top of page
Maroc - medersa Ben Youssef à Marrakech

Maroc

(octobre 2017)
Maroc - medina de Marrakech

Dans la medina de Marrakech

Marrakech

Marrakech, c'est au premier et au dernier jour du voyage. Avant de rentrer, nous avons une journée libre pour découvrir la ville. Nous commençons par visiter le jardin Majorelle, oasis verdoyante en pleine ville. Puis nous retournons dans la médina pour aller au souk Khemis, très authentique et fréquenté surtout par les marrakchis. Prochaine étape : les tanneries, où c'est un peu l'arnaque pour y entrer et surtout en repartir ...

 

Nous visitons après la très belle Medersa Ben Youssef, une école coranique à l'architecture typique et des ornements très ouvragés. Pour finir, nous traversons les souks de Marrakech, labyrinthe de ruelles sombres et étroites regorgeant d'échoppes d'artisanat marocain.  Voilà ce qu'on a pu faire en un jour ... il en faudrait un ou deux de plus !

 

  Arrivée à Marrakech

Premier jour de notre périple au Maroc. Un peu avant 10 heures, on se retrouve à l'aéroport de Dôle Jura (je ne savais même pas qu'il y en avait un dans ce coin). L'aéroport semble avoir été privatisé pour nous : aujourd'hui, les seuls mouvements sont l'arrivée du vol de Marrakech que nous allons prendre dans l'autre sens. Heureusement, l'aéroport, très champêtre, est tout petit. Gros avantage : parking gratuit juste devant ! C'est un vol Ryanair, les personnels navigants passent leur temps à commercer avec les passagers en faisant l'article (ce sont des marocains ...) : boissons, sandwiches, cigarettes, parfums, et même des tickets de loterie à gratter !

 

Il est 13h30 lorsqu'on arrive au très bel aéroport de Marrakech. Les formalités douanières prennent beaucoup de temps, les douaniers sont tatillons. Nouvelle embrouille au moment de prendre possession de nos véhicules de location, des Dacia, ça dure un peu. Bon, il est près de 17 heures lorsqu'on arrive en ville. Notre hôtel, le Cecil Marrakech, est très central, dans une ruelle qui donne sur le place Jemaa el-Fna. Comme il est impossible de s'y rendre en voiture, on se gare comme on peut des des parkings "organisés" dans des cours intérieures où le but des voituriers est d'entasser un maximum de véhicules.

 

On finit par se répartir dans nos chambres avant de faire nos premiers pas sur la fameuse place Jemaa el-Fna. Elle ne déçoit pas par son animation bruyante ! Mais le premier objectif est de faire du change, on se rend sur le passage du Prince Moulay Rachid, une voie piétonne très commerçante avec des officines de change.

 

Plus tard, on sort dîner dans cette même rue à la Perle du Sud, sur une magnifique terrasse. Nous dégustons nos premiers tajines, très bonnes. Avec le service, nous découvrons aussi la gentillesse marocaine. Ensuite, nous faisons un tour sur la place Jemaa el-Fna de nuit. La densité humaine semble encore avoir augmenté ! Beaucoup de marchands, mais aussi des gargottes où touristes et locaux dégustent les plats bon marché cuisinés sur place.  Sans oublier les jongleurs, les conteurs, les dresseurs de serpents ou de singes ...

 

Mais on est fatigués, et après un dernier verre chez un glacier, tous au dodo. Dans notre hôtel, on ne souffrira pas des bruits de la place ... mais des clients de l'hôtel qui discutent bruyamment sur les bancs des terrasses intérieures. 

Marrakech, place Jemaa el-Fna

placez le curseur sur l'image pour voir la légende

Entre Koutoubia et Majorelle

Nous sommes maintenant à la fin du voyage et disposons de toute une journée pour aller à la découverte de Marrakech. On s'organise par petits groupes, selon les centres d'intérêt des uns et des autres. Premier objectif ce matin : les jardins Majorelle. Pour y aller nous passons devant la Koutoubia, la mosquée emblématique de Marrakech, qu'on se contentera d'admirer de l'extérieur. On repousse les offres des conducteurs de calèche, on préfère marcher. 

