Même si le soleil est encore très discret, au moins on n'est pas noyé dans le brouillard et le temps est sec. Nous allons jusqu'au fond du Mutterbergtal, prendre le premier tronçon des télécabines. Notre objectif du jour est de monter au Peiljoch, puis de redescendre par la Sulzenau Hütte et finir par les chutes réputées de Grawa, dont on a d'ailleurs déjà une belle vue depuis la route.

 

La montée vers le Peiljoch s'avère vite plutôt raide, tantôt sentier bien marqué, tantôt passage dans des étendues de blocs rocheux branlants. Par endroits, des filins d'acier sécurisent le parcours et permettent de se hisser plus facilement. Lorsqu'on arrive au col du Peiljoch (2.672 m), on se retrouve d'abord au milieu d'une myriade de cairns : des petits, des grands, des pointus, des pyramidaux ... Puis on aperçoit les glaciers, le Sulzenauferner, la plus grand, et la Fernerstube. Au dessus des glaciers se dessent les sommets les plus élevés du Stubaital : le Zuckerhütl ("petit chapeau de sucre") à 3.507 m et le Wilder Pfaff à 3.456 m qui est sur la frontiète italienne.

 

Le Sulzenauferner est assez crevassé, il semble par endroits labouré de griffures géantes. On voit au loin un type se promener sur le glacier et sauter par-dessus les crevasses ... en short et tee-shirt. Le bas du glacier finit en falaises qui se découpent en lamelles et viennent mourir dans le Eissee, un petit lac aux eaux grises alimenté par la fonte de la glace. Avec un peu d'imagination, et en  remplaçant le gris par le bleu, on pourrait se croire en Patagonie ....

 

Nous descendons ensuite vers la Sulzenau Hütte en suivant le Wildwasserweg à travers les moraines où les eaux du ruisseau s'étalent directement sur la roche. Et on se dit que cette vallée était sans doute il y a cent ans encore couverte de glace. Nous faisons la petit crochet vers le joli petit lac aux eaux vertes du Blaue Lacke. Puis déjeuner à la Sulzenau Hütte (accompagné d'un bruit de bétonnière, car rénovation en cours).

 

On attaque la descente vers le Mutterbergtal, d'abord en lacets bien raides, puis complètement à plat dans la jolie vallée du Sulzenau bach qui se termine par la Sulzenau Alm. Le paysage change ensuite, puisque après avoir longé le Sulzenaubach, le sentier descend dans la forêt, en lacets serrés et raides. Comme il a pas mal plu, le sol est bien détrempé : on patauge dans la boue et glisse sur les racines des arbres. Les zones les plus marécageuses sont équipées de traverses en bois. Vers le bas, on commence  entendre la rumeur de l'eau vant de tomber sur une première plate-forme donnant une vue du Grawa Wasserfall.

 

La cascade, haute de 180 m, se caractérise surtout par sa largeur de 85 m. Elle ne tombe pas verticalement, mais semble rebondir sur toute la largeur du mur rocheux. Le spectacle doit être assez fabuleux à la fonte des neiges ! Un peu plus bas, une seconde plateforme est équipée d'une terrasse avec des chaises longues en bois, car cette cascade produit un aérosol alvéolaire dont l'inhalation aurait des effets bénéfiques sur le corps ...  Pour finir, il nous faut regagner la Mutterbergalm où nous avons laissé la voiture. Un retour qui tire en longeur, qui monte malgré tout ... et en plus, il commence à pleuvoir.

 

Au global, une belle randonnée, très variée, avec la grimpette vers le Peiljoch, sa forêt de cairns, les glaciers très proches, la vallée du Sulzenaubach et la descente en forêt qui débouche sur les chutes de Grawa.