Maroc
(octobre 2017)
Tafraoute et environs
Journée de détente aujourd'hui à Tafraoute.
Le matin, visite des "rochers peints", une surprenante oeuvre en plein air d'un artiste belge, Jean Vérame.
L'après-midi, découverte de la vallée des Ammeln et de ses villages adossés, voire perchés, dans le Jbel Lekst.
Et bien sûr balade dans Tafraoute, son souk de babouches, ses bazars proposant des tapis et autres objets de la culture berbère.
Tafraoute, les rochers peints
Les rochers peints
Aujourd'hui, nous restons à Tafraoute et ses environs pour une journée cool. Le matin, nous allons visiter les "rochers peints" appelés aussi rochers bleus car le bleu clair est la couleur qui domine. Un chemin carrossable permet d'en faire le tour en voiture, mais nous préférons laisser nos Dacia sur le parking au bord de la route et y aller à pied, ça nous fait une balade sympa dans ce paysage de l'Anti-Atlas. Et on finit par arriver sur le site où un belge, Jean Verame, a créé en 1985 cette "oeuvre" en couvrant de gigantesques roches arrondies avec de la peinture bleue. Il a profité aussi des formes un peu particulières de certaines roches pour les mettre en valeur, ou varier la couleur (vert, bleu sombre, rose ...). Il a dû en utiliser des tonnes, de la peinture !
Bon l'ensemble n'est pas laid, même si la couleur a un peu passé et si des ignares des choses de l'art n'ont pas pu s'empêcher d'apposer leurs graffitis ... C'est en tous cas surprenant. Mais les montagnes ici sont très belles aussi à l'état naturel, sans qu'on les peinturlure.
Au fond du site se trouve une plantation et un jardin qu'un bèrbère arrose parcimonieusement. Et ô miracle, il a organisé une petite terrasse avec quelques tables où il sert le thé. Allez, un petit pour la route avant de regagner nos voitures !
Les rochers peints à Tafraoute
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La vallée des Ammeln
L'après-midi, pendant que certains préfèrent se délasser autour de la piscine, d'autres avides de découvertes vont arpenter la vallée des Ammeln, une tribu Chleuh. Desservie par la route 105, c'est une oasis de montagne qui s'étend sur près de 40 kilomètres au pied du Jbel Lekst qui culmine à 2.278 mètres. Pas loin de 30 villages s'égrènent sur les flancs de la montagne, accessibles par des chemins ou dans le meilleur des cas par des routes qui rayonnent à partir de la route principale.
Nous mettons le cap sur le village le plus reculé et le plus haut, à plus de 1.700 mètres. Ben oui, tant qu'à faire ... Après un passage dans les parcelles colorées de cultures de légumes et d'arbres fruitiers, la route, récente et en bonne état, commence à s'élever. Au détour des virages, on voit le village fortifiè, un igherm, tout là-haut ... La route longe maintenant le ravin et se fait très étroite, très pentue. Nos braves Dacia renâclent un peu, on décide de faire demi-tour là où c'est encore possible. Dommage, la vue de là haut devait être magnifique !
Après avoir rejoint la route principale, on bifurque vers d'autres villages, un peu au pif. En fait on cherchait une source indiquée par des panneaux, mais qu'on n'a jamais dénichée. On fait une halte dans un village, qui semble totalement désert. En fait les habitants se terrent dans leur maison à notre approche ... Même lors de l'appel du muezzin, la mosquée, présente dans chaque village, ne connaît aucune animation. Cette vallée est un coin plutôt sauvage, qui doit être très chouette à parcourir à pied en sautant de village en village sous les flancs du jbel ... mais un guide local est indispensable, on ne voit pas de sentiers marqués.
La vallée des Ammeln
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Le bourg de Tafraoute
Quelques mots aussi sur Tafraoute, un gros bourg d'environ 5.000 âmes qui est un peu la centre d'attraction de cette partie de l'Anti-Atlas. On y trouve donc nombre de services et commerces pour les habitants de la ville et des villages environnants. Il y a bien entendu un souk, et dans le souk une spécificité : le marché aux babouches. Tafraoute se veut un peu la capitale de ces chaussures que portent tous les berbères. Dans les échoppes, les cordonniers les fabriquent devant vous à longueur de journée. J'ai voulu en acheter pour Liam, notre petit-fils, pour le fun (il n'avait que huit mois ...). J'ai choisi un mignon modèle, le plus petit qui existe, dans une belle couleur rouge avec des broderies. Lorsque j'ai dit à l'artisan que Liam était un petit garçon, il a failli me les arracher des mains pour les remplacer par des jaunes, la couleur des hommes ! Il ne comprenait pas qu'on veuille mettre à un garçon des babouches de fille. Il a fini par me les laisser, mais avec un oeil réprobateur ... on ne plaisante pas avec la différence entre hommes et femmes ici !
Les touristes ne sont pas légion et les rabatteurs en maraude les sollicitent sans arrêt, mais gentiment : "viens mon ami, viens voir la boutique de mon frère ... très belles choses, des tapis, c'est pas cher !". On cède de temps en temps pour entrer dans de véritables cavernes d'Ali Baba. Effectivement les tapis sont beaux et même pas trop chers vu le boulot que ça fait ... mais bon, je n'ai pas l'usage d'un tapis, hein ?
Le lendemain, en rentrant des rochers peints, on déambule dans Tafraoute en parlant d'aller manger. Et ça ne rate pas : un berbère nous propose spontannément de nous accompagner au "meilleur restaurant de tajine de Tafroute, mon ami". Allez, suivons-le ... Il nous fait traverser la moitié de la ville pour nous emmener au dit resto ... juste en face du grand bazar où Martine a acheté un tapis hier soir. Le marchand de tapis nous a vite retapissé (oui, elle est facile ...) et vient au resto discuter et s'occuper de l'organisation de notre repas. A croire qu'il est aussi propriétaire des lieux ! Il nous raconte qu'il n'a jamais appris à lire ni écrire dans son bled, mais qu'il sait très bien compter, et que c'est bien ça l'essentiel ... A voir sa bedaine, pas de doute qu'il vit bien !
Dans les rues de Tafraoute
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