Aujourd'hui, nous allons parcourir le haut plateau de Tussac. Nous prenons la voiture pour passer Benevise et emprunter la route du Vallon de Cobau sur quelques centaines de mètres. La randonnée débute sur un chemin carrossable qui grimpe en larges lacets à travers la forêt de pins et de buis jusqu'au 1.500 mètres. Au passage s'offrent de belles vues sur le Rocher de Combau et la vallée où se niche notre village des Nonières. Juste avant d'arriver en haut, nous apercevons une drôle de cabane cachée dans les rochers, ressemblant à un mirador. Nous avons l'explication quelques instants plus tard : une voiture siglée du Parc Naturel Régional du Vercors s'arrête. Nous allons discuter avec le gars qui en descend et il nous apprend que la cabane sert à observer les gypaètes barbus qui sont en cours de réintroduction dans la Réserve Naturelle des Hauts Plateaux du Vercors. Il va prendre le relève jusqu'à 21 heures de la surveillance qui se fait 24h/24 et 7J/7 !

 

On décline pour l'heure son offre de visiter le site et on poursuit notre chemin en entrant sur le plateau. Nous passons les cabanes de Tussac (l'une d'elles semblait avoir été occupée pour la nuit ?) et prenons à droite vers le Pré de Toine. Peu après, notre route passe près de falaises qui surplombent le Cirque d'Archiane que nous avons parcouru avant-hier. Vu d'en bas, on aurait eu du mal à imaginer qu'au dessus de ces falaises aussi vertigineuses, il y avait ce vaste plateau  ...  Nous poursuivons, en coup en montée, un coup en descente, par la Combe du Coureau puis la Combe du Rancou. Le sentier n'est pas très marqué, on navigue de cairn en cairn. Là le temps est clair mais ça doit être un peu plus délicat en cas de brouillard.

 

Les espaces semi-boisés font place progressivement aux alpages. Nous ne sommes pas encore à l'époque où les bêtes sont aux paturâges, sinons nous aurions probablement eu affaire aux patous, les chiens de protection des troupeaux contre les prédateurs. En cas de rencontre, il vaut mieux être prudent quitte à contourner largement le troupeau. Nous voici arrivés à la Bergerie du Jardin du Roi, où nous pique-niquons. Nous n'aurons vu que peu d'animaux aujourd'hui, excepté quelques marmottes et un vautour chauve qui nous a survolé de très près.   

 

Le retour se fera par la même route qu'à l'aller, où curieusement on distinguera bien mieux qu'à l'aller la (très légère) trace du chemin que doivent emprunter les véhicules montant à la bergerie. Au moment d'entamer la descente, on se souvient de la proposition du gars recontré ce matin et décidons de visiter la cabane d'observation. On le repère facilement par des bruits de voix (le matin, il nous avait recommandé le plus grand silence ...) et nous sommes accueillis par celui qui est en fait le conservateur de la réserve, à qui tient compagnie sa "patronne" au plan administratif. 

 

On passe un bon moment avec eux, pendant lequel on entre dans la cabane, assez spartiate, où une lunette est dirigée vers une niche dans une falaise où se trouvent deux jeunes gypaètes en cours de réintroduction. Les gardes observent les moindres gestes des volatiles : s'ils mangent, s'ils fientent, s'ils bougent leurs ailes ... Ils vont aussi les nourrir. Dans leur vie adulte, ils mangent les os, résidus des repas des vautours. Et s'ils ne sont pas en forme, ils font appel à un vétérinaire, qui doit descendre au nid ... en rappel ! Les gardes du jour nous expliquent le pourquoi et le comment de ce processus, c'est très intéressant d'écouter ces passionnés nous faire découvrir le mode de vie de ces oiseaux peu connus,

 

Pour en savoir plus, cliquez le la page du parc du Vercors et voyez le lâcher effectué en mai 2019

 

Voilà, la randonnée se termine, le temps de redescendre et de profiter de la vue vers le Mont Barral, notre objectif de demain.