Ce matin, il pleut, et de manière assez soutenue. On traîne un peu plus que d'habitude au petit-déjeuner, mais on se décide tout de même à faire la randonnée prévue : les anciennes mines de Zumpanell. Pour cela, nous prenons la voiture jusqu'à Ausser Sulden. De là, nous remontons un peu sur la route jusqu'à Razoi. On cherche un peu le départ du sentier 22b entre les fermes, mais en y allant à l'estime on finit par arriver jusqu'au Suldenbach, que nous traversons. La pluie est un peu moins forte, mais à force de marcher dnas les hautes herbes, nous avons l'impression d'être mouillés malgré les capes. Peu importe, on entreprend la (longue) montée vers Zumpanell à travers le Wieselwald. Peu à peu, la pluie cesse et nous pouvons quitter les capes. Tant mieux, ça grimpe sec et on transpire allègrement.

Le chemin serpente entre les racines et les souches d'une forêt très touffue, sombre, parsemée de gros blocs de pierre moussus. Partis de 1.500 m, nous grimpons ainsi sans répit jusqu'à une altitude de 2.300 m. Au sortir de la forêt, nous apercevons une jolie petite chapelle. Autour de nous, la montagne fume. Nous grimpons encore un peu juqu'à la Schäfferhütte et aux vestiges des mines de magnésite de Zumpanell. On y voit encore l'entrée des mines, quelques vestiges d'outils, avec des pannonceaux explicatifs. 

Le chemin entame alors une lente descente vers le Stierberg, où il prend la direction plein sud ... à l'opposé de Gomagoi où doit s'achever la randonnée. Pendant un moment, un troupeau de moutons nous suit en bêlant. Nous marchons ainsi jusqu'à la Obere Schäfferhütte, où nous bifurquons à 180°, sur le sentier 19a, le Herrensteig. Celui-ci va  va nous ramener tranquillement à travers une belle forêt  jusqu'à la petite bourgade de Gomagoi, située 900 m plus bas.

Là, nous attendons le bus qui doit nous ramener à notre point de départ. Nous sommes paisiblement installés sur une terrasse à siroter une bière lorsque nous sommes témoins d'un grave accident entre un cycliste et une voiture.

Il faut savoir qu'un fois par an, l'ascension du col du Stelvio est entièrement réservée aux cyclistes, qui peuvent s'en donner à coeur  joie sur le parcours libéré de ses voitures. Et c'est aujourd'hui. Il est 17h30, la route vient d'être rouverte, mais les derniers cyclistes descendent toujours encore. Et à l'entrée de Gomagoi, une longue ligne droite en descente. Devant nous, un carrefour où une voiture veut s'engager pour tourner à gauche. Et c'est le choc : un cycliste qui roulait tête baissée et à très vive allure la percute ! Un pantin de chiffons fait un vol plané et s'affale, désarticulé, quasiment à nos pieds. Une équipe de la Croix-Rouge, qui avait fini son service sur le col et était attablée à la terrasse, intervient de suite. Peu après, arrive un autre véhicule de sécouristes, qui n'hésitent pas devant la gravité des blessures à appeler un hélicoptère. Une dizaine de secouristes s'affairent. Le choc a du êre très violent, comme en témoigne la trace du visage incrusté dans le pare-brise de la voiture, et le cadre (en carbone ! ) du vélo brisé en trois morceaux. L'hélicoptère arrive, se pose dans un pré non loin et on y transporte le blessé. Mais lorsque quittons les lieux pour prendre notre bus, l'hélicoptère n'a toujours pas décollé ... sans doute faut-il stabiliser le blessé.

Nous ne saurons pas s'il s'en est tiré ... il aura eu la chance, dans son malheur, d'avoir pu êre secouru très rapidement.