 

En cours de route, en face du Cyber Parc, on tombe sur l'ensemble artisanal de Marrakech, qui sous l'égide de la Chambre des Métiers locale, donne un très bel aperçu des métiers artisanaux : bijoutier, boisselier, ciseleur sur cuivre, pasmentier, tourneur sur bois, relieur, babouchier, lanternier, maroquinier, potier, tailleur, tisserand, feutrier, cordonnier, dinandier, ferblantier ... et j'en oublie. On peut regarder les artisans à l'ouvrage, pas d'agressivité commerciale, d'ailleurs les prix sont affichés et à priori ne se discutent pas. Ce site est très intéressant et mériterait qu'on y passe bien plus de temps que la petite demi-heure que nous lui avons accordé. Pas mal d'artisans étaient d'ailleurs encore fermés. Mais on se presse un peu pour arriver au jardin Majorelle avant la grande foule. 

Koutoubia et Ensemble Artisanal

placez le curseur sur l'image pour voir la légende

Le jardin Majorelle

Nous arrivons au jardin Majorelle, il y a déjà pas mal de monde, mais ça va il faut un petit quart d'heure pour prendre les billets pour entrer dans ce jardin créé par le peintre Jacques Majorelle dans les années trente autour de la villa où il peignait. Le jardin lui-même avait été conçu comme un tableau impressioniste. Sommes toutes pas très grand, environ un demi-hectare, le jardin est un havre de paix où dominent les chants des oiseaux en plein coeur de Marrakech. Le sens de la visite nous mène depuis la belle fontaine à l'entrée à un parterre où pousse une immense variété de cactées, puis une fontaine carrée aux couleurs vives, dont le "bleu majorelle", le bassin aux nénuphars, les palmiers, les bambous ... Harmonie entre la végétation et l'eau.

 

Le jardin recèle également un musée berbère, qui est en fait l'ancienne villa du peintre et que nous ne visitons pas faute de temps, ainsi qu'une exposition consacrée à Yves Sant-Laurent qui a d'ailleurs ouvert le jour de notre passage. Le jardin Majorelle fait partie depuis 2010 de la fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent. 

Le jardin Majorelle

placez le curseur sur l'image pour voir la légende

Le souk Khemis 

Notre prochaine étape sera pour le souk de Khemis, que nous a chaudement recommandé le concierge de notre hôtel ... "très authentique" selon lui. On longe la muraille de la medina pour monter jusqu'à la pointe nord, où nous y entrons par  Bab Layadi (bab = porte). Et tout de suite on plonge dans un autre monde ! Des ruelles gorgées d'échoppes remplies d'articles hétéroclites de la vie courante locale : meubles, matelas, lanternes, ustensiles ménagers ... le tout dans un impressionnant bric à brac qui déborde sur la rue et où on a l'impression qu'on peut trouver tout ce qu'on veut.

 

Ici ou là des grillades en pleine air enfument les passants. Des marchands d'oranges tirent leur carriole à bras. Le transport des objets lourds se fait avec une charrette tirée par un âne. Des artisans métalliers ou menuisiers travaillent à même la rue devant un atelier sombre. Pour la soudure, ils se protègent les yeux avec des lunettes de soleil ou un casque de moto ... Ce n'est pas du tout un souk pour touristes (on n'en croise d'ailleurs quasiment pas), ce ne sont que les locaux qui viennent s'approvisionner ici, dans les rues bruyantes et grouillantes de monde. Allez, il avait dit vrai le portier : c'est authentique en diable.  

