
Sur la Saône
( août 2013)
J 1

Nous quittons la base nautique Nicols de Port sur Saône (1/5)

Premiers paysages vus depuis le bateau (2/5)

En tous cas, on rigole bien ! (5/5)

Nous quittons la base nautique Nicols de Port sur Saône (1/5)
De Port/Saône à Rupt/Saône
Première journée de navigation. Nous récupérons notre bâteau à Port sur Saône, et c'est parti pour la descente de la Saône. Premiers pas dans le pilotage de la pénichette, premières écluses, premières frayeurs ... avec la rencontre inopinée d'un pêcheur !
Une curiosité aussi : le tunnel de St Albin ... vaut mieux savoir viser ! La journée se termine avec la visite de Rupt sur Saône. Nous accostons juste après le très joli pont de Chantes pour visiter le village : son château, son église, son monument aux morts, son lavoir ... Puis premier apéro à bord, au soleil couchant, dîner, et expérimentation de nos cabines pour la première nuit à bord.
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Les filles attachent les aussières à la bitte (1/3)

On accompagne le bateau en donnant du mou lorsque l'eau descend (2/3)

A la sortie du tunnel de l'écluse St Albin ... un parcours sinueux (7/7)

Les filles attachent les aussières à la bitte (1/3)
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Nous récupérons Gaby et Michel à Obernai, le temps d'optimiser un peu le rangement du coffre, puis en route pour Port sur Saône que nous atteignons en fin de matinée. D'abord, un petit tour chez Nicols, où nous avons loué la pénichette, histoire de leur faire un petit coucou et s'assurer que le bateau sera bien prêt pour 14 heures. Pas de souci, nous retournons donc "en ville" pour déjeuner. Michel entre dans les commerces, questionne les locaux pour trouver une bonne adresse. Les restos ne sont pas si nombreux, et nous allons à La Pomme d'Or, qui se révèle plus tôt pas mal.
Il est 14h, nous avons hâte de naviguer. Après les formalités, le gars de Nicols nous montre le fonctionnement du bateau ... comme nos amis sont des habitués de la navigation fluviale, nous pouvons sauter l'étape d'initiation au pilotage par le personnel de la base. On charge bagages et victuailles (les supermarchés seront rares en chemin ...) sous un soleil de plomb.
Cà y est, parés à la manoeuvre ... larguez les amarres ! Hélène et moi étant néophytes, c'est bien volontiers que nous laissons Michel piloter et Gaby s'occuper du reste (car nous le verrons au long de la croisière, il y a un peu de boulot). Et très vite, nous arrivons à notre première écluse. Là aussi, nous commençons par observer nos amis, aguerris à l'exercice. C'est tout juste si on ose prendre en main une de ces cordes (appelées aussières dans le jargon des navigateurs).
Le paysage verdoyant défile sous nos yeux, paisible et magnifique. Bon, pas d'écluse à l'horizon, Michel me cède les commandes. En fait, c'est assez simple à priori : un grand volant (la barre ça s'appelle) et une manette des gaz : on pousse vers l'avant, ça avance, vers l'arrière, ça recule ... ou plutôt ça ralentit. Les premiers mètres se passent bien, nickel.
Peu après Chemilly, je m'offre la frayeur de la journée. Les berges sont plantées d'arbres dont les branches tombent jusque dans l'eau. A l'approche d'une courbe, j'entends crier. De plus en plus fort ... Je ne comprends pas ce qui se passe. Une fois passé les arbres qui masquent la courbe ... enfer et damnation : des pêcheurs avec des lignes qui vont jusqu'au milieu de la rivière. Marche arrière toute, grand coup de barre à gauche, mais trop tard : j'embarque une ligne, qui évidemment se prend dans l'hélice. Le pêcheur hurle de plus belle "P... bande d'abrutis (et quelques autres épithètes plus fleuries), c'est de la tresse !". De la tresse ? c'est quoi ça ? "ça vaut 200 Euros" crie l'autre hystérique.
Michel garde son calme et après quelques efforts réussit à dégager la ligne de l'hélice, tandis que le pêcheur en tranche un bout de son côté. On lui balance un billet de 100 Euros sur la berge, le ton baisse un peu (pour ce prix là, le gars pourra toujours offrir le resto à sa copine s'il rentre bredouillle ...)
A la première courbe, je tourne le volant à droite ... mais rien de se passe ! je tourne davantage, toujours rien. Mais d'un coup le bateau tourne, mais nettement trop, ça part vers la berge. A gauche toutes ! un tour de volant puis deux ... et notre bateau vire sec vers la gauche ... je ne sais plus où mettre le la barre pour aller tout droit. Heureusement que la Saône est large. Michel se marre ! Il me montre un petit manomètre sur le tableau de bord qui indique où en est la barre. Tout finit par rentrer dans l'ordre. En fait, piloter un bateau, c'est comme conduire une voiture sur la neige : il faut beaucoup anticiper et tourner le volant avec beaucoup de doigté, tout en finesse.
Voilà de quoi je me suis traité après la rencontre avec le pêcheur !

