
Séjour en Croatie - lacs de Plitvice
( août 2005)




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La première étape de notre périple en Croatie est réservée aux lacs de Plitvice, pour lesquels nous avons prévu deux jours de visite. Il s'agit en fait d'un parc national, Plitvička Jezera en croate, situé sur un plateau karstique et contitué de 16 lacs reliés par un entrelac de rivières et surtout de cascades. Le tout dans une belle forêt, qui est laissée à l'état naturel. Le site est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.
On distingue les lacs "supérieurs" (Proscansko, Ciginovac, Okrugljak, Veliko, Malo, Batinovac, Galovac, Gradinsko, Kosjak ...) et les lacs "inférieurs" (Milanovac, Gavanovac, Kaluderovac, Novakovića Brod). Généralement, on accorde une journée de visite aux lacs supérieurs et une autre aux lacs inférieurs. Le site est plutôt bien fait, avec deux entrées et près d'une dizaine de circuits aménagés permettant de visiter les lieux et d'en avoir des points de vue magiques.
Tantôt sentier en planches de bois qui grimpe le long d'un ruisseau bondissant joyeusement sur les rochers moussus ... tantôt passerelle en rondins de bois qui semble flotter sur les lacs en serpentant à fleur d'eau. Ou encore sentier qui grimpe dans les collines calcaires et donne accès à des promontoires offrant une vue plongeante ...
Pour faciliter les déplacements, des bateaux électriques permettent de traverser le lac Kosjak, le plus étendu, et un "petit train" permet de relier les points de départ des sentiers.

Notre première journée est consacrée aux lacs supérieurs. Dès qu'on a traversé le lac Kosjak, on plonge dans une ambiance très particulière : la forêt d'un vert tendre, de petites étendues d'eau transparentes couleur éméraude, des ruisseaux qui dévalent le long du sentier ... et chaque fois, en haut de la pente, on arrive à un autre lac, qui semble se terminer par une paroi d'où l'eau sourd en multiples cascades. Si celles-ci ne sont ni très hautes ni très violentes, elles étonnent par leur nombre : on a l'impression que partout, la roche, du travertin (un tuf calcaire), fuit à travers la frondaison verte ...
Nous sommes en admiration devant la couleur des eaux du lac sous les cascades : un vert qui joue de nuances entre émeraude et turquoise ... c'est magnifique ! Et une limpidité absolue : de nombreux poissons frétillent sous la surface et on distingue nettement les fonds. Parfois le sentier grimpe et la vue permet alors d'englober ce système de lacs communicants.




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Le lendemain nous partons explorer les lacs inférieurs. Nous déambulons d'abord sur les sentiers en planches tournicotant au ras de l'eau turquoise, entre les roseaux et les parois de travertin d'où jaillissent les cascades (appelées Prštavci en croate) ... plus impressionnantes quand on est juste en-dessous que lorsqu'on les voir de loin ! Notre parcours s'élève ensuite et va de promontoire en promontoire. On surplombe ainsi les petits lacs turquoise qu'on voit se déverser l'un dans l'autre, le tout entouré de forêt. On aperçoit aussi les passerelles en bois sur lesquelles nous cheminions ... ce qui permet de se rendre compte qu'on n'était pas vraiment tout seuls sur le site en ce mois de juillet. Au bout d'un moment, on arrive devant la cascade Veliki, la plus haute chute du parc. Au-delà, le système de lacs se poursuit par la rivivière Plitvica, qui creuse son cours dans les gorges calcaires. Le site comporte aussi quelques grottes, comme la grotte Šupljara, mais que nous n'avons pas eu le temps de visiter.
En tous cas, le parc national de Plitvice mérite une visite, absolument ! c'est beau ... tout simplement

Quelques points d'étonnement aussi par rapport à la vie en Croatie.
Sur la route, en venant, nous avons été surpris par le nombre de maisons abandonnées, criblées de traces de balles, de tirs d'obus, voire partiellement brulées ... les vestiges d'une guerre civile entre croates et serbes, qui s'est achevée il y a moins de 10 ans lorsque nous y étions et dont les traces restent visibles.
A propos de route, la conduite des croates n'est pas de tout repos : ça dépasse n'importe comment, sans visibilité et en faisant fi des lignes blanches. S'il y a quelqu'un en face, c'est simple, on se rabat. Au début tu as du mal à supporter ces queues de poisson à répétition, puis tu t'habitue et dès que quelqu'un te dépasse, tu ralentis et laisses instinctivement de l'espace avec la voiture qui précède ... au cas où !
Et cette conduite amène des accidents : nous avons vu en direct, juste avant le gîte où nous logions, une voiture qui dépassait (au delà de la ligne blanche évidemment) heurter un camping-car arrêté pour tourner à gauche. Le choc fut violent au point de renverser le camping-car. Et oh surprise, le conducteur de la voiture fautive avait changé lorsque les gendarmes sont arrivés : Monsieur était totalement ivre et ne tenait plus debout, sa femme a tout endossé.
Et lorsque nous avons voulu témoigner (ma belle-soeur qui était du voyage est d'origine serbe et parle le croate) ... les gendarmes ont fait semblant de ne rien comprendre ... le conducteur (qui ronflait ...) n'a pas été inquiété ! Du coup nous avons aidé les occupants du camping-car (des français de la région nantaise) à trouver un abri pour la nuit et arranger un remorquage de leur véhicule inutilisable (un joyeux bordel à l'intérieur de vaisselle renversée et de provisions éparpillées ...).
Faut-il d'ailleurs s'étonner de l'état alcoolisé de certains, lorsqu'on voit qu'à l'issue du petit déjeuner servi dans le jardin par nos hôtes (très sympa au demeurant), c'est tournée obligatoire (pour les hommes au moins) de slivovice, un alcool fait à partir de questsches (des prunes) qui titre 45° s'il est acheté dans le commerce, mais bien plus lorsqu'il est issu de distillation maison ...
Et le matin, juste après le café et le pain beurre-confiture, c'est mortel, ça brûle les boyaux !