Luberon
( mai 2023
Gordes
Gordes fait partie des incontournables du Luberon. Et il est vrai que ce village perché sur son éperon rocheux est vraiment très sympa à visiter avec ses rues caladées ... même s'il y a un peu trop de touristes à notre goût.
C'était l'occasion de visiter aussi le village des bories, ces cabanes en pierres sèches construites par les paysans pauvres pour arracher des terres cultivables à la garrigue.
Et on ne pouvait pas repartir sans aller voir la très connue abbaye cistercienne de Notre-Dame de Senanque
Gordes sur son rocher
Le village des Bories
Après deux jours en Ardèche chez nos enfants, nous voici dans le Luberon en ce samedi de pont de l'Ascension, sous un temps plutôt gris et maussade. Nous qui venions dans le sud pour échapper aux pluies de notre Alsace ... Nous commençons notre séjour par Gordes, où nous visitons en premier le village des Bories.
Une borie désignait au départ une exploitation agricole ou la ferme qui s'y rattachait. Le terme fut ensuite utilisé pour nommer les cabanes en pierres sèches, surtout dans le sud-est de la France. Notamment ici dans le Luberon, près de Gordes, où on peut voir un hameau entier de ces bories, appelé à l'origine "les cabanes", qui ont été restaurées et qu'on peut visiter.
Les bories ont été construites aux 17ème et 18ème siècle, pour abriter des paysans pauvres et des ouvriers agricoles qui, dans un contexte de pénurie alimentaire, ont pu obtenir à peu de frais de nouvelles terres. Cependant, celles-ci éloignées du village, étaient incultes et devaient être défrichées pour être cultivées. Pour être au plus près de leurs terres, ces paysans se mirent à construire ces cabanes, à moindre coût grâce aux monceaux de roches extraites du sol pour aménager leurs champs. Outre les cabanes, les pierres ont servi aussi à la construction de murets, enclos et restanques. La construction se fait en pierres sèches, sans mortier, grâce à un savoir-faire difficile à retrouver aujourd'hui. Les cabanes sont généralement rondes ou à tout le moins ont un toit rond du fait de la technique de la voûte à encorbellement. Ces hameaux ne sont pas de véritables villages, par exemple ils n'ont ni église ni cimetière, mais ils sont quand même équipés de fours à pain, cuves à vin, bergeries ... pour permettre la vie en autarcie.
Un site intéressant à visiter qui raconte le mode de vie de ces paysans pauvres. On en doit le sauvetage à Pierre Viala, écrivain et comédien, qui mit dans les années 60 toute sa passion (et beaucoup d'énergie) à dégager les bories de la végétation qui les avaient englouties, et les restaurer.
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Le village des Bories
Gordes
Nous nous rendons à Gordes, village perché emblématique du Luberon. Il y a énormément de monde, on a beaucoup de mal à trouver à se stationner, on finit par trouver dans une ruelle qui monte quelque part en cul de sac ... les voitures sont garées des deux côtés, il faudra cet après-midi tout redescendre en marche arrière en espérant que personne ne monte à ce moment, impossible de se croiser ...
Gordes connut son apogée au 18ème siècle grâce à l'huile d'olive mais aussi la sériciculture (les vers à soie) puis a commencé à décliner du fait de l'exode rurale. Le village doit son renouveau à André Lhote, écrivain et peintre qui, dans les années 40, s'est attaché à Gordes et a attiré dans son sillage nombre d'artistes. Gordes est toujours encore un centre d'attraction artistique et culturel. Les maisons et les calades ont fait l'objet de soigneuses restaurations, restaurants, hôtels et boutiques ont fleuri ... Gordes est aujourd'hui une destination très (trop ?) touristique.
Midi approche, et on a galéré à trouver deux places dans un restaurant pour déjeuner ... "vous avez réservé ?" ben non ... on trouve quand même une petite place sur une terrasse, abritée à moitié seulement par un parasol alors que le ciel est très menaçant.
Bon tout se passe bien, on commence à déambuler dans les ruelles et placettes, à découvrir le Château, l'église St Firmin qui dégage un charme certain. Nous n'avons cependant pas visité les caves troglodytiques du Palais St Firmin. Car souvent dans les villages perchés, du fait du manque de place, on creusait la roche pour abriter les ateliers d'artisans et l'industrie de l'huile d'olive.
Une des parties les plus sympathiques de la visite est d'arpenter les calades, ces ruelles empierrées en pente, plus particulièrement celle qui sort sur les contreforts du village pour offrir de magnifiques points de vue sur les paysages du Luberon.
Mais Gordes s'apprécie aussi de loin : nous sortons du centre du village pour nous rendre sur la route qui y donne accès. De là, la vue sur Gordes perché sur son éperon rocheux est vraiment belle ... et le serait encore davantage sous un peu de soleil provençal !
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Le village perché de Gordes
L'abbaye de Senanque
On ne pouvait pas quitter le coin de Gordes sans une petite visite à l'abbaye Notre-Dame de Senanque. Nous ne sommes qu'en mai, et ne pourrons pas bénéficier à l'arrivée sur le site de la traditionnelle carte postale de l'abbaye aux pierres blanches qui se détache sur un champ de lavandes d'un mauve lumineux ...
L'abbaye de Senanque abrite depuis près de 1000 ans une communauté de frères cisterciens. Fondée au 12ème siècle, elle a connu des hauts et des bas, mais est toujours en activité. Aujourd'hui encore, la vie des frères est rythmée par la règle de Saint Benoit qui régit la journée en temps de prière, temps de travaux communautaires et temps de repos. Les travaux sont surtout agricoles avec la production de lavandin, d'huile d'olive, de miel ...
L'abbaye se visite mais pendant les heures de visite, les moines se retirent pour éviter le contact avec le public. On peut ainsi découvrir l'église abbatiale, le chauffoir, l'ancien dortoir, un magnifique cloître, le chapitre ... Le style est très dépouillé et froid ... monacal, quoi !
L'abbaye est aussi dotée d'une hôtellerie monastique permettant à qui veut de faire une retraite de quelques jours ... pour se ressourcer ou simplement se déconnecter de la vie trépidante du quotidien.
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