Allez, on repart (j'ai laissé les commandes à Michel ...), l'hélice ne semble pas avoir souffert. La morale de l'histoire : primo, on n'est pas en voiture, tu ne serres pas ta droite, mais tu navigues plutôt au milieu de la rivière. Et deuxio, si tu vois un pêcheur, tu coupes les gaz et file vers l'autre rive !
Nous laissons à notre droite Scey sur Saône (on ne peut pas naviguer sur toute la boucle, un canal de dérivation permet d'éviter la difficulté). Prochain intermède : le tunnel de St Albin. Là aussi, nous sommes sur un canal de dérivation qui évite toute une boucle non navigable passant par Traves. Le tunnel fait 680 mètres de long. Nous avons de la chance : le feu est vert. Construit entre 1839 et 1877, le tunnel est plutôt étroit. En ces temps là, les mariniers (dont les péniches n'étaient pas motorisées) ne pouvaient pas faire avancer le bateau dans le tunnel en utilisant les chevaux : il n'y avait pas de chemin de halage ! Et donc ils le tiraient avec des chaines scellés dans les parois du tunnel. Et contrairement à aujourd'hui, il n'était pas éclairé ! Bon, ça demande quand même un peu de concentration pour mener le bateau bien droit sur quasiment un kilomètre de canal à peine plus large que lui.
Encore une petite écluse, et nous passons le joli pont de Chantes, après le lequel nous nous amarrons pour passer la nuit. Mais avant de dîner, nous allons nous dégourdir les jambes dans le village de Rupt sur Saône.
Rupt sur Saône
Depuis la Saône, la première chose qu'on aperçoit de Rupt, petit village de 120 habitants, est le donjon d'un château. C'est tout ce qui reste d'un château-fort construit au XII ème siècle par la famille de Pesme, affiliée aux Comtes de Bourgogne. Le reste a été détruit pendant la révolution. Subsiste aussi le "petit château" datant du XVII ème siècle et qui est une propriété privée.
A voir également une belle église, avec un joli clocher comtois aux tuiles vernissées. Située en hauteur, elle offre une belle vue sur la Saône et les environs. Dans le village on trouve aussi un lavoir, et quelques maisons anciennes. Mais de commerce, point !

Rupt sur saône vu depuis la Saône (1/12)

Le donjon du château (2/12)

Un décor gentiment rétro (12/12)

Rupt sur saône vu depuis la Saône (1/12)

Notre bateau amarré près du pont de Chantes (1/8)

Le joli pont de Chantes (2/8)

Le soleil se couche sur la Saône (8/8)

Notre bateau amarré près du pont de Chantes (1/8)
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Retour au bateau, pour prendre notre premier apéro à bord, sur la pont avant. Apérol-bière pour les filles, pastis pour les mecs. Là, c'est vraiment bon, les vacances ... ce calme, sur l'eau en pleine nature : c'est trop bien. Le ciel se met à rougeoyer au soleil couchant. Il commence cependant à faire frais, et nous allons dîner dans la cabine. Si celle-ci n'est pas géante, on peut malgré tout bien s'organiser pour préparer le repas (une fois qu'on s'est rappelé où on a rangé les denrées et qu'on a bien repéré où se trouvent les ustensiles).
On traîne un peu après le repas pour échanger nos impressions après cette première journée de navigation, et puis c'est l'heure du dodo. Moi qui suis un peu claustrophobe, j'appréhendais l'étroitesse de la cabine, mais en fait on a très bien dormi ...
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en bleu, l'itinéraire de la navigation
carte extraite du guide fluvial
Bourgogne Franche-Comté
(éditions du Breil)
On voit nettement les canaux de dérivation (c'est quand c'est tout droit) qui évitent des boucles de la Saône qui ne sont pas navigables, tout simplement car l'eau n'est pas assez profonde.
Ces portions sont indiquées en bleu clair sur la carte et il y a un trait noir qui en interdit l'accès.
Le tunnel de St Albin fait très exactement 6,60 m de large