démographie semble pleine de vitalité ici ...). Certains étaient un peu craintifs : ils 'approchent de nous à petits pas puis passent en courant très vite, puis une fois "en sécurité" ils se retournent pour nous observer. D'autres sont plus hardis, n'hésitant pas à se poster près de nous lorsque nous observons la culture du riz. J'ai passé un moment à faire des grimaces avec une gamine qui ne se privait pas pour m'imiter ... ça faisait bien rigoler ses copines ! Vu le nombre de gamins qui nous regardaient depuis le sentier, l'école n'a pas dû afficher complet cet après-midi là ...

Les enfants de Ban Yoi Hai

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L'ancien village Ban Yoi Hai

En fin d'après-midi, nous allons visiter le village Ban Yoi Hai, du moins l'ancien village, où l'habitat est resté traditionnel, maisons en bois et toit en chaume (quoique la tôle ondulée a commencé à remplacer le toit végétal). Car de l'autre côté du lodge se dresse le nouveau village, où se mélangent des maisons en bois mais aussi d'autres en parpaings et toits en tôle. Pour autant l'ancien village n'est pas un musée à ciel ouvert : il reste habité et les villageois sont actifs : culture, élevage, vannerie ... Les maisons sont sur pilotis, même si de plus en plus souvent l'espace sous la maison est muré par des parpaings, et un escalier donne accès à l'espace habitable. 

L'ancien village de Ban Yoi Hai

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La nuit tombe lorsque nous quittons le village. Nous n'aurons hélas pas le temps de prendre l'apéro dans la jolie case bar, car nous sommes attendus pour dîner. En effet, les laos mangent tôt et ont tendance à suivre le rythme du soleil (et pas celui des touristes ...). Il est donc à peine 8 heures lorsque nous regagnons nos chambres (pardon, nos tentes). Pour la douche, on verra ça une autre fois : l'eau chaude est produite par des panneaux solaires, et comme il n'y a pas eu de soleil ... L'éclairage étant assez minimaliste, on se couche très tôt ... et il faut reconnaître qu'on a bien dormi !

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