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Sur la Saône

( août 2013)

J 4

Pontailler - Auxonne 

​Ce matin, nous partons pour Auxonne, qui sera le point le plus éloigné de notre base de départ, Port sur Saône. En effet, c'est là qu'il faudra restituer le bateau, et comme nous sommes déjà en milieu de semaine, il faut penser à rebrousser chemin.

 

Nous visitons Auxonne, une petite ville plutôt sympa, avec comme points marquants son église, son hôtel de ville, sa halle, son château et ses portes. Et une fort belle boucherie où nous avons pu acheter de bonnes choses. Petit arrêt à Lamarche, puis navigation jusqu'à notre halte pour la nuit dans un bras mort de la Saône, où on se sent en communion avec la nature.

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Le réveil sur la berge près de Pontailler est un peu brumeux, mais le temps du petit-déjeuner, le soleil s'impose lorsque nous reprenons la navigation. Nous passons Lamarche, où nous avons prévu de nous arrêter au retour, et c'est en milieu de matinée que nous atteignons Auxonne.

Auxonne

Gros bourg de près de 8.000 habitants, Auxonne nous apparaît bien plus dynamique que Gray : des commerces variés, des rues animées ... bref d'un abord plutôt accueillant. Nous visitons d'abord l'église Notre-Dame, en pierre blanche et qui a connu différents stades de restauration. Elle est notamment dotée d'un clocher tors, c'est à dire légèrement vrillé, qui semble avoir été ajouté à poste- riori. Sur la place d'Armes, une statue de Bonaparte, qui a été élève à l'école d'artillerie. Et l'hôtel de ville, avec sa façade de brique, ancien logis des Ducs de Bourgogne. Ici ou là, des maisons avec des colombages typiquement bourguignons. Un peu plus loin, les halles couvertes, ancien arsenal d'artillerie

 

Plus bas dans la ville,  mais nous n'avons pas poussé jusque là, le château d'Auxonne, la porte de Comté à l'entrée est de la ville, la Porte Royale à l'entrée nord. 

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Nous en profitons pour regarnir notre garde-manger dans les commerces de centre-ville ... ça change des supermarchés ! On dégotte une boucherie où tout nous fait saliver : viandes, pâtés, charcuterie ... Le boucher est célèbre ici pour son jambon persillé, et c'est vrai qu'il va s'avérer excellent ! On prend aussi des provisions de fruits et de légumes chez un primeur.

 

Retour au bateau, on repart pour déjeuner un peu plus loin en faisant honneur aux victuailles achetés à Auxonne. Ensuite, un peu de navigation avant de s'arrêter à Lamarche pour une promenade digestive. De style gothique, son église Saint Barthélémy se distingue par deux clochers. La petite histoire dit que le clocher prévu à l'origine étant plus haut que celui de l'église de Dijon, le clergé de l'époque exigea un clocher plus petit. L'architecte dessina alors deux clochers, chacun de la moitié de la taille de celui prévu !

       
Comment passer une écluse ?

 

Le parcours de la navigation est parsemé d'écluses. Sur ce coin de la Saône, elles sont toutes automatiques. Selon le cas il y a ou non un éclusier pour veiller sur l'écluse. Premier point : il faut signaler son approche et déclencher le mécanisme. Pour cela, l'un des équipiers attrape une perche en caoutchouc qui pend au milieu de la rivière quelques dizaines de mètres avant l'écluse, et la tourne.

 

Deuxième point : il faut observer  le feu. Vert, on peut passer, rouge, l'écluse est déjà occupée, il faut patienter jusqu'à ce que le feu clignote avant de passer au vert. Et patienter n'est pas toujours si simple, car nous sommes sur une rivière et il y a du courant. S'il y a une bitte, on peut s'y attacher, sinon on manoeuvre pour stabi- liser le bateau (parfois on fait même des tours dans l'eau).

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Ca y est, c'est vert, la porte de l'écluse est ouverte. Il faut s'avancer, à vitesse réduite, pas trop quand même car il faut bien viser pour entrer dans l'écluse et plus la vitesse est faible, moins le gouvernail dirige. Voilà, le bateau est dans l'écluse. Il est recommandé de s'avancer vers la porte opposée, pour laisser de la place  le cas échéant à un autre bateau.

 

Ensuite, il faut stabiliser le bateau, pour qu'il ne bouge trop lors des mouvements de l'eau. On distingue les écluses "montantes" (on remonte la rivière) où l'eau remplit l'écluse et fait monter le bateau, et les écluses "avalantes", où c'est tout l'inverse. Dans une écluse avalante, c'est assez facile de faire passer une aussière à l'avant et à l'arrière autour d'un bitte. Mais le même exercice dans une écluse montante est plus délicat : on est tout en bas des bajoyers (les murs) et soit un équipier monte par une échelle, soit si c'est pas trop haut, on y arrive en utilisant les gaffes (si on a de la chance, il y a un éclusier et on peut lui lancer les aussières). Il ne faut bien sûr pas fixer les cordes aux bittes, mais les faire coulisser au fur et à mesure que le bateau monte (ou descend) pour qu'il reste calé le long du bajoyer. Et surtout (erreur du débutant), ne pas faire passer les aussières sous le bastingage mais au-dessus, pour ne pas l'arracher.

 

On attend que le sas se remplisse (ou se vide), ce qui est sommes toutes assez rapide. La porte avant peut alors s'ouvrir, il ne reste plus qu'à sortir, toujours à vitesse réduite et en stabilisant bien le bateau (il peut y avoir quelques remous). Voilà ... la première fois, le pilote serre les fesses, l'équipier débutant ne sait pas bien quoi faire de ses cordages, mais l'expérience vient très vite, et ensuite c'est un plaisir de passer les écluses. Ne pas oublier quelques mots avec l'éclusier s'il y en a un, voire un petit pourboire selon son action.

       

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Après la halte à Lamarche, nous reprenons la navigation. Nous avons déjà emprunté cette partie de la Saône, mais aller dans l'autre sens donne une autre perception des paysages. Nous remontons la Saône jusqu'au pk 266, où nous décidons de passer la nuit dans un bras mort qui finit en cul de sac vers le hameau de La Loge. Nous partons explorer ce bout de rivière, mais très vite on se fait alpaguer par des pêcheurs qui s'apprêtent à passer la nuit à taquiner le goujon (et les canettes de bière ?). Le ton monte, ils sont énervés (décidément, la pêche n'adoucit pas les moeurs ...). On bat en retraite et on s'amarre plutôt vers le début du bras mort.
 
On y passe une soirée paisible, très zen dans ce havre de paix. De temps à autre, une voiture pousse jusqu'au bout du chemin : des amoureux qui cherchent un coin tranquille ? Mais qui s'en retour nent lorsqu'ils voient notre bateau. Au réveil, le coin est sublime : le soleil sur un fond de brume, la verdure partout, des hérons perchés sur les nénuphars ... le petit-déjeuner est un plaisir. 

en bleu, l'itinéraire de la navigation

carte extraite du guide fluvial

Bourgogne Franche-Comté

(éditions du Breil) 

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