Dans les souks de Khemis

placez le curseur sur l'image pour voir la légende

Les tanneries de Marrakech

La matinée avance et nous voulons encore visiter les tanneries, un quartier réservé du côté de la porte Bab Debbagh. On essaye de s'orienter sur notre plan lorsqu'un gars, qui avait compris notre but, nous accoste et nous propose de nous y mener, argumentant qu'on n'y arrivera pas tout seul, qu'il faut montrer patte blanche pour y prénétrer etc . Bon, on se laisse convaincre, on le suit. Après des tours et détours (à mon avis il en rajoutait), on arrive devant une grande porte, où est posté un autre type. Palabre entre les deux (ils doivent se mettre d'accord sur le pourboire, sans doute ...) puis le gardien nous fait entrer et nous confie à un troisième gars, qui va nous mener à travers ce dédale de cuves et de peaux en plein air.

 

L'odeur n'est pas si pestilentielle que çà, même si ça fouette un peu ... notre gardien nous donne des feuilles de menthe à se coller sous le nez. Il nous explique les différentes étapes du tannage, depuis les peaux brutes qui s'amoncellent ici et là jusqu'au cuir fini après plusieurs passages dans différentes cuves. Les ouvriers pataugent pieds nus dans les cuves où baignent les peaux dans un mélange de d'eau, de chaux vive, de fiente de pigeon et de sel. Les conditions de travail feraient hurler nos syndicalistes ... ça sent la misère ici. Personnellement, je suis déçu de ne pas avoir vu l'explosion de couleurs des peaux en cours de teinture dans les cuves, comme je me l'imaginais.

 

Bon, on aura vu des tanneries. Lorsqu'on ressort, notre premier guide nous chope pour visiter une boutique. On n'est pas très chaud pour y entrer, mais il se montre assez pressant. Allez, un marchand très affable nous accueille, tournée de thé à la menthe, démonstration de travail du cuir. Puis le marchand ferme la porte (pas bon ça ...) et nous propose des sacs, des poufs, des tapis, des tentures. De beaux articles certes mais on n'est pas venu pour acheter, d'autant que les prix sont "spécial touristes". Avec une technique de vente bien rodée, le marchand a repéré le "maillon faible" du groupe qui a accepté de lui confier un prix auquel il achèterait ... tellement décalé par rapport au prix demandé qu'il s'est dit que jamais le marchand n'acceptera. Eh bien si, à force de salamalecs et après qu'on ait fait mine de sortir, il accepte ! Notre camarade est bien embêté et refuse l'achat, du coup le marchand n'est plus aimable du tout et on a toutes les peines du monde à s'échapper sous ses imprécations virulentes.

 

Mais à peine dehors nous attend notre "guide" qui réclame un pourboire astronomique : ben oui, faut payer les autres parties prenantes, les syndicats des tanneurs, qui ont de grandes familles à nourrir etc ... Là, même en résistant on lâche un peu plus de dirhams que prévu ! On dégage sans trop se retourner, le gars continuant à nous gueuler après ... 

placez le curseur sur l'image pour voir la légende

Essaouira à l'aube

Dans les tanneries de Marrakech

placez le curseur sur l'image pour voir la légende

La Medersa Ben Youssef

Après les tanneries, nos pas nous ramènent vers le centre et la Place Jemaa el-Fna. Nous passons devant la Medersa Ben Youssef, que nous décidons de visiter. Mais avant cela, nos estomacs criant famine, nous allons déjeuner. On déniche un resto au fond d'une cour où s'alignent des ateliers d'artisans et on monte sur la terrasse, très calme et fort sympa. 

 

Une medersa est une école coranique destinée à assurer l'enseignement de diverses sciences, mais essentiellement la théologie, permettant ainsi la diffusion de la doctrine religieuse. Les élèves étaient logés dans la medresa pour se consacrer entièrement à leurs études. La Medersa Ben Youssef a été fondée par le sultan Abou el-Hassan au 15ème siècle et devint sous l'impulsion de Moulay Abdallah la plus importante école coranique du Maghreb au 16ème. 

 

Lorsqu'on entre dans la medresa aux toits couverts de tuiles vernissées vertes, on tombe sur une vaste cour intérieure dallée de marbre, avec une piscine centrale pour les ablutions. Longée sur les côtés par des couloirs en arcade, elle donne sur la salle de prière constituée de trois nefs. Le plafond de la coupole en cèdre peint ouvragé est remarquable. De manière générale, les façades et piliers sont ciselés de très beaux motifs ornementaux en stuc et en zellige, de la céramique murale polychrome. Le bois de cèdre, joliment sculpté, est également très présent dans le décor, notamment à l'intérieur : plafonds, portiques, linteaux, balustrades ... 

 

Lorsqu'on pénètre à l'intérieur des bâtiments, on peut visiter les chambres où logeaient les étudiants, qui pouvaient être jusqu'à 900 pour 132 chambres ... Organisées autour de puits de lumière, les chambres ne sont pas vaiment grandes et ne disposent que d'une toute petite fenêtre. Plusieurs ont une sorte de mezzanine qui est dans l'obscurité totale.  Autant les bâtiments et la salle de prière sont décorés de manière somptueuse, autant les chambres sont monastiques. En tous cas, la visite de cette medersa vaut le coup pour sa richesse architecturale typique du maghreb. 

 

La medresa Ben Youssef

placez le curseur sur l'image pour voir la légende

Les souks

Nous poursuivons notre chemin vers la place Jemma el-Fna et traversons les souks de Marrakech. C'est un impressionnant labyrinthe où les échoppes débordent sur les ruelles étroites et sombres. On peine à voir le jour, ici ou là un rai de soleil vient frapper les marchandises. La foule colorée se bouscule dans les allées principales, des vélos et quelques scooters essayent de se frayer un chemin. 

 

Les souks sont organisés par corps de métiers : bijoutiers, dinandiers, maroquiniers, selliers, vanniers, épiciers, tapis, tissus, poteries ... Ambiance très différentes du souk Khemis où nous sommes passés ce matin : l'endroit est essentiellement marchand, il y a pas mal de touristes, on s'interpelle, les commerçants invitent les chalands à regarder leurs étals ... Bien sûr aucun prix affiché : l'art de la négociation est indispensable pour acheter ici. Mais malgré cette effervescence, l'ambiance devient vite intimiste lorsqu'on s'aventure dans les ruelles perpendiculaires.

 

Expérience intéressante mais peu attiré par le magasinage comme disent nos cousins québecois, je revis lorsqu'on nous sortons des souks. On tombe sur la place des épices, où se tient un marché. On monte sur une terrasse boire un coup pour nous rafraîchir. Une bière ce serait trop bon, là ... mais ce sera jus de fruits.

Dans les souks de Marrakech

placez le curseur sur l'image pour voir la légende

Voilà, retour à l'hôtel, bien fatigués mais contents de la journée. Une bonne douche, puis on range un peu des bagages, car demain c'est le retour. Le soir on va dîner au même resto que lors de notre arrivée (c'était très bien, alors pourquoi changer ?), un dernier verre autour de la place Jemma el-Fna et au dodo. Car nous avons reçu des SMS de  Ryanair nous demandant d'être à l'aéroport au moins 3 heures avant le départ ... ce qui nous ferait quitter l'hôtel à 3 heures du matin. Intox ou vrai besoin ? on en discute mais dans le doute on choisit la prudence (de toutes manières on aurait peu dormi).

 

Et à 3 heures tapantes, un taxi (oui, un seul pour 11 personnes et tous leurs bagages) nous attend au début de la place. On empile les bagages au chausse-pied, on s'entasse sur les banquettes à la marocaine et c'est parti. Effectivement à cette heure matinale, il n'y a pas d'encombrement aux contrôles d'entrée dans l'aéroport ... mais on est loin d'être les premiers dans les files d'enregistrement. Vol sans histoire (non, je n'ai pas acheté de tickets à gratter, contrairement à ma voisine qui a dû claquer au moins 30 euros ... sans rien gagner, le stewart en rigole encore). Arrivée à Dôle où on se quitte, la boîte pleine de photos et la tête pleine d'images et de souvenirs.  

bottom of page