
Séjour en Croatie - Dubrovnik
( août 2005)




cliquez sur l'image pour voir le diaporama
C'est assez tôt que nous partons de notre île de Korčula pour aller visiter Dubrovkik. En effet, il faut d'abord prendre le ferry pour atteindre Orebić, puis traverser toute la presqu'île de Pelješac avant de rejoindre la route côtière qui nous mène jusqu'à l'ancienne Raguse. Jolie route au demeurant qui offre de superbes panoramas sur l'Adriatique à travers la montagne boisée et les falaises calcaires. Mais en arrivant à Dubrovik, les difficultés commencent : tous les parkings sont pleins, on s'aventure dans des ruelles qui grimpent en se faisant de plus en plus raides et étroites. On finit pas stationner sur une petite plate-forme qui semble en équilibre au-dessus des maisons. Les passagers descendent avant de se garer, car c'est à pic côté droit ! En tous cas, la vue sur la baie et la vieille ville est magnifique.

Le Palais Sponza (1/10)

La Placa, ou Stradun (2/10)

La Tour de l'Horloge (10/10)

Le Palais Sponza (1/10)
Nous entrons dans la vieille ville côté est, par la Porte de Ploče, surmontée de la statue de Ste Blaise, le patron de la ville. On tombe rapidement la place de la Loge, la Luža, qui tient son nom de la loggia qui s'y dresse. Au coeur de la ville, c'était la place du marché. Donnant sur la Luža, le magnifique Palais Sponza, typique de l'architecture locale alliant les styles gothique et renaissance. Très élégant avec ses arcades et ses fenêtres à ogives, il abritait autrefois la douane et l'hôtel de la monnaie. Il contient désormais les archives de l'ancienne ville-état de Dubrovnik.
Juste à côté, la Tour de l'Horloge, rectiligne et droite comme un crayon, marque le début de la Placa, qu'on appelle ici Stradun. Cet ancien bras de mer, qui a été comblé au 11ème siècle, est la rue principale de la cité. Elle traverse toute la vieille ville jusqu'à la Porte Pile, à l'opposé. Il se dégage de cette rue et des bâtiments qui la bordent une unité architecturale, que l'on doit à la reconstruction qui a suivi le tremblement de terre de 1667.
cliquez sur l'image pour voir le diaporama
Les autorité avaient alors imposé aux habitants d'utiliser la même pierre de Dalmatie et des respecter des critères de hauteur de de forme de façade, créant ainsi cette harmonie. C'est une promenade très agréable, avec cette pierre quasiment blanche et les grandes dalles en marbre du sol qui sont luisantes tant elles semblent lustrées par les pas. Cafés, terrasses et boutiques atirent les touristes.
Il ne faut pas hésiter à s'aventurer dans les ruelles pavées, étroites et tapies dans l'ombre des maisons. Celles orientées au nord grimpent vers les remparts. Au bout de la Placa se trouve l'étonnante fontaine Onofrio (la "grande", il y en a une "petite" sur la place de la Loge). Ce bassin à seize côtés, surmonté d'une coupole, est l'extrémté d'un aqueduc qui amenait à la ville les eaux de la Dubrovacka. La Placa s'achève par un pont donnant accès à la Porte Pile, où une niche contient une statue de St Blaise. Autrefois, le pont-levis en bois qui enjambe le fossé était relevé chaque soir et la clé de la porte remise au prince.
Bien sûr comme dans toutes les villes, Dubrovnik recèle quelques églises : à côté du Palais du recteur, la cathédrale de l'Assomption, coiffée d'un dôme bleu-vert, l'église St Blaise (omniprésent, le saint aptron de la ville), avec elle aussi un dôme bleu, l'église St Ignace et sa façade baroque, l'église St Sauveur ... A voir aussi le Monastère des Franciscains et son joli cloître et ses arcades qui ouvrent sure un jardin intérieur très paisible.
Dubrovnik a été très meurtrie par la guerre d'indépendance de la Croatie entre octobre 1991 et mai 1992. La ville a été assiégée et bombardée par l'armée yougoslave, et les deux-tiers des maisons ont été touchées : incendies, toits effondrés, impacts d'obus ... Et dans les deux années qui ont suivi, c'est l'armée serbe qui l'a prise pour cible.
Mais à peine dix ans après (nous y étions en 2005), hormis quelques restes d'impacts de balle, rien ne permet de dire que la ville a été quasiment détruite. Une importante restauration a redonné à la cité toute sa splendeur, Un intéressant musée, le War Photo Limited, montre l'ampleur des dégâts et entretient la mémoire en montrant des photos crues de cette guerre si proche de nous. Les images, fortes, permettent de se rendre compte de la qualité de la restauration, réalisée en grande partie grâce à des fonds étrangers.

Vue depuis les remparts (1/15)

La Placa vue depuis les remparts (2/15)

Vue sur le porte et le fort St Jacques (15/15)

Vue depuis les remparts (1/15)
cliquez sur l'image pour voir le diaporama
On ne visite pas Dubrobnik sans faire le tour de ses remparts. En effet l'ancienne Raguse était par sa situation maritime un important centre d'échanges commerciaux et attirait les convoitises, notamment des ottomans. Ce qui amena ses édiles à se protéger avec des remparts imposants qui font tout le tour de la vielle ville. Longs de 2 km, ils sont parfaitement conservés. Nous y montons du côté de la Porte Pile. Si les remparts ont été construits dès le 8ème siècle, les éléments de fortification datent du 15ème siècle : les 16 tours, le fort de Revelin, le fort St Jean, la tour Miceta, la tour Bokar ...
La vue du haut des remparts permet d'apprécier la couleur magnifique des toits de la ville, en tuiles oranges, refaits après la guerre (avec des tuiles venues de Toulouse). De cette carapace orange émergent les domes bleus des églises. Parfois aussi, on aperçoit une maison très abîmée et qui a été laissée "dans son jus" après les combats. Ici ou là, un trou de verdure, un jardin intérieur entouré d'arcades : ce sont les cloîtres du couvent Ste Claire ou du Monastère des Dominicains. Une vue sublime s'offre sur la côte adriatique, le petit port enchassé dans une crique où s'égayent des kayaks de mer, le port où sont amarrés de bateaux de plaisance, l'île de Lokrum ...
C'est à regret que nous quittons la Dubrovnik après un dernier tour sur la jetée Porporela près du fort St Jacques et le port où des dentellières pratiquent leur artisanat. Un ville attachante, mais le tourisme de masse tend à la transformer en ville musée. Un rêve : la vister le matin aux aurores, vide de touristes, lorsque le soleil rasant dore le pierre blanche